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Interview du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani

« Mon espoir c’est de voir la nouvelle voie que nous nous sommes tracée nous conduire, avec ou sans la levée de l’embargo, à répondre aux attentes du peuple nigérien, l’espoir de vivre en paix et dans la prospérité »

 

Monsieur le Président de la République vos prises de paroles sont rares, certains estiment même que le CNSP et le gouvernement doivent communiquer davantage. Que répondez-vous à tous ceux qui soutiennent cette idée ?

Merci de l’opportunité que vous nous offrez pour nous adresser une fois de plus à nos compatriotes, au-delà de nos compatriotes aux peuples du Sahel, d’Afrique et du Monde. Permettez-moi d’avoir une pensée pieuse pour les martyrs civils et militaires du terrorisme dans notre sous-région, d’avoir également une pensée particulière envers les veuves et les orphelins, envers l’ensemble des peuples du Sahel qui souffrent le martyre depuis plus de dix ans, en particulier le peuple nigérien qui supporte non seulement les affres du terrorisme, mais aussi les affres d’un terrorisme étatique à travers l’embargo et les sanctions injustes à lui imposées. ‘’Que Dieu soubanahou wata Allah couvre de sa rahama’’ tous nos martyrs.

Pour répondre à votre question, la communication est l’art de transmettre un message. Les canaux à travers lesquels certains nous attendent ou attendent de recevoir nos messages ne sont pas ceux- là mêmes que nous utilisons. Mais la communication, elle est stratifiée. Trop de communications tue la communication, a-t-on coutume de dire. Mais, c’est pour cela qu’un Etat est organisé pour utiliser tous les vecteurs en vue de transmettre un message au peuple souverain, et ces vecteurs sont utilisés par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Nous ne passons pas certainement à longueur de journées à la télé ou à la radio, mais si c’était le cas on n’aurait pas pu exercer. C’est pourquoi nous sommes justement interpellés. Nous passons par plusieurs canaux, à commencer par le niveau local à travers les prêches qui transmettent des messages aux fidèles que ça soit dans les mosquées, dans les églises, à travers les chefs traditionnels lors des grands événements qui transmettent également les messages aux populations, à travers les interventions des ministres qui composent le gouvernement de transition, à travers le Premier ministre qui a intervenu à maintes reprises, à travers certaines interventions des membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Je crois que nous communiquons, c’est le moyen à travers lequel nous communiquons qui, peut-être, ne répond pas aux attentes des gens. Mais pour nous le plus important est que le peuple nigérien soit édifié de ce que nous faisons. Je crois que nous parvenons à le faire à travers tous ces vecteurs que je viens de citer.

Monsieur le Président, quatre mois après l’avènement du CNSP au pouvoir, les Nigériens attendent toujours vos orientations stratégiques, votre programme de gouvernement pour une vision d’ensemble sur toutes les questions d’intérêt national sur l’économie, le social et le politique, qu’en est-il exactement ?

Je suis surpris d’entendre cette question. Quand nous avons intervenu, nous avons dit notre premier souci qui est le souci sécuritaire, donc l’organisation de la défense. Effectivement nous avons réussi à réorganiser notre système de défense et à créer des structures dans le domaine de la lutte anti-terroriste, et ces structures donnent des résultats même si nous ne sortons pas souvent pour le dire, mais nous obtenons des résultats. Certes, il faut comprendre que c’est une situation qui a duré plus de dix ans, mais en quatre mois ce que nous avons obtenu comme résultat nous permet d’espérer que ce premier domaine qui est le domaine de la défense et le domaine sécuritaire à travers les actions sur le terrain, les actions diplomatiques qui nous permettrons de renouveler nos domaines de coopération avec certains pays qui nous accompagnerons dans le sens de prendre en main notre destin dans le domaine de la sécurité.

Je crois qu’à l’origine du terrorisme sur notre territoire, je citerai notamment la France. Vous ne pouvez pas combattre un incendie avec de l’essence. Et pour nous l’incendie, terrorisme tire son essence du soutien que la France lui apporte. Nous avons pu dénoncer les accords de coopération en matière de défense. C’est un grand pas, un pas sur une situation qui était là depuis plus 50 ans, nous sommes parvenus à le faire, Dieu merci. L’ambassadeur de France qui a voulu, au mépris des règles des relations diplomatiques, sous-estimer et mépriser les autorités nigériennes, a quitté notre territoire. Ce sont également des actions concrètes que nous avons posées dans le domaine du rétablissement de l’ordre sécuritaire. Dans le domaine économique, malgré l’embargo qu’aucun autre pays au monde n’a vécu, nous sommes parvenus, Dieu merci, à assurer le ravitaillement régulier du pays. Et ce ravitaillement régulier à travers un corridor sécurisé, nécessite une grande mobilisation des Forces de Défense et de Sécurité.

