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L’air du temps : La souveraineté alimentaire, aller au-delà des slogans

Les sanctions de la Cedeao, fussent-elles illégitimes et illégales, nous ont rappelé l’importance de produire et de transformer les biens essentiels de consommation, en particulier sur le plan alimentaire. N’eut été la solidarité de certains pays frères, en l’occurrence le Mali et le Burkina Faso, qui ont permis la continuité et la régularité de l’approvisionnement, notre pays allait être asphyxié.

Pourtant, le potentiel est là. Notre pays offre d’innombrables opportunités et dans tous les domaines. Dans le domaine agricole notamment, le Niger dispose d’immenses terres cultivables, d’un cheptel abondant, de ressources en eaux aussi bien de surface que souterraines immenses, etc. Sur le plan de la transformation, l’artisanat nigérien regorge d’artisans talentueux, de savoir-faire millénaires, de matières premières importantes, etc.

Malheureusement, le pays continue encore à importer de grandes quantités de biens de consommation (céréales, conserves, produits manufacturés pour divers usages). Des programmes publics mirobolants comme les fameux pôles agro-industriels ont été annoncés en grande pompe sans être concrétisés. Au fond, les choses restent à l’état de slogans politiques à l’usage de la propagande.

Dans les faits, seules les initiatives essaient de changer les choses. Et, il faut sur cet aspect saluer la contribution et la détermination des femmes nigériennes, très engagées dans la transformation agro-alimentaire et même dans la production. Et ce, malgré, les défis auxquels elles font face, notamment la concurrence des produits importés, le manque d’accès aux financements, etc.

Il faut mettre dans le même registre, les producteurs rizicoles qui ont joué et continuent de jouer un rôle appréciable dans cette lutte pour la souveraineté alimentaire du pays. C’est du reste dans cette optique que la Fédération des unions des coopératives des producteurs du riz (FUCOPRI) organise, depuis ce matin au Palais du 29 juillet, une vente promotion du riz 100% nigérien.

A y voir l’affluence de ce matin, on peut aisément dire que les Nigériens commencent à s’intéresser à la consommation des produits locaux. Du reste, en parlant de qualité, il est certain que le riz local n’est comparable à nul autre, sans compter que c’est un riz moins exposé aux produits chimiques et autres intempéries et aléas.

Dans cet élan de conquête de la souveraineté alimentaire, il reste aux pouvoirs publics de donner un coup de pouce aux différents acteurs notamment les producteurs en leur facilitant l’accès aux intrants et aux financements et surtout en ouvrant d’autres horizons. La récente décision adoptée par le Président de la Transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui consiste à exiger des gros importateurs de riz à investir aussi dans la production, est un bon exemple de volonté politique de changer les choses.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

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