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L’horizon s’assombrit pour Mahamadou Issoufou

Depuis quelques jours, le Niger est revenu sur la sellette, avec sous les feux de la rampe, le désormais célèbre «trader nigérien », l’ex-président du Niger qui, dans le confort de son palais, mènerait, dans la discrétion de son entourage qui lui doit des servilités, si gauchement dans le faux en s’accaparant d’une affaire de vente de minerais d’uranium dans laquelle la SOPAMIN et le ministère des mines sont soigneusement écartés pour laisser la présidence s’en occuper seule. Mais, voilà que rebondit l’affaire que le régime d’alors avait cru pouvoir étouffer en se servant d’une majorité godillot qui a oublié que par ses légèretés, elle pourrait un jour en répondre devant l’Histoire. En jouant à minimiser et à classer sans suite une aussi grave affaire, cette majorité marionnette ne peut savoir qu’elle se compromettait politiquement devant l’Histoire et devant le peuple dont elle trahissait les aspirations qu’elle est censée défendre. Comment peut-elle croire à la version ahurissante de Massaoudou qui faisait croire, sans traçabilité comptable, que les fonds gagnés « gratuitement » dans la transaction, pour reprendre les termes du Verges du scandale, auraient servi à l’équipement de la garde prétorienne du « roi Issoufou » alors même que la présidence ne peut se dispenser des règles de la comptabilité publique. Tout le monde, à l’époque, avait compris que l’affaire embarrassait le régime au point où, désemparée, l’enquête parlementaire dut se contenter du retrait des opposants qui refusaient les conditions imposées pour mener l’enquête. D’ailleurs, si la majorité seule avait choisi un huis-clos pour traiter d’un dossier aussi grave, c’est qu’elle sait que les informations autour de l’affaire sont explosives et qu’elles peuvent pulvériser leur régime déjà en mal de légitimité.

Comme un gibier traqué…

Ebruitée, l’affaire fait grand bruit à l’extérieur et au Niger où, comme il fallait s’y attendre, elle est, ces derniers jours, au centre de tous les débats. Maintenant que le régime n’a plus aucun moyen de contrôler les procédures engagées ici et là, forcément toute la lumière sur la ténébreuse affaire du siècle devra être faite. En attendant le cas du pétrole.

Aujourd’hui, il n’y a pas moins de cinq justices étrangères qui suivent le dossier pour faire la lumière sur une affaire qui met à mal l’ancien régime et notamment l’ex-président de la République du Niger, même invisible, mais désormais visible derrière l’identité d’un T3, mis au centre de la fameuse transaction. On apprend que les justices américaine, française, belge, suisse et libanaise soient sur les trousses de T3 et de ses compagnons d’infortune dans le business. Et parce qu’il ne s’agit plus de justices que l’on peut manipuler, guider, orienter, les malfrats dans cette affaire savent bien que l’étau se resserre sur eux, avec désormais leurs pieds pris dans le piège. L’inquiétude autour de l’ancien président est d’autant réelle que nous apprenons que certains milieux politiques seraient en train d’acheter certaines rédactions de l’espace de Niamey afin de contenir les publications compromettantes qui pourraient en émaner.

Issoufou dans le viseur de la justice…

C’est le titre terrifiant pour l’ancien chef d’Etat du Niger que le journal, Le Monde Afrique, donnait pour évoquer le rebondissement de l’affaire dite de l’uraniumgate, montrant que l’étau se resserre autour de Zaki, le chouchou de la France, aujourd’hui rattrapé par sa gestion. Et, depuis des jours que l’information des poursuites avaient été donnée par Africa Intelligence, l’on apprend, de sources crédibles, que de plus en plus d’éléments sont en train d’être rassemblés pour mettre davantage dos au mur l’ancien président du Niger. A cet effet, selon des sources étrangères concordantes, les services de renseignement d’un pays étranger auraient remis aux enquêteurs américains des bandes d’enregistrement qui prouvent que l’ancien président nigérien serait impliqué dans l’affaire. Il s’agirait d’enregistrements sonores irréfutables à propos des discussions qui mettraient en cause Issoufou Mahamadou dans la fumeuse transaction.

Et la montre s’affole…

Les choses, depuis des jours, semblent aller plus vite comme si la montre serait déréglée pour ne plus suivre le rythme normal du temps. Si les justices qui ont en main le dossier – cinq de cinq pays étrangers concomitamment – semblent aller à leur rythme normal pour ne rien brusquer, au pays, des coeurs battent trop vite – d’autres diront qu’ils battent la chamade – désormais au désarroi. Au Niger, certains milieux, notamment ceux proches de l’ancien président nigérien s’agitent, cherchant à comprendre le malheur qui leur arrive alors qu’ils pensaient avoir la maîtrise du cours de l’Histoire, oublieux de ce que même acteur conscient de l’Histoire, l’homme n’en est qu’une terrible victime. Mais ils ne peuvent pas le comprendre car certains d’entre eux ne sont pas des philosophes pour croire qu’ils puissent manipuler un Philosophe. Et depuis, ils cherchent des boucs émissaires pour expliquer ce qui n’est que la conséquence de leur mal gouvernance. C’est ainsi qu’en allant à des insinuations insinuations oiseuses et faciles, l’ex-gouverneur de Maradi, Zakari Oumarou, un des ouvriers et louangeurs de l’ancien président, qui, s’offusquant du rebondissement de l’affaire, prétend – sans en avoir le courage pour dénoncer ceux qui seraient à la manoeuvre – qu’ils (eux, les hommes qui ne jurent que par Issoufou) savent bien les gens qui seraient derrière cette histoire.

Et depuis, l’uraniumgate qui refait surface gâte le climat au sein du régime, avec certains, et notamment ceux que nous évoquons plus haut, qui pointent un doigt accusateur du côté des proches de Bazoum qu’ils estiment être à la manoeuvre pour saper l’image déjà dévergondée de leur champion. Et, parce que plus rien ne peut arrêter les Français, les Américains, les belges, les Suisses et les Libanais dans la compréhension de cette affaire, il faut croire que les relations à l’intérieur du parti ne peuvent aller que de mal en pis, le gagnant restant Bazoum qui profitera de l’affaiblissement de son prédécesseur et de toute la pègre qui l’a accompagné dans la sale besogne, pour reprendre son pouvoir. Et c’est fini les temps des fanfaronnades…

Alpha