Nous avons réussi, toujours dans le domaine économique, à travers la bonne gouvernance, à instaurer un climat de confiance. Tous les Nigériens étaient unanimes sur la nécessité de rendre ce qu’on a soutiré des caisses de l’Etat et par rapport à cela nous avons pris des mesures pour mettre en place la Commission de Luttes contre les Infractions Economique, Financières et Fiscales (COLDEFF) qui est une réalité aujourd’hui, et qui va s’atteler en tout cas à ramener, au profit du peuple nigérien, tout ce qui a été spolié. C’est également, je crois, une démarche à saluer. Nous avons d’autres perspectives notamment dans le domaine alimentaire, voir comment, et déjà il y a un budget qui est prévu à cet effet, assurer le minimum dans le domaine alimentaire. Ce sont des grandes actions qui concernent des axes bien définis que peut-être les gens n’ont pas encore compris, mais ce sont des actions concrètes dans les domaines de la défense, de la bonne gouvernance, dans le domaine économique, et certainement politique avec d’autres actions que je ne citerai pas et qui sont en perspectives.

Monsieur le Président justement à quel niveau se trouve l’organisation du dialogue national inclusif nigérien qui a été annoncé depuis quelques semaines ?

C’est plutôt depuis quelques mois, le dialogue a été annoncé exactement au mois de Septembre, mais nous sommes des militaires, nous sommes prévoyants et nous prévoyons l’imprévu. Au moment où nous avons voulu initier le dialogue national inclusif, nous étions confrontés à une menace évidente qui est l’hostilité de la France qui avait sur notre territoire, on parle de 1.500 hommes, mais c’était plus de 2.000 hommes. Face à cette hostilité, organiser un dialogue national alors que 1.500  hommes sont sur la base aérienne de Niamey, serait un risque. Nous avons certes entendu les gens sortir dire que nous avons reporté le dialogue national, on ne sait même si c’est un dialogue sincère ou s’il aura lieu. Voilà une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas organisé comme nous l’avons initialement voulu en Septembre. En plus de cette menace de la présence des troupes françaises sur notre territoire, où c’était un impératif pour nous qu’ils quittent notre territoire.

Malgré l’hostilité ouverte des autorités françaises, nous avons pu faire partir cette troupe. A l’étape d’aujourd’hui, il reste une centaine et ils vont partir. En plus de cela, vous savez que le Niger, même si c’est de façon télécommandée, faisait face dans la même période à une menace d’agression de la CEDEAO. Est-ce qu’il est rationnel pour nous qui sommes des militaires d’organiser un dialogue national en ce moment précis avec toutes ces menaces sans oublier les menaces terroristes qui bénéficiait bien du soutien de leurs sponsors. Toutes ces raisons, même si nous ne sommes pas sortis pour le dire ouvertement au peuple nigérien pour des raisons stratégiques, nous ont poussé à sursoir à ce grand rendez-vous à Niamey. Voilà les raisons pour lesquelles le dialogue national inclusif n’a pas eu lieu comme annoncé il y a de cela trois ou quatre mois, mais c’est une certitude que ce dialogue aura lieu et vous aurez l’occasion bientôt de connaitre les dates exactes retenues pour le dialogue national inclusif.

Monsieur le président, selon les informations à notre possession, la campagne agro-sylvo-pastorale n’a pas véritablement répondu aux attentes de nos populations. Quelles sont les solutions envisagées par le gouvernement pour faire face à cette situation ?

Effectivement la campagne agro-pastorale a été déficitaire à des proportions différentes. Pour ce qui est du domaine de la production agricole, elle est déficitaire à 39 %. Ce n’est pas aussi alarmant que nous le pensons. Sur 13.468 villages, 5343 villages sont déficitaires. Mais, même si c’est 10% des villages qui sont déficitaires, c’est une inquiétude pour nous. Pour ce qui est du domaine pastoral, nous avons un déficit de 53 % ; un besoin de plus de 18 millions de tonnes de matière sèche, donc c’est énorme comme déficit pour un pays dont l’économie repose notamment sur l’agriculture, mais surtout l’élevage. 

Par rapport à ces inquiétudes nous avons initié des démarches qui consisteront à nous assurer les 840.000 tonnes de céréales dont les 5343 villages ont besoin et en termes de matière sèche c’est plus de 18 millions de tonnes. Et cela sera compensé par la mise en place des aliments bétail en quantité assez importante et l’approvisionnement des magasins OPVN en céréales diverses. C’est un souci, mais des dispositions sont prises, des fonds sont prévus pour cela et, In Sha’a Allah, nous traverserons cette épreuve de plus. 

Monsieur le président cette autre question, est la vie chère que vivent les Nigériens dans leur chair suite aux sanctions inhumaines que la CEDEAO a imposé à notre peuple. Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour y faire face ?

