Accéder au contenu principal

Journée de la liberté de la presse 2025 : le Niger trace la voie d’un journalisme patriotique

journee de la liberte de la presse 2025 le niger trace la voie dun journalisme patriotique 2À l’occasion de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, célébrée le 4 mai 2025 à Niamey, le Cadre d’Actions des Professionnels des Médias (CAP-Médias-Niger) a organisé un dîner de presse autour du thème : « Journalisme patriotique et souveraineté de l’information : construire une voix libre au service de la Nation ». Placée sous la présidence du ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Adji Ali Salatou, la rencontre a rassemblé des figures clés du secteur, dont la conseillère en communication du président de la République, Mme Halima Mamane, ainsi que de nombreux responsables et promoteurs de médias publics et privés.

Dans son intervention, le ministre a lancé un appel fort à la presse nigérienne : celui de s’affranchir des influences extérieures pour devenir un véritable pilier stratégique de la souveraineté nationale. Selon lui, le journalisme nigérien doit aujourd’hui s’inscrire dans une dynamique de refondation, en s’ancrant dans les réalités sociales du pays, en défendant l’idéal de l’unité au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), et en construisant des narratifs libérateurs, solidaires et responsables. Il a invité les organes de presse à repenser leurs lignes éditoriales autour de la souveraineté, à créer des synergies avec les confrères du Mali et du Burkina Faso, et à rester connectés aux attentes des communautés.

Le ministre a également souligné l’urgence d’adapter la presse nigérienne aux réalités de l’ère numérique. Il a reconnu le basculement progressif des citoyens vers les réseaux sociaux au détriment des médias traditionnels, et exhorté les journalistes à investir dans des plateformes digitales attractives, à maîtriser les nouveaux codes de communication sans sacrifier la rigueur journalistique, et à développer des contenus adaptés aux nouveaux formats de consommation.

Le président de CAP-Médias-Niger, Moudi Moussa, a profité de cette tribune pour mettre en lumière les difficultés structurelles du secteur. Il a notamment dénoncé l’absence d’allocation directe du Fonds d’Aide à la Presse depuis 2018, la non-application de la loi sur la publicité, et la faiblesse criante des subventions publiques, avec seulement 500 millions de francs CFA attribués au Niger contre plusieurs milliards dans les pays voisins de l’AES. Il a également relevé l’absence d’un organe de régulation efficace pour faire face aux menaces croissantes de désinformation, appelant à l’implication concrète des professionnels des médias dans les processus de refondation nationale.

Au terme de cette rencontre, les intervenants ont unanimement souligné la nécessité de bâtir un espace médiatique souverain, crédible et proche du peuple. Une ambition partagée par les invités présents, dont des représentants du gouvernement, des promoteurs de médias, et des acteurs clés du paysage informationnel nigérien.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)