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Inspection d’Etat à l’ARCEPT : Mme. Betty dans le viseur de la répression contre la corruption

Betty Oumani AichatouMme. Betty Oumani Aichatou est bien connue des Nigériens. Ministre privilégiée de l’enseignement secondaire, elle avait connu les bonnes grâces du système. Et les Nigériens savent bien pourquoi. Ses proximités notoirement connues de l’opinion avec Ie président de l’époque, Issoufou Mahamadou, lui donnaient bien de facilités à faire ce qu’elle veut, à occuper, selon ses humeurs, les postes qu’elle convoite. Rien ne lui est refusé. Bref, elle était la coqueluche du système, brillante de vie et de félicité. La vie lui souriait et elle n’avait pas tort de profiter de ses atouts. Mais le faisant, elle aurait sans doute pu le faire dans le respect des bonnes manières. Hélas. Comme dirait l’autre, qui a les assurances du caïman, n’a rien à craindre à plonger dans l’eau. Et elle a plongé !

Votre journal a longtemps regardé dans sa gestion. Mme Betty avait des faveurs de qui vous savez, elle quitta le ministère de l’enseignement secondaire pour un poste sans doute plus juteux où, pire, elle pouvait bâtir son empire, recrutant autour d’elle – et qui peut l’empêcher même en dépit des dénonciations – des gens de son entourage pour ne pas dire de sa famille. Les lecteurs peuvent sans doute se rappeler de ce titre de notre journal – Betty’s house – que nous publions il y a déjà des années pour rendre compte de sa gestion oligarchique qui a fait de l’ARCEPT une maison familiale où ne peuvent venir travailler que ceux qui, par quelques relations familiales, ont des liens avec la « reine » des lieux.

Depuis quelques jours, et pour être précis, depuis trois semaines maintenant, une inspection d’Etat est en cours au niveau de l’ARCEPT afin de faire toute la lumière sur la gestion de la bonne dame. Elle sait sans doute de quoi s’inquiéter pour prendre aussitôt après le coup d’Etat la poudre d’escampette pour aller en exil, comme beaucoup d’autres ténors du système déchu. On apprend qu’elle se serait installée au Canada, un pays qui n’aurait pas d’accords judiciaires avec le Niger pour être éventuellement extradée afin de venir répondre de ce dont on l’accable. La puissante patronne de l’ARCEPT aura bien profité des faveurs que le régime, pardon qu’Issoufou, lui faisait. Elle aurait amassé une fortune immense et selon certaines indiscrétions, elle aurait même des immeubles à Genève en Suisse. Ajouté à ses nombreuses gaffes dans la gestion de cette institution personnalisée, il y a ses recrutements abusifs et parentaux qui lui permettaient, profitant de salaires faramineux, d’appeler les siens à venir profiter du Wassosso, rassurée sans doute que rien ne se passera. Mais le soleil s’est levé et il fait un nouveau jour. L’inspection se poursuit et elle révèlera un autre pan de la gestion désastreuse de l’ancien régime. Votre journal vous donnera les jours prochains la quintessence de cette machine bettysienne.

Alpha (Le Courrier)