Effectivement le peuple nigérien vit dans sa chair les affres de la vie chère. Mais ces affres de la vie chère se sont accentuées avec l’embargo qui a été mis sur notre pays. Avant l’embargo, c’est une crise mondiale que tous les pays connaissaient. Et toutes les denrées ont connu une hausse spectaculaire. C’était la survie. C’est à cette survie que s’est ajoutée pour le peuple nigérien l’embargo sauvage qui a rendu la vie des nigériens plus difficile. Mais nous ne restons pas les bras croisés, nous ne restons pas là à nous lamenter.  Face à l’épreuve, il faut être imaginatif, il faut prendre des initiatives et ces initiatives se traduisent entre autres par la multiplication du partenariat dans le domaine diplomatique avec des pays qui sont sincères avec le Niger, même si nous ne sommes pas naïfs, nous connaissons que les relations internationales c’est des relations d’intérêts. Mais nous sauvegardons les intérêts du peuple nigérien, les partenaires sauvegardent leurs intérêts. Pour nous, le plus important c’est le peuple nigérien, comment à travers nos relations diplomatiques sécuriser des corridors, obtenir un accompagnement alimentaire dans le respect de la dignité. 

Pour ce qui est des solutions au niveau local, nous avons multiplié la recherche de corridors pour assurer un ravitaillement dans des conditions sécurisées au peuple nigérien. Ces corridors que nous avons eu à prospecter sont le corridor du Burkina Faso, le corridor de la Guinée Conakry, le corridor de l’Algérie, et le corridor de la Libye. Sur certains corridors nous sommes très avancés et vous le remarquez avec le système de protection et d’escorte que nous avons mis en place. Avec ce système nous arrivons à maintenir une cadence régulière permettant d’approvisionner les marchés, non seulement de Niamey, mais aussi ceux de l’intérieur du pays. À titre de rappel, depuis le 28 novembre des camions sont en train de rentrer par un corridor ami. Et de façon ininterrompue plus de 4000 camions sont rentrés du 28 novembre à la date d’hier (9 décembre).  C’est un effort colossal qui exige la mobilisation des forces importantes et nous allons le faire de façon soutenue pour que la vie chère liée à l’embargo soit atténuée. Il restera évidemment la vie chère liée à l’environnement économique mondial et ça certainement avec le temps d’autres solutions seront trouvées.

Monsieur le Président, vous avez procédé à l’installation de la CoLDEFF il y a quelques jours. Quelles sont les assurances et les garanties que la CoLDEFF ne sera pas comme toutes les institutions similaires dédiées à ce type de mission lors des transitions passées et qui ont eu somme toute des résultats mitigés ? Est-ce que cette fois la CoLDEFF aura véritablement les moyens de sa politique et quelles sont les garanties pour son indépendance et la réussite de sa mission ?

La commission de lutte contre la Délinquance Economique Financière et Fiscale (CoLDEFF) est l’émanation d’une volonté populaire. Je ne répondrai pas des résultats que les autres commissions ont eu à des périodes bien précises puisque je ne peux pas savoir ou imaginer le soutien dont elles ont bénéficié, ni des critères sur lesquels les personnes qui les ont composées ont été retenues. Pour ce qui est de la ColDEFF c’est une volonté populaire que les Nigériens ont manifestée. Face à cette volonté de justice et de voir que les biens de l’Etat soient considérés par tout responsable comme des biens sacrés, des biens communs, nous avons défini des critères des membres de la CoLDEFF. Parmi ces critères nous avons retenus d’abord l’intégrité. En plus de l’intégrité, nous avons retenu l’engagement, le dévouement à la cause nationale et enfin l’esprit de l’intérêt national, puisque tout ce que nous ferons sans cet esprit d’intérêt national, nous n’aurons jamais de résultats probants. Labou Sanni no ! Zantchan Kassa ne !

Plus de 10 millions de nigériens, certainement, remplissent ces conditions. Mais nous ne pouvons pas réunir une commission de milliers de Nigériens à plus forte raison de millions de Nigériens. C’est pour cela que nous avons trié après avoir constitué des CV des membres candidats à ces postes. Et si vous vous rappelez lors de mon intervention en langues nationales j’avais appelé les Nigériens à nous accompagner dans les choix des personnes qui vont animer cette commission. Dès l’annonce de la première liste ou du projet de liste des voix se sont élevées pour dire que l’enquête n’a pas été fructueuse. Il y a des personnes qui sont suspectées d’avoir posé des actes. Mais une suspicion reste une suspicion. Malgré tout, notre objectif étant de créer l’harmonie et la cohésion autour de la CoLDEFF nous avons remplacé ces personnes suspectées. Et nous sommes parvenus à avoir une liste qui fait le consensus, je ne dirai pas qui fait l’unanimité, puisqu’aucun domaine ne pourra faire l’unanimité. Cette liste de 35 membres avec un bureau va bénéficier de notre soutien total. C’est une garantie supplémentaire pour la réussite de la CoLDEFF. Ni les membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, ni les membres du Gouvernement, ni moi-même, n’allons interférer dans les décisions que la CoLDEFF aura à prendre.

