Issoufou Mahamadou : Tentatives de Déstabilisation et Héritage Contesté au Niger
Quand l’étau se resserre contre Zaki : tais-toi T3 !
L’ancien président du Niger, depuis quelques jours, par certains agissements, tente de créer de la confusion, notamment quant aux accointances qu’il aurait avec certains milieux du nouveau pouvoir, envoyant en mission certains de ses proches pour parodier un soutien au CNSP dans le but unique de discréditer la transition et notamment le Général Abdourahamane Tiani qui avait été proche de lui pendant dix ans pour une mission de sécurité présidentielle qu’il a accomplie avec brio. Il n’avait pas géré l’Etat avec lui et c’est tout. Mais rien ne peut plus tromper les Nigériens sur les rôles de chacun. L’homme – l’opinion publique est unanime à le reconnaître – a mal gouverné et partout, aspirant à tout posséder dans le pays, jusqu’à nos vies et nos rêves, il ne laisse dans le pays que des ruines : une école à terre, une économie exsangue, un secteur pétrolier prometteur mais détourné pour servir le clan au détriment de la nation, un monde rural abandonné à luimême, une jeunesse sans perspective, abonnée au chômage endémique malgré la promesse de 20 mille emplois par an qui s’est révélée un autre gros mensonge que ne peut démentir cet autre slogan fétiche : Promesses tenues. Les Nigériens ont, pendant de longs mois, crié pour que ceux qui ont géré répondent de leurs actes mais rien ne fit, il couvrit d’impunité la meute qui s’était mise à ses genoux pour le flatter et le nourrir d’illusions de grandeur. Lui-même, les Nigériens demandent qu’ils répondent de ses actes, ce n’est pas qu’une obsession, mais une question de justice quand les gens peuvent savoir de quoi l’accuser. Mais le nouveau pouvoir est resté serein sur le sujet, refusant de se faire dicter par la rue ce qu’il doit faire, respectant son timing, et attendant sans doute le bon moment pour que, par des faits avérés régulièrement constitués, incontestables, l’homme soit confondu pour répondre de ses actes, indéfendables. Mais depuis quelques jours, l’on a l’impression que des signes apparaissent pour inquiéter l’homme qui risque d’être rattrapé par sa gestion. On savait qu’il y avait l’Uranium-Gate, on savait qu’il y a les rails façonfaçon de Bolloré, un machin de copains et d’une voiture électrique qu’offrait l’acteur économique français à son hôte nigérien, il y a le riz pakistanais, les fonds italiens pour la Défense, du MDN-Gate, et tant d’autres dossiers dénoncés sous son règne et pour lesquels, il n’a jamais voulu donner suite, protégeant la pègre qu’il employait et qui était devenue dans le pays intouchable. Les Nigériens parlent aussi des drames vécus par l’armée, à Diffa et dans la région de Tillabéri alors que certaines responsabilités pouvaient être situées mais il s’y refusa. Il ne put rien, même les deuils qu’il décrétait n’étaient que pour les autres, pas lui qui pouvait prendre son avion et s’en aller ailleurs, alors qu’ailleurs, même pour une seule vie supprimée, un président en voyage, écourte son séjour pour revenir compatir avec son peuple. On se rappelle que même les corps des morts honorés par la République venaient le trouver au palais. Nous ne savons plus compter nos morts, Oh, Dieu ! C’est terrible.
Après la mission échouée d’Issoufou Sidibé – ses mercenaires syndicaux récompensés à l’ombre du palais pour services rendus au parti – l’on est allé ameuter certaines presses, certains médias, grassement payés pour rendre visibles les actions qu’il aurait posées dans le pays et que les Nigériens si aveugles pourraient ne pas voir, oubliant son vieux slogan qu’il a lui-même pensé pour son image : « Ka yi mun gani mun godé », un bluff. Et on se demande à juste titre pourquoi, aujourd’hui peut-il demander à des activistes et autres journalistes de faire la promotion de sa gouvernance qui ne peut plaider pour sa cause, le mal dont on l’accable étant énorme, comparé à ce qu’il demande de montrer au peuple pour se faire pardonner. Et on se demande souvent, qui peut même protéger cet homme, face à tant de soupçons ? Personne. Il n’y a, peut-il comprendre, aucune raison à lui en vouloir plus qu’à un autre dans le pays ; s’il a, lui, des problèmes avec le peuple, c’est qu’il se serait mal conduit au pouvoir et il sait bien pourquoi lui qui, depuis qu’il devenait président et qu’il posait certains actes, ne pouvait plus se déplacer et dormir que derrière les chars et les armes, toutes choses qui avaient fait de ses déplacements un calvaire pour ses concitoyens, notamment dans la capitale kaboulisée. S’il a fait le bien on le reconnaîtra et on le dira. Pourquoi, même après le pouvoir, il a exigé de ses successeurs tant de protection et d’armes, toutes choses qu’on n’avait jamais vues avec un autre ancien président dans l’histoire du pays. De quoi a-t-il donc peur pour prendre tant de précautions ? Lui seul le sait. Mais allez savoir…
Quand les Nigériens se préoccupent trop du cas Issoufou…
Il semble qu’Issoufou est sorti du pays, pour participer à un sommet, nous dit-on, mais aucune source, jusqu’à cette date, n’a informé de son retour au pays. Reviendra-t-il ? Une grosse question. A-t-il pris la poudre d’escampette comme a pu le dire un autre ? Où pourra-t-il s’exiler et vivre quand, à l’extérieur, il a fini par détruire son image et sa réputation ? Peut-être en Guinée Equatoriale, au Rwanda ? Issoufou au Niger, même libre, vit dans une prison à ciel ouvert, devenu plus impopulaire qu’une disette, ce malgré les vains efforts de certains laudateurs de service qui s’efforcent à le présenter comme un mage, arguant, face à un peuple qui ne fait plus trop attention à des éloges dérisoires faits pour diviniser un homme que l’on est en train de découvrir finalement dans les égouts, qu’il serait exceptionnel. Il n’a jamais été capable de s’élever pour comprendre les exigences de la gouvernance d’un Etat afin d’être un dirigeant au-dessus de la mêlée.
