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Journée mondiale contre le travail des enfants : Un appel à intensifier la prévention et l’élimination du travail des enfants

Le Niger célèbre, ce lundi 12 juin, la 21ème Journée mondiale contre le travail des enfants. Cette année, c’est la région de Maradi qui abrite les festivités entrant dans le cadre de cette journée qui a pour thème « La justice sociale, éliminons le travail des enfants ». A l’occasion de cette journée, la ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, Mme Daoura Hadizatou Kafougou, assurant l’intérim du ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection sociale a livré un message pour rappeler les objectifs et l’importance de cette journée, ainsi que les efforts consentis par les autorités nigériennes en matière de protection des enfants.

Dans son message la ministre de l’Emploi par intérim a d’abord tenu à préciser la signification du travail des enfants. Cela parce que ce n’est pas toutes les tâches exécutées par les enfants qui doivent être considérées comme telles. « Le terme ‘’travail des enfants’’ doit s’entendre comme un travail qui prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et qui nuit à leur développement physique et mental. Il s’agit d’un travail qui est mentalement, physiquement, socialement ou moralement dangereux et nocif pour les enfants et ou qui interfère avec leur scolarité », a souligné Mme Daoura Hadizatou Kafougou.

La ministre de l’Emploi par intérim a rappelé que des progrès importants en matière de réduction du travail des enfants ont été réalisés au cours des deux dernières décennies, même si, précise-t-elle, ces progrès ont été ralentis entre 2016 et 2020, selon le rapport conjoint OIT/UNICEF de 2020. Ainsi, en 2020 quelque 160 millions d’enfants, dont 63 millions de filles, étaient astreints au travail forcé à travers le monde. 72% de ces enfants forcés à travailler le faisaient au sein des familles. 79 millions effectuent des travaux dangereux qui compromettent directement leur santé et leur développement moral.

Au Niger, les enfants économiquement occupés représentent 50,4% des enfants de 5 à 17 ans selon l’Enquête nationale sur le travail des enfants effectuée en 2009 par l’INS. 83,4% de ces enfants sont soumis à des travaux à abolir, soit 1.604.236 enfants selon la même source.

Ainsi conformément à ses engagements pour avoir ratifié les conventions n°138 et 182 de lOIT, l’Etat du Niger met en œuvre plusieurs actions en vue d’abolir le travail des enfants. Cela passe d’abord par l’intégration dans la législation nationale, des dispositions des conventions de l’OIT ainsi que la promotion d’une politique nationale visant l’abolition du phénomène. C’est dans cette optique que le gouvernement a mis en place le projet MAP16 grâce au soutien financier du Département américain du travail (USDOL). Ce projet accompagne le ministère en charge de l’Emploi à finaliser son Plan d’action national de lutte contre les pires formes de travail des enfants.

Mme Daoura Hadizatou Kagoufou a par ailleurs souligné que la protection de l’enfant en général a été de tout temps une préoccupation majeure du Président de la République et de son gouvernement. « Cette journée constitue une occasion pour réitérer l’engagement permanent des pouvoirs publics en faveur des questions de l’enfance et le souci constant d’améliorer la situation de cette catégorie en lui donnant la place qu’il lui échoit dans les politiques et programmes de développement », a estimé la ministre de l’Emploi par intérim.

Face à la complexité du travail des enfants, la ministre Hadizatou Kafougou a souligné que les participants à la 5ème Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants qui s’est tenue en 2022 à Durban en Afrique du Sud ont adopté un Appel à l’action. A travers cet appel, ils se sont engagés à accélérer les efforts multipartites déployés en vue de prévenir et d’éliminer le travail des enfants ; à mettre fin au travail des enfants dans l’agriculture ; à intensifier la prévention et l’élimination du travail des enfants ; à réaliser le droit des enfants à l’éducation et garantir un accès universel à une éducation et une formation gratuites, obligatoires, de qualité, équitables et inclusives ; à parvenir à un accès universel à la protection sociale et à accroître le financement et la coopération internationale pour l’élimination du travail des enfants et du travail forcé.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : http://lesahel.org/