Au contraire la CoLDEFF trouvera auprès de toutes ces structures un soutien indéfectible. Que tous ceux qui ont spolié les biens de l’Etat répondent de leurs actes. Zantchan Kassa ne, ce n’est pas une chasse aux sorcières. Il faut que le Nigérien apprenne et intégrer que le poste de responsabilité n’est pas synonyme de confusion avec le trésor national, la caisse de l’Etat. Les biens de l’Etat doivent être sacrés. Tout ce qui est à l’Etat et dont on vous a confié la responsabilité, la gestion doit être sacrée. Nous voulons que cela soit ancré dans l’esprit de tous les responsables qui sont actuellement en poste dans ce régime de transition. Et la CoLDEFF, comme je l’ai dit, aura certainement le soutien total de toutes les autorités. Elle aura l’accompagnement matériel et financier, mais à la mesure de nos possibilités puisque, comme vous le savez, notre pays, nous l’avons dit, traverse des moments difficiles. Les salaires il faut aller à 35, 40, de fois 45 jours pour finir. Mais Dieu merci, même si c’est après 45 jours jusqu’ici nous avons pu payer les salaires. Donc, la CoLDEFF doit s’inscrire dans cette logique : les moyens ne sont pas en abondance, mais les moyens nécessaires à son fonctionnement, ainsi que le soutien, ne lui feront pas défaut.

Monsieur le Président, personne ne sera épargné ?

Tout celui qui, de façon avérée, aura pillé les biens de l’Etat, aura détourné les biens de l’État, répondra à la CoLDEFF. Et la CoLDEFF a tout notre soutien. Je dis bien tout notre soutien puisqu’elle ne répond que du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Elle aura tout notre soutien, c’est un serment, pour accomplir sa mission, restituer ce qui a été subtilisé à l’Etat. Nous ne ferons pas la chasse aux sorcières, la CoLDEFF ne fera pas la chasse aux sorcières, et c’est pourquoi nous inviterons tous les Nigériens qui ont des faits, je ne dirai pas des questions de personnes, mais qui ont des faits, qu’ils les soumettent à la CoLDEFF. Elle leur réservera le traitement approprié jusqu’à aboutissement. C’est une certitude, c’est une garantie, aucune personne dont la responsabilité sera avérée n’échappera au traitement que la CoLDEFF réservera au dossier la concernant.

Monsieur le Président, il y a aussi une question d’actualité qui intéresse les Nigériens : les nominations aux emplois supérieurs de l’Etat. Quelle réaction cela suscite chez vous ?

C’est comme la COLDEFF dont nous venons de parler. Nul n’est parfait et aucun acte ne sera parfait. C’est à nous de découvrir les imperfections et dans l’ordre approcher les responsables des actes posés pour porter les amendements. Les affectations sont une des prérogatives d’un gouvernement, d’un Etat. Ces affectations répondent à un certain nombre de critères ; des critères de compétences, d’intégrité et surtout des critères de haute compréhension de l’intérêt national. Quel que soit le poste que vous allez occuper, c’est l’intérêt national qui doit être la première priorité. Certes dans les affectations, il se peut que nous ayons affecté ou eu à affecter des personnes, peut-être, qui ne font pas l’unanimité. Mais donnez le temps au temps et jugez les gens en fonction des actes qu’ils posent. Les gens ont des problèmes de personne. Or c’est l’intérêt national qui nous a conduit à dire que ce que les gens ont eu à poser comme acte jusqu’au 26 juillet ne va pas dans le sens de l’intérêt national et que si nous restons les bras croisés, il n’y aura plus de Nation à défendre, à plus forte un Nigérien. Donc, il faut que les Nigériens, de la même façon que nous sommes sortis librement pour mettre fin à la dérive, qu’ils nous ont soutenu, qu’ils nous soutiennent dans toutes les désignations que nous aurons à faire. Et comme je l’ai dit, s’il y a des propositions, des recommandations. Mais, il faut que ça se fasse dans les règles de l’art. Un Etat fonctionne en fonction des règles, selon des règles connues des citoyens. Observons ces règles, donnons un délai de grâce à ces personnes pour en tirer les conclusions. C’est tout ce que je peux dire par rapport à ce domaine d’affectation ou d’occupation des postes qui font souvent l’objet de bruits. Malheureusement, les bruits sont souvent exagérés quand j’entends certains dire : non un tel ne mérite pas, si on ne le dégage pas, nous allons en guerre contre le CNSP. Or, certaines fonctions sont définies par des textes de loi qui disent quelles conditions remplir pour occuper tel poste et que certains compatriotes disent certaines choses sur la loi, je suis au regret d’entendre des propos comme ça. Nous sommes dans un Etat qui respecte les règles. S’il y a lieu d’agir pour que le respect des règles soit observé, alors nous agirons.