Dès lors, partout aujourd’hui, dans le pays, les gens se demandent comment pourra-t-il s’en sortir. Certaines grosses pontes du régime, depuis le coup d’Etat et bientôt un an, sont en prison. Le Fils aussi. Le Grand Ami du pétrole également. Ça donne des sueurs et sans doute que l’homme, malgré tout ce que l’on peut dire, pourrait ne pas être tranquille depuis des mois car il voit le fantôme s’approcher de lui : l’heure est grave. Il y en a même qui disent, il va lire l’heure… Les hommes passent, les institutions demeures, n’est-ce pas le SAMAN ?
Voici donc l’homme qui avait voulu créer tout un mythe autour de sa personne, à faire croire qu’il serait incomparable. Pire, pour son cas, quand on apprend, relativement à la gestion du pétrole, les charges du Directeur Général de la Sonidep lors d’un point de presse en langue nationale, l’ont aura compris toute l’étendue des crimes de l’ancien régime dont il est le pivot central qui a fait montre d’une faiblesse agaçante face à des hommes et des femmes qui ont passé tout leur temps à voler le Niger, à s’engraisser, à se bâtir des immeubles insolents, voulant être plus riche que l’Etat. Et la Sonidep devenait l’oasis de la pègre qui dirige le pays pour aller y prendre de gros salaires, alors que souvent, ils n’ont rien appris pour un métier utile pour la structure. Il fallait trouver à manzer.
Il y a pire…
On parle du Mont Bagazam, cet avion qui, depuis Kountché avait été acquis pour le prestige du pays et qui a disparu du ciel sans qu’on n’en rende compte au Niger alors que la presse en parlait tous les jours. En tant que président du Niger à l’époque, Issoufou, peut-il ne rien entendre des préoccupations des Nigériens par rapport à cet avion, pour faire semblant de ne rien entendre, refusant de communiquer sur le sujet ? L’avion a donc disparu. Des gens certainement parce qu’ils sont à la tête de l’Etat, ont cru que le pays est leur chose et qu’ils pouvaient en faire ce qu’ils veulent sans en rendre compte au contribuable. Ils étaient puissants. Le Niger devenait leur patrimoine, pardon leur boutique.
Mais ce que les réseaux sociaux et certains médias rapportent aujourd’hui est encore pire. Le Mont Greboun, l’avion présidentiel acquis sous Issoufou que nous appelions l’avion-lit, serait acquis sur plusieurs budgets, un premier qui fait de son acquisition presque un pot de vin d’Areva, aujourd’hui Orana, pour se donner certaines facilités dans ses projets d’exploitation de l’uranium et l’autre, officiellement servi aux Nigériens, comme une acquisition souveraine sur le budget de l’Etat où on parlerait de quelque 16 milliards. On n’oublie pas le hangar pour avion de 7 milliards qui, pourtant, n’est même manipulable avec télécommande. Ça sent mauvais autour d’Issoufou et il doit se rendre compte que ses supputations ne peuvent rien changer à son sort. Ni la presse ni la société civile, ni un autre, face à l’immensité des crimes dont on l’accable ne peuvent le tirer d’affaire. Il doit se taire, c’est tout et affronter avec courage son destin cruel. Comment oublier, pour comprendre la saga, que son enfant-chouchou, après le règne destructeur de Papa, s’est déclaré milliardaire. Et les Nigériens se demandent, «Et lui-là, depuis quand a-t-il commencé à travailler ?». C’est la renaissance.
Par Korombeysé (Le Canard en furie)