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Justice sous la renaissance : Pour le PNDS Tarayya, la prison est la place des opposants

Plus de 400 manifestants arrêtés à l’occasion des manifestations de contestation des résultats de l’élection présidentielle de février 2021 sont actuellement encore dans différentes geôles du régime. Ali Téra, extradé des Etats-Unis, croupit actuellement dans la prison de Haute sécurité de Koutoukalé. Il est considéré comme un terroriste dangereux.

Seyni Ayorou est emprisonné dans les mêmes circonstances pour ses opinions sur la mauvaise gestion des affaires publiques.

Le Général Moumouni Boureima et Seydou Tahirou Mayaki sont aussi arrêtés et jetés en prison à la suite de la proclamation des résultats du 2ème tour de l’élection présidentielle que d’aucuns considèrent comme le plus grossier des hold-up électoraux. Sans oublier la révoltante situation de Hama Amadou, la bête noire du PNDS, dont la destruction politique a constitué pendant plus d’une décennie, le principal chantier du programme du parti des socialistes nigériens. Délation, calomnie, accusations de toutes sortes, prison, exil, etc. L’homme et les militants de son parti ont tout connu et continuent à subir les assauts irrationnels de personnes qui se sont fait passer, lorsqu’elles étaient à l’opposition, pour des démocrates sincères. Tel est le tableau, très loin d’être exhaustif, du traitement réservé aux opposants politiques au Niger. Les journalistes et les acteurs de la société civile ne sont pas non plus épargnés par le régime dit socialiste. L’application des règles de justice n’a jamais été aussi grossièrement sélective dans notre pays que sous la gouvernance, du reste catastrophique, du régime dit de renaissance en place depuis 2011. Ne respectant aucun principe de la justice et de l’Etat de droit, violant constamment les lois et règlements de la République, uniquement mus par leurs intérêts personnels et de clan, ils sont hyper allergiques à toute critique et à toute dénonciation de leurs forfaits pourtant devenus quotidiens. Beaucoup d’entre eux ont choisi de s’enrichir, de manière insolente avec les ressources publiques. Ils ne pourront jamais justifier leur enrichissement soudain et fulgurant. Mais, en bénis de la République de la renaissance, ils jouissent d’une impunité totale ; alors qu’en véritables prédateurs des deniers publics, ils ont pillé les ressources nationales. Les affaires scandaleuses de détournements massifs de fonds publics sont légion. De hauts responsables de l’Etat, civils et militaires, sont régulièrement cités comme étant les auteurs présumés. Pourtant, ils sont couverts par la bienveillance, pour ne pas dire la protection des institutions chargées de prendre en charge de telles affaires. Le scandale financier du ministère de la Défense est un cas assez illustratif de la conception par trop subjective et partiale de la justice par les socialistes qui nous gouvernent. Pourtant, tout le monde sait le mal historique que ces Nigériens qui ont carotté les fonds destinés à la défense de l’intégrité territoriale et à la sécurité nationale ont causé au pays et aux Nigériens. Certains d’entre eux se permettent même, kalachnikov au poing, en pleine capitale comme au Far West, sous prétexte de se protéger contre des agresseurs, de braver ouvertement et impunément l’autorité de l’Etat. Certains sont allés en prison pour moins que ça. Jouissent également d’une totale protection du régime, ceux des militants du PNDS Tarayya qui insultent, calomnient et tiennent ouvertement des propos qui heurtent la conscience et menacent la cohésion sociale et le vivre-ensemble durement bâtis par d’autres Nigériens pendant des décennies. La capitale Niamey et sa banlieue sont devenues un archipel des goulags, comme la Sibérie sous la dictature stalinienne. Les mal pensants y sont jetés pendant que les apparatchiks du système construisent avec l’argent public, à tour de bras, des datchas un peu partout, au vu et au su de tous. Dans un Etat démocratique, tous les citoyens sont tous égaux en droits et en devoirs devant la loi. Etant égaux devant la loi, la justice doit s’appliquer à tous de manière égale et impersonnelle, sans distinction aucune. Un gouvernement qui applique la loi et la justice de manière sélective et arbitraire est une menace réelle pour la stabilité et la cohésion sociale. C’est l’un des péchés majeurs de la décennie Mahamadou Issoufou que les nouvelles autorités ont tout intérêt à corriger en respectant dans les faits l’indépendance de la justice. La prison n’est pas faite que pour les opposants, mais pour tous ceux qui enfreignent la loi en commettant des crimes et des délits passibles de prison et qui sont reconnus coupables devant un tribunal au cours d’un procès contradictoire. La détention préventive ne peut pas servir de prétexte à ceux qui disposent du pouvoir d’Etat pour maintenir en prison des citoyens innocents comme ils l’entendent. La loi ne se résume pas à l’humeur du « Prince », puisque lui-même est soumis à la loi et c’est au nom de la loi qu’il gouverne.

Bisso