Skip to main content

L’air du temps : Le ‘‘Riz du Niger’’, tout aussi cher !

Avec les sanctions iniques, inhumaines et illégales imposées par la CEDEAO et l’UEMOA à notre pays, les prix de certaines denrées importées notamment le riz ont connu une hausse significative. Une hausse compréhensible que les différents acteurs (Etat, importateurs et organisations de consommateurs) essaient de juguler dans le dialogue.

Ces efforts ont valu à l’Etat de consentir des abattements fiscaux sur le riz importé qui pourraient se chiffrer à de dizaines de milliards de francs CFA. Cela dans le but d’amener les commerçants à vendre le sac de riz ordinaire de 25 kg au moins entre 14.000 et 14.500 F y compris au niveau des détaillants. Ce qui, malheureusement, n’est pas toujours respecté.

Non seulement incapables de respecter ces prix convenus avec l’autorité publique, ces commerçants véreux ont, ces derniers temps, jeté leur dévolu sur le riz du Niger pour davantage enfoncer les consommateurs finaux. Tenez bien, le sac de 25 kg du riz 33 produit par les riziculteurs nigériens, transformé par la société publique Riz du Niger, se vend aussi chez les commerçants entre 14.000 et 15.000 F voire un peu plus. Le même prix que celui pratiqué sur le riz importé. Pourtant, il est connu qu’au niveau de l’usine et des points de vente habituels du Riz du Niger, les consommateurs avaient l’habitude de l’acheter au prix conventionné, fixé par l’Etat de 11.500 FCFA, le sac de 25 kg.

Alors question. Qu’est-ce-qui a changé du point de vue de la règlementation pour que ce riz local nous soit vendu au même prix que celui importé ? A notre connaissance, rien. Le prix de cession de la tonne à l’usine n’a pas changé, du moins officiellement.

Du reste, tout le monde savait, avant cette crise que ces opérateurs économiques véreux ne voulaient même pas commercialiser le riz du Niger, préférant toujours importer certains riz de basse et mauvaise qualité qui leur reviennent moins chers tout en leur procurant des marges bénéficiaires qui frôlent l’illicite.

Ce qui est regrettable, c’est qu’au niveau des points de vente traditionnels, le produit (riz du Niger) n’est plus disponible. Et pourtant ! C’est comme si ces commerçants aux dents de charognards raflent toute la production pour la revendre à ces prix totalement illégaux.

C’est pourquoi, il est plus qu’urgent pour les pouvoirs publics de revoir cette situation, de protéger les consommateurs et d’alléger leurs souffrances en préservant le riz du Niger de toute spéculation de ces commerçants sans foi ni loi qui profitent de la détresse des chefs de familles pour se remplir les poches.

Cela doit s’arrêter ! Le riz du Niger, c’est notre riz. Il n’a traversé aucun océan, aucune mer, ni aucune frontière, il est produit, la sueur au front, par nos vaillants producteurs. Alors, pourquoi accepter le diktat des commerçants qui ne pensent qu’à eux, qu’à se remplir les poches ? Si tous ces gros importateurs avaient, un seul instant, accepté d’investir dans la riziculture, le pays n’aurait pas subi cette crise d’une part. Au contraire, ils auraient contribué à lutter contre le chômage endémique dans les zones rurales, à l’autosuffisance alimentaire de leur pays qui leur a pourtant tout donné tout en engrangeant des bénéfices d’autre part.

Siradji Sanda (ONEP)