Accéder au contenu principal

INSTALLATION ILLEGALE DES BASES MILITAIRES : La responsabilité historique et politique de la renaissance

Bases Militaires Occidentaux Niger Après l’époque de la colonisation où le Niger avait été un territoire militaire, il a fallu attendre plus de cinquante ans après pour voir, sous l’autorité d’Issoufou Mahamadou, le Niger devenir, alors qu’il est indépendant, un territoire militairement occupé et maintenant pas que par la France seule, mais aussi par les armées d’autres puissances qui venaient, sans avoir, curieusement, pour agenda de soutenir le pays dans la lutte contre le terrorisme qui l’éprouvait et qui ne servait que de prétextes pour les faire venir dans le pays. Pour des raisons inavouables. Connaissant bien les conditions dans lesquelles l’on peut autoriser des bases étrangères à s’installer dans le pays, le président de l’époque, sûr de sa toute-puissance, à tour de bras, autorisait les puissances impérialistes à venir recoloniser le territoire nigérien, en s’y s’installant avec leurs armées et leurs logistiques et leurs armes, et pire sans que le Niger n’ait la possibilité d’en savoir sur leurs missions, leur permettant ainsi de bénéficier des atouts de l’exterritorialité qui n’existe qu’en matière de diplomatie. Personne au Niger, quel que soit le soupçon, ne peut se hasarder sur les espaces occupées qui devenaient presque des entités des territoires des pays des nouveaux occupants.

Le Niger vendu….

On ne peut que le croire quand on apprendqu’on ne gagne rien de ces accords léonins qui permettent à des forces étrangères de s’installer dans le pays. Faut-il croire que ce sont, au lieu du pays, les princes de l’époque qui recevraient des subsides de la part des pays autorisés à s’installer qu’ils leur paieraient ainsi pour leur larbinisme ? L’on ne peut que s’interroger face à la multitude de militaires étrangers installés sur le territoire, cohabitant presque avec l’ennemi terroriste qu’ils ne peuvent combattre, observant, dans leurs terriers luxueux, les tragédies qui frappent le pays. Ce n’était pas leur affaire, peuvent-ils le dire, impudiques. Les Français étaient là, eux, presque en terrain conquis, ou disons, reconquis, faisant la pluie et le beau temps alors que le pays va mal. Les Américains, que nous avons crus plus gentils, étaient là, cyniques et fourbes avec une base inutile pour le Niger et dont on ignore tout des activités. On apprend même qu’il revenait au Niger de payer certaines factures d’une armée étrangère puissante qui dit pourtant dans un texte insensé – et on se demande pourquoi les autorités nigériennes de l’époque l’ont signé – qu’elle ne vient pas pour nous et qu’elle n’est nullement obligée d’intervenir même quand le Niger est sous la menace terroriste. Et on a signé leur papier ! Il y a aussi les Allemands dont la Coopération est beaucoup pragmatique, n’ayant que peu d’éléments dans le pays pour des opérations militaires. Il y a encore l’Italie qui a quand même donné des appuis conséquents pour soutenir dans la guerre ; appuis qui avaient été détournés sans, qu’aujourd’hui, les autorités de l’époque ne leur aient donné des explications sur l’usage suspect qui en avait été fait. Mais, l’on sait que ce pays, depuis les critiques qui venaient de ses hommes politiques et qui dénonçaient la politique africaine de la France, est l’un des plus sincères et dont les appuis sont les plus sérieux. La formation qu’il donne aux militaires nigériens était bien appréciée, chez les autorités italiennes, des choix sérieux et une coopération plus pragmatique et dynamique. Comme quoi, le Niger ne met pas dans le même panier tous les Européens. Ils savent qu’il y a d’autres avec lesquels ils peuvent continuer à redéfinir leur partenariat dans un esprit de respect mutuel.

Qui est donc responsable au Niger de cette chienlit ?

Pourquoi tant d’armées étrangères devraient-elles venir s’installer au Niger, restant à l’écart, des armées hôtes du Niger finalement méprisées ? Pourquoi, quand on apprend pour beaucoup d’entre elles, qu’il ne s’agit pas d’aider dans la lutte ? La France, elle-même, ne disait-elle pas qu’elle ne venait pas mener la guerre à notre place ? La question taraude l’esprit des populations depuis des années qu’elles ne voient pas, même avec tant de présences et de moyens incontrôlés déployés dans le pays, de résultats tangibles dans la lutte menée contre le terrorisme par notre armée sacrifiée. Tous les Nigériens le disent, ces pays qui ne jouent que leurs intérêts, s’ils trouvent chez nous des larbins, ne peuvent qu’exploiter leur manque de nationalisme pour leur dicter les mesures qui les arrangent car tout le monde peut comprendre qu’il ne leur revient pas de défendre nos intérêts. Ceux qui avaient cette charge ont trahi. Et ce depuis qu’Issoufou, n’ayant aucun respect pour notre armée, peut dire que,sans la présence des armées étrangères, disant qu’on a besoin de plus de Barkhane, la nôtre serait « sourde et aveugle » et que son successeur, partageant les mêmes convictions et les mêmes complexes, peut dire à son tour, non sans agacer l’armée nationale, que « les terroristes [seraient] plus aguerris et plus armés que nos soldats ».

La faute indéfinissable est donc de ces autorités qui, incapables d’assurer la sécurité du pays, et de faire confiance à notre armée, avaient pris sur elles la lourde responsabilité de jeter le pays dans la gueule du loup. On peut d’ailleurs, à présent, comprendre, pourquoi venant au pouvoir, cette armée que le sens du patriotisme poussait à l’action, parlait de « sauvegarde de la patrie ». Quand on sait que ces autorisations à s’installer dans le pays ne se sont jamais faites dans le respect des règles, l’on ne peut que voir, un acte qui vend, ou du moins qui cède à l’impérialisme, sans intérêt pour le peuple, des parties de notre pays que nous ne pouvons contrôler, étant entendu que ces militaires étrangers sous le couvert d’une tenue militaire menteuse, pourraient aussi venir pour voler, piller les ressources naturelles. La vérité est que beaucoup d’analystes s’accordent à dire que toutes les armées venaient pour s’installer sur des richesses visées du pays. La base américaine, serait-elle dans ce vaste désert sur une mine d’or, s’interrogent les Nigériens ? L’ancien président et son successeur, devront donc payer. Ces actes qu’ils posaient sont passibles de la haute trahison et les Nigériens tiennent à ce qu’ils répondent pour qu’on sache, lorsque le pays ne gagne rien dans un tel commerce, ce qu’eux, gagnaient pour oser prendre de telles lourdes responsabilités.

Les Nigériens veulent savoir…

Mairiga (Le Courrier)