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Karidjo Mamadou n’est plus : retour sur le parcours d’un serviteur de l’État nigérien

karidjo mamadou nest plus retour sur le parcours dun serviteur de letat nigerienLe Niger est en deuil. Inna lillahi wa inna ilayhi raji‘ûn. La disparition de Karidjo Mamadou, ancien ministre, survenue le 20 août 2025 à Paris à l’âge de 71 ans, marque la fin d’un parcours politique dense, consacré à l’État et à son parti. Sa mort suscite une vive émotion dans la classe politique et au sein de la société nigérienne, tant son engagement fut constant et multiforme.

Un enseignant devenu homme d’État
Professeur de formation, Karidjo Mamadou s’était engagé très tôt dans la vie politique. En décembre 1990, il fut l’un des co-fondateurs du PNDS-Tarayya. Son ascension fut rapide : élu député dès 1993, il incarna l’esprit de rigueur et de fidélité à ses convictions.

Sa carrière se poursuivit avec des responsabilités administratives et politiques de premier plan : préfet de Maradi, président de commissions parlementaires, puis ministre. À chacune de ces étapes, il s’est imposé comme un acteur incontournable de la consolidation institutionnelle du pays.

Ministre de la Défense : au cœur des enjeux sécuritaires
De 2011 à 2016, Karidjo Mamadou occupa le poste stratégique de ministre de la Défense nationale. À cette période, le Niger faisait face à une montée sans précédent des menaces terroristes dans la région du Sahel. Son passage à la tête de ce département sensible fut marqué par des réformes et des efforts pour moderniser l’armée, renforcer la coopération régionale et maintenir l’équilibre délicat entre sécurité et stabilité politique.

Des fonctions variées, un engagement constant

Après son passage à la Défense, il poursuivit son parcours en occupant d’autres postes clés :

  • Président de la Haute Cour de justice (2016-2017), rôle qui illustrait sa stature institutionnelle et sa crédibilité.
  • Ministre des Transports (2017-2020), où il s’attaqua à la modernisation d’un secteur vital pour l’intégration économique et la mobilité nationale.

Cette polyvalence démontre un sens aigu du devoir et une capacité rare à servir l’État dans des fonctions diverses, toujours avec la même loyauté.

Une disparition qui laisse un vide
Hospitalisé à Paris depuis plusieurs jours, Karidjo Mamadou est décédé à l’hôpital américain de Neuilly. Sa mort prive le Niger d’un homme d’expérience, respecté pour sa constance politique.

Au-delà du cercle partisan, nombreux sont ceux qui saluent en lui un serviteur de l’État, dont l’action aura marqué trois décennies de vie publique. Sa dépouille sera rapatriée au Niger dans les prochains jours, où des hommages officiels et populaires devraient lui être rendus.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)