La DCTR de Sidibé : Accusée de viser un retour politique sous couvert de transition
La DCTR de Sidibé : Enfin , les masques tombent
On le savait depuis des jours que la ''société civile'' d'Issoufou Sidibé venait pour un agenda particulier qui n'avait rien à voir avec ce qui mobilise les Nigériens depuis le coup d'Etat du 26 juillet 2023. Certains, peu avisés sur les intrigues dont il était spécialiste depuis qu'il jouait sous le déguisement de la robe syndicale qui cachait mal ses visées politiques qui servaient un parti politique que tout le monde a fini par savoir au soir des élections de 2011, avaient naïvement cru qu'il venait, poussé par la fibre patriotique. Il n'en est rien. On savait l'ombre qui se cachait derrière son association qui venait, soi-disant pour " une transition réussie " ". Les Nigériens en étaient d'autant heurtés qu'ils s'opposaient à un mouvement qui, alimenté par les fortunes des anciens dignitaires, voudrait se donner les moyens de récupérer la transition. Quand on sait les critiques et l'indignation que les sorties de la DCTR provoquaient, l'on ne peut que s'interroger, pour savoir pourquoi, alors qu'elle est l'objet d'un large rejet lié au personnage controversé qu'elle défend, la dynamique s'entête à s'imposer. Aussi, l'on ne peut que douter de l'objet qui, aux dires de ses acteurs, mobilisait la structure. Mais, voilà qu'on n'a pas trop attendu pour lire, chez les acteurs de la DCTR, leur impatience de revenir au pouvoir et de croire qu'ils prenaient aux mots le Général Tiani qui, venant au pouvoir, déclarait une transition de trois ans pour ne pas se maintenir au pouvoir au-delà de cette période. Et cela donne l'appétit.
Comment cet Issoufou Sidibé peutil ne pas faire cas d'un pays aux multiples défis à régler, avant de penser à des élections, et croire qu'il se fait crédible face à des Nigériens qui luttent, et tiennent à leur dignité qui passe d'abord par leur capacité à assumer leur souveraineté ? Estce donc le pouvoir perdu qui, seul, intéresse cet arbre qui cache la forêt ? On voit donc Issoufou - lequel d'ailleurs ? - venir. Comme quoi l'on n'a jamais trahi sa conscience et on peut avoir compris aujourd'hui que la réussite de la transition n'avait jamais été une préoccupation pour ces gens qui, souvenons-en, appelaient même à ce que des pays tiers s'organisent pour venir attaquer le leur. Mais, ce qui est déroutant, c'est d'avoir diffusé cette déclaration sur les chaines nationales même si la partie qui évoque cette exigence de la DCTR aura été soigneusement censurée. La transition sait-elle vraiment ce qu'elle veut ?
Calculs politiques
Tous les observateurs ont compris les calculs politiques de la DCTR qui, croyant que parce que la transition n'aura pas trop bousculé les acteurs de la Renaissance pour leur gestion et qu'ils peuvent toujours conserver leurs fortunes amassées dans le Wassosso, s'imagine que les anciens dignitaires, pourraient s'en servir à revenir au pouvoir, corrompant les consciences des Nigériens vivant aujourd'hui des situations difficiles pour ainsi exploiter leur misère. L'objectif, on l'imagine, étant aussi de revenir au pouvoir pour que ceux qui partaient en prison soient libérés quand, la même mafia, du fait des mollesses de la transition ainsi qu'ils peuvent le croire, reviendrait au pouvoir.
On le voit donc : la DCTR n'a pas les mêmes préoccupations que les Nigériens et c'est en cela que depuis des mois l'on avait vu en elle une potentielle menace pour le CNSP et la transition, pour les Nigériens qu'elle venait divertir. Sans doute que si elle était sérieuse, elle aurait dû parler d'abord de la tenue du forum et de la mise en place de certaines institutions indispensables à porter la transition pour l'amener à arriver à bon port et donc à réussir. Mais, Issoufou Sidibé qui sert un lobby politique n'est intéressé que par l'organisation d'élections rapides.
On a tout compris.
Alpha (Le Courrier)