Excellence, l’exploitation du pétrole nigérien suscite une série de questions sur lesquelles nos compatriotes attendent de l’Etat des éléments de réponse. D’abord quels sont les principaux gisements que nous avons au Niger ?

Effectivement le domaine pétrolier, si vous vous rappelez, est un vieux domaine. Les premières prospections ont commencé déjà avant l’indépendance, dans les années 1959. Elles se sont poursuivies après les indépendances. A un certain moment, elles se sont arrêtées. Parce que notre pays n’a pas pu résoudre le problème de prospection, de recherche. Nous attendons toujours que des compagnies étrangères viennent prospecter, faire des recherches sur notre territoire. Alors que nous avons la capacité et les moyens de faire ces recherches nous-mêmes en nous organisant. Donc, à un certain moment, les recherches et les prospections se sont arrêtées. Il a fallu attendre l’arrivée de feu son Excellence Tandja Mamadou, que son âme repose en paix, pour relancer et de façon dynamique et irréversible l’exploitation. Je ne dirais même pas d’exploration mais d’exploitation. Nous avons quatre blocs. Il y a le bloc Agadem I et   chinoise, où la CNPC a investi 540 milliards F CFA.  Ces 540 milliards F CFA n’était pas un fonds au-dessus de la capacité de l’Etat nigérien. Ça veut dire que cette raffinerie aurait pu être nigérienne. Mais le Président Tandja Mamadou, que son âme repose en paix, a montré que c’est possible au moment où les gens pensaient que c’était une mer d’eau souterraine, plutôt que du pétrole. Il a cru au rêve, il a pu construire le premier pipeline de 462,5 km au Niger, il a fait construire la raffinerie, dont il a fait une condition pour tout contrat avec l’Etat du Niger. Dieu merci, cette raffinerie a été mise en exploitation depuis le 28 novembre 2011. Tandja avait déjà quitté le pouvoir. C’est pour dire que les Chefs d’Etat, leur devoir, leur responsabilité, c’est vis-à-vis du peuple. Aujourd’hui, ceux qui bénéficient des retombées de cette raffinerie, ce n’est ni Tandja, ni la famille de Tandja, c’est le peuple nigérien. Si les choses avaient été faites dans les règles, mais ça c’est un autre débat.

En dehors de la raffinerie Agadem phase II, c’est le pipeline de Koulele jusqu’aux rives de l’océan Atlantique à 1 950 kilomètres. Ce pipeline, à l’instar de la raffinerie et du pipeline de la raffinerie, a été effectivement réalisé, une fois de plus, sur un crédit, mais un crédit contracté par une compagnie chinoise qui a investi dans la réalisation de ce pipeline, 1 440 milliards de francs CFA. Le Niger aurait pu lever ce fonds sur le marché international si nous avons ou si nous avions une compagnie qui faisait la recherche et la prospection. Puisque ce sont les découvertes et les quantités découvertes qui permettront de contracter le crédit puisque c’est une garantie à laquelle les bailleurs de fonds ne peuvent opposer un refus. Mais, soit ! le pipeline est aujourd’hui une réalité, il a été lancé le 1er novembre de cette même année et sa production est de 90.000 barils par jour. Sur ces quatre-vingt-dix mille barils jour, j’entends souvent des calculateurs, des scientifiques nigériens, des mathématiciens dire que nous multiplions quatre-vingt-dix mille barils par soixante-dix-sept dollars le prix d’un baril. Un baril équivaut à 159 litres à peu près et nous avons les recettes journalières du Niger. Ce n’est pas vrai ! Sur les quatre-vingt-dix mille barils par jour, la part du Niger est de 25,4%. C’est sur la base de ces 25,4 % que vous aurez la part exacte par jour du Niger. Et multiplier cette partie par le cours du baril, vous aurez la part du Niger par jour, et ça dans les meilleures des conditions. Actuellement, le baril est en hausse. Nous espérons beaucoup parce que la production a déjà été achevée. Le transport est en cours jusqu’à l’océan Atlantique. Effectivement quand cette phase de remplissage des cuves dans l’Océan Atlantique sera achevée, en janvier prochain probablement, nous pouvons espérer les premières sorties des barils du brut nigérien qu’on a communément appelé le Melec.

