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L’air du temps : Revisiter notre histoire et décoloniser les esprits

Dans le contexte actuel de lutte de libération menée par le peuple nigérien (et même ailleurs dans le Sahel notamment au Mali et Burkina Faso), il se trouve encore des esprits qui pensent que nos pays ne peuvent pas s’en sortir sans la puissance colonisatrice. Très malheureusement, ces esprits défaitistes se recrutent aussi bien au sein des élites politiques que de l’intelligencia. ‘’Des intello tarés’’ qui continuent à penser que le Niger et l’Afrique doivent renoncer à leur souveraineté et à leur dignité et se contenter de subir et de suivre les plans et les voies conçus pour eux.

C’est cette posture qui amène ces pseudos ‘’intello-politiciens’’ à croire que la démocratie à l’occidentale est une fin en soi, l’unique système politique qui vaille, ignorant ainsi la riche histoire de nos empires glorieux et florissants. Des systèmes politiques que nos aïeux ont conçus et mis en œuvre au travers des célèbres empires du Mali, du Kanem-Bornou, de Sokoto, du Damagaram, de l’Aïr, du Songhai, du Ghana pour ne citer que ceux-là. Des systèmes politiques sous lesquels nos aïeux vivaient mieux que nous.

Ce conditionnement intellectuel se perçoit aussi dans le secteur économique où des économistes formatés sont incapables de réfléchir sur une sortie du système néocolonial du Francs CFA et du pillage systémique de nos ressources minières. Pourtant avant la fameuse Zone franc, le Sahel était aussi une zone de prospérité économique ainsi que nous le rappellent les écrits d’éminents historiens africains comme André Salifou, Djibo Hamani notamment en ce qui concerne le commerce caravanier. Ces systèmes économiques étaient viables et ont permis de renforcer la solidarité et créer une prospérité commune entre les zones sahariennes et celles situées au sud du Sahara. Au même moment, se sont développés des centres intellectuels de renom comme Tombouctou, Sokoto, Agadez, etc.

Cette visite de notre histoire démontre à suffisance le besoin pour le Niger et l’Afrique d’avoir une nouvelle classe intellectuelle, capable de proposer de nouvelles voies de sortie pour nos pays, des voies autres que celles déjà tracées pour nous. Il faut pour cela décoloniser les esprits pour avoir des intellectuels à même de positionner le continent dans un monde multipolaire, des élites capables de tracer les sillons de partenariats équitables, respectueux de notre souveraineté et de notre dignité avec toutes les nations y compris, les puissances colonisatrices.

Malheureusement, ce sont ces esprits formatés qui apportent de l’eau au moulin du néocolonialisme qui cherche à s’incruster au Niger y compris en cherchant même à vouloir agresser militairement notre pays. Fort heureusement, chaque jour qui passe, le peuple nigérien engrange des victoires sur le chemin de la conquête de sa souveraineté. Et n’en déplaise aux oiseaux de malheur, il n’y aura  pas ‘’une opération turquoise’’ pour le Niger.

Siradji Sanda (ONEP)


Source : https://www.lesahel.org