Mais notre volonté n’est pas de commercialiser que du brut. Nous voulons aller vers le raffinage. Nous avons assez chanté que le Niger a été spolié depuis plus de soixante ans parce que tout ce que nous produisons est exporté de manière brute. Le Niger ne bénéficie pratiquement pas des ressources de son sous-sol parce que le Niger n’a pas initié une politique qui lui permette de maîtriser l’exploitation de ses ressources. Nous voulons aller vers une raffinerie qui va transformer le brut nigérien sur le sol nigérien et, In Sha’a Allah, nous le ferons avec des partenaires, pas des gens qui sont là pour nous exploiter. Cela pour que le partenariat gagnant-gagnant soit enfin une réalité, pour que le pétrole brut nigérien soit raffiné sur place en d’autres produits qui sont actuellement recherchés notamment le jet, l’essence que la raffinerie de Zinder (la SORAZ) ne produit pas à suffisance. Actuellement c’est un tiers de la production des 20.000 barils qui est transformé en essence, les deux tiers sont transformés en gasoil. Donc nous pouvons ravitailler les pays de la sous-région en jet pour les avions. Nous avons des pays qui, malgré l’embargo, continuent à coopérer avec nous et c’est l’occasion de les remercier, notamment le Mali et le Burkina Faso vers lesquels nous pouvons exporter le pétrole raffiné, que ce soit du gasoil, du super, du jet, du pétrole lampant ou du gaz selon la demande ou les demandes qu’ils feront. Mais, il faut que les Nigériens comprennent que dans le pipeline, sur les 90.000 barils, le Niger a 25 %. Si mes calculs sont exacts, ça fait 22 860 barils jour. C’est donc ça qu’il faut multiplier par le cours du baril. Un baril, ce n’est pas 200 litres, c’est 158,98 litres, à peu près 159 litres. Que les mathématiciens fassent le bon calcul et jugent en fonction du résultat de leurs calculs.

Monsieur le Président, vous avez récemment effectué une visite d’amitié et de travail au Mali et au Burkina Faso. Quel sens donnez-vous à cette visite dans ces deux pays ?

Pour nous le Burkina Faso et le Mali, ce ne sont plus des pays lointains. C’est l’espace de l’Alliance des États du Sahel. Et pour nous il est naturel de nous déplacer à Bamako, comme à Ouagadougou, dans l’esprit de l’Alliance des Etats du Sahel.  Mais les raisons fondamentales qui m’ont conduit à initier ces déplacements sont de deux ordres. La première raison, c’est pour remercier les autorités de ces deux Etats de l’Alliance des Etats du Sahel, leurs gouvernements et leurs peuples pour le soutien indéfectible qu’ils ont apporté au peuple nigérien dans l’épreuve qui nous a été imposée par la CEDEAO. Comme vous le savez, le 30 juillet 2023, quatre jours après notre intervention, la CEDEAO s’est réunie à Abuja pour décider non seulement de l’embargo, mais comme si le désastre de l’embargo ne suffisait pas, déclarer également vouloir constituer une force militaire pour attaquer les Nigériens qui ont osé demander que la souveraineté de leur pays soit respectée. Face à cette menace d’embargo et d’agression militaire, le Mali et le Burkina Faso ont fait une déclaration conjointe, le lendemain du 31 juillet, pour d’abord s’opposer à cet embargo illégal et inhumain, mais aussi affirmer leur solidarité avec l’État du Niger et les autorités nigériennes, pour faire face à toute agression militaire aux côtés du Niger. Cette déclaration, comme je l’ai dit, a radouci beaucoup d’ardeur, a tempéré beaucoup d’ardeur. A côté de cette déclaration conjointe du Mali et du Burkina Faso, il y a l’engagement et la détermination du peuple nigérien qui s’est levé dès la déclaration de cette volonté de nous agresser pour dire non à l’embargo, et dire non à toute velléité d’agression. Je lui rends hommage, le remercie et l’encourage à continuer car le combat n’est pas fini. Je comprends que « Laabou Sanni No ! ». Mais des changements de régimes, des transitions, se sont succédés au Niger ; Ces transitions n’ont pas bénéficié du soutien populaire du peuple du Niger, ceux des États du Sahel, d’Afrique, et même du monde. C’est une raison de plus pour féliciter le peuple nigérien.

La deuxième raison de mon déplacement dans la même lancée de la déclaration conjointe du 31 juillet, c’est que le 16 septembre vous vous rappelez, nous avons signé la création de l’Alliance des États du Sahel. Cette alliance a pour objectif-puisque c’était le souci immédiat le domaine sécuritaire- le domaine de la défense. Dieu merci, nous avons mis nos moyens en commun et nous obtenons des résultats dans le domaine de la défense, de la sécurité, notamment dans la lutte contre le terrorisme.  Parce que nous savons, nous sommes convaincus, et nous avons des preuves que ce terrorisme est un terrorisme importé. Quelles que soient par ailleurs les raisons que les gens ont voulu faire avaler aux Nigériens et aux États du Sahel, ce terrorisme est un terrorisme sponsorisé. Nous avons pu nous débarrasser de certains sponsors, et si vous le constatez au Niger, au Mali et au Burkina Faso, des résultats palpables sont obtenus dans le domaine de la lutte anti-terroriste.

Mais ceux qui sont armés ne sont pas les seuls terroristes. Nous avons le terrorisme des États de la CEDEAO qui ne font pas moins que ce que les terroristes font. Combien de Nigériens sont morts sur les lits d’hôpital parce qu’on manque de produits pharmaceutiques ; combien de Nigériens meurent sur leur lit d’hôpital parce que nous sommes privés de l’électricité qui est pourtant un partenariat entre deux entreprises privées. Donc quel est le sens du mot terrorisme quand on ignore que priver un pays du minimum en termes de produits pharmaceutiques, de produits alimentaires, pour obtenir un accord ou pour contraindre le pays à faire des concessions politiques ; c’est la même définition du terrorisme. C’est quoi le terrorisme ? C’est l’utilisation de la violence contre des personnes innocentes pour les contraindre afin d’obtenir des concessions politiques.

Et c’est ce que ces États de la CEDEAO font contre le Niger ; c’est ce que ce terrorisme sponsorisé fait contre les peuples des États du Sahel. Donc il était temps pour nous d’aller dans ces pays pour affirmer notre volonté. En plus du domaine sécuritaire, notre alliance doit évoluer dans le domaine politique et dans le domaine monétaire. Puisque cette alliance a, in fine, pour objectif de créer les conditions de prospérité pour nos peuples, pour les peuples du Sahel. Et c’est là, le deuxième motif de mon déplacement. Il s’agit aussi de renforcer en troisième ressort les relations diplomatiques. Là où nous n’avons qu’un Consulat, l’ériger en Ambassade. Donc voilà de façon synthétique les trois ou quatre domaines : la défense, l’économie, la diplomatie et le domaine socio-économique et monétaire. Si aujourd’hui nous faisons face à des pressions sauvages, c’est parce que peut être nous sommes restés très longtemps passifs dans certains domaines ; nous n’avons pas su nous assumer et assumer notre souveraineté à travers des décisions fortes. Ce sont ces décisions que j’étais parti demander aux chefs d’État ; de mettre nos efforts en commun pour avoir ce courage de libérer définitivement l’espace sahélien, l’espace des États du Sahel.

Justement, par rapport à la question de la monnaie, peut-on espérer avoir notre monnaie prochainement ?

Je ne me prononcerai pas. Je préfère laisser l’opportunité de la déclaration aux spécialistes. Je l’ai dit, l’État est stratifié, et chaque niveau à des domaines de compétence, et au moment opportun, ces domaines de compétence, ces experts, se prononceront.

Ce jour 10 décembre 2023, les Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO se sont réunis à Abuja. Entre autres sujets importants, ils ont échangé sur la situation au Niger. Êtes-vous optimiste quant à l’issue de cette rencontre ?

Pour moi c’est l’intérêt national qui est au-dessus de toute considération. Nous avons demandé beaucoup de sacrifice au peuple nigérien. Le peuple nigérien bénéficiant des soutiens des pays frères et amis a supporté l’insupportable. Il est resté digne quatre mois durant, quatre mois de privation malgré nos efforts multiples pour alléger cette souffrance. Mais le peuple nigérien est resté debout, malgré cet embargo qui touche tous les domaines. Je l’avais dit l’embargo que notre pays a connu n’a jamais été expérimenté nulle part ailleurs. Certains se sont amusés à établir un tableau. Consultez ce tableau et vous comprendrez l’intention machiavélique qui a conduit à cet embargo contre l’État du Niger. Mais passer par des actes terroristes pour contraindre le peuple nigérien à céder c’est sous-estimer, c’est méconnaitre l’histoire. Le peuple nigérien est un peuple de guerriers ; nous sommes héritiers et dépositaires de ce que nos dignes prédécesseurs nous ont légués : la résilience dans l’épreuve ; la cohésion dans l’épreuve. Certes les temps ont changé, les hommes ont changé, les capacités ont changé. Mais malgré ces changements le Nigérien reste résilient. Mais ce n’est pas pour autant que nous allons demander au peuple, exiger au peuple de continuer à souffrir de cette situation. Mon espoir, c’est que l’embargo soit certes levé, mais mon espoir c’est aussi de voir la nouvelle voie que nous nous sommes tracée nous conduire avec ou sans la levée de l’embargo, à répondre à l’espoir du peuple nigérien, l’espoir de vivre en paix et dans la prospérité. Et je reste convaincu que ce nouveau partenariat que nous sommes en train de mettre en place avec de nouveaux partenaires, avec des partenaires qui comprennent la situation de l’État du Niger, qui comprennent les raisons de notre intervention, qui comprennent le caractère vital de notre intervention pour notre pays. J’ose espérer que dans un très proche avenir que ces partenaires nous accompagnent à rétablir l’équilibre. Et In Cha Allah, avec ou sans levée de l’embargo, ou des sanctions, et malgré la menace de reconduire l’agression le peuple nigérien sera debout dans le domaine que nous aurons choisi à travers ce nouveau partenariat que nous voudrons pour le bien de notre pays. On nous a assez muselés. Il faut que tout un chacun comprenne qu’il y va de l’intérêt de notre pays, intérêt qui a été spolié pendant plus de cent ans. Quand on parle de soixante ans, soixante-cinq ans, c’est se limiter aux indépendances. Le Niger a été spolié avant les indépendances, le Niger a continué à être spolié après les indépendances. Il est facile de constater le degré de spoliation dont nous avons été victimes à travers les accords que nous avons progressivement dénoncés, et que nous continuerons In Cha Allah à dénoncer pour le bien de notre peuple. Et cela, que personne n’en doute. Nous allons poser des actes dans les jours, les mois à venir In Cha Allah, qui affirmeront davantage la souveraineté de notre pays et la prospérité retrouvée.

Monsieur le président, pour finir cet entretien quel sera votre mot de la fin ?

Je tiens tout d’abord à dire une fois de plus mon admiration pour le peuple nigérien qui est resté debout. Je tiens aussi à dire mon admiration pour les forces de défense et de sécurité qui sont restées debout malgré les moyens limités, allant jusqu’au sacrifice ultime pour préserver notre pays. Merci à l’ensemble des pays qui ont compris le sens de notre démarche. Cette démarche de souveraineté. ‘’Laabu sanni no’’, ‘’Zance kasa ne’’ comme le disent nos compatriotes. Nous sommes là pour l’intérêt national et nous défendrons l’intérêt national quel qu’en soit le prix. Je saisis également cette occasion pour dire que le peuple nigérien, à travers ses autorités, a supporté l’insupportable à travers des accords qui ont entravé notre développement. Nous allons mettre tous les moyens qu’il faut pour les reprendre un à un pour le seul intérêt du Niger et de ses populations. C’est un serment et c’est une promesse. Quels que soient les sacrifices, tous les accords qui ont empêché à notre pays et à notre peuple de bénéficier ou de rentrer en possession de ce qui leur revient de droit, tous ces accords seront remis sur la table et renégocié. Il sera avec les mêmes partenariats mais dans un esprit de l’intérêt national et de celui de l’investisseur si le partenaire l’accepte. Ou ils seront rejetés si le partenaire estime qu’il ne peut satisfaire aux nouvelles conditions que nous allons exiger.

N’est-ce pas aberrant de découvrir que le Niger, pays classé toujours dernier de la planète, que ce pays renonce aux taxes et autres droits vis-à-vis des entreprises françaises qui exercent au Niger sous le fallacieux prétexte et accord que les entreprises nigériennes qui seront installées en France bénéficieront du même traitement. Est-ce qu’on a même des vendeurs à la sauvette qui exercent en France ! ça fait plus de 60 ans que cette situation perdure. C’est pourquoi quand j’entends des concitoyens dire que des actes n’ont pas été posés, je me dis que nous avons besoin de mieux connaître notre pays.

N’est-il pas tout aussi aberrant à l’état actuel, que ce soit le Niger qui paie les taxes aéroportuaires et douanières au profit des forces qui sont sur notre territoire ? c’est des milliards que l’Etat du Niger paie à Summa et à l’ANAC (Agence nigérienne de l’avion civile). Allez-y demander ce que nous devons payer. Là aussi, c’est une promesse, nous n’allons pas payer ces taxes. Que les Français qui doivent payer paient. Nous avons dénoncé l’accord. A partir de cet instant nous ne payerons plus rien au profit d’aucune force présente sur notre territoire national. C’est le summum de l’immoralité que ça soit le pauvre qui paie les charges du riche. Ne trouvez-vous pas cela aberrant ? Et comment nos dirigeant ont-ils accepté de tels accords ? La raison ne peut permettre de comprendre cet état de fait. Ce sont là des domaines sur lesquels nous allons revenir incha Allah. Il y’aura tant d’autres domaines. Les jours à venir seront édifiants pour nos concitoyens. Mais d’ores et déjà, les actes que nous avons posés ont remis en cause des situations qui ont duré 50 voire 60 ans et que tous les régimes qui se sont succédés n’ont pas osé attaquer. Nous les attaquerons et les remettrons en cause. C’est un serment. Les premiers actes que nous avons posés sont de nature à prouver que ce que nous disons, ce n’est pas juste de la communication. C’est une détermination, un serment et un engagement irréversible à protéger incha Allah les intérêts de notre pays et du peuple nigérien.

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Source : https://www.lesahel.org