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Inondations 2025 au Niger : bilan alarmant, défis pour la rentrée scolaire et appel à la prévention

inondations 2025 au niger bilan alarmant defis pour la rentree scolaire et appel a la preventionLe Niger fait une nouvelle fois face à la dure réalité des inondations. À la date du 12 septembre 2025, le Comité national de prévention et de gestion des inondations (CNPGI) a présenté un bilan préoccupant : 1009 quartiers et villages de 122 communes sont touchés, avec 32 251 ménages impactés, soit 246 228 personnes affectées dans les huit régions du pays. Ce chiffre illustre une aggravation par rapport aux données publiées en août, où l’on comptait environ 110 000 sinistrés. La tendance confirme que les inondations de cette année atteignent une ampleur considérable, comparable, sinon supérieure, à celles de 2024.

Depuis le 2 septembre, trois vagues d’appuis alimentaires ont permis de soutenir 18 962 ménages, représentant 142 642 personnes, grâce à la distribution de 1 896 tonnes de céréales. Une quatrième vague est en préparation afin de toucher 9 976 ménages supplémentaires, soit près de 80 000 personnes. Les autorités insistent sur la nécessité de transparence pour que cette aide atteigne effectivement les véritables bénéficiaires, un défi récurrent dans la gestion des catastrophes humanitaires.

Les inondations n’ont pas seulement frappé les populations, elles ont aussi lourdement affecté les infrastructures scolaires. Pas moins de 524 classes, 511 latrines et 157 blocs administratifs devront être reconstruits. Par ailleurs, 238 écoles totalisant 271 salles de classe sont actuellement occupées par des sinistrés. Leur libération constitue une priorité absolue alors que la rentrée scolaire est prévue pour le 1er octobre prochain. Selon le premier vice-président du comité, toutes les dispositions sont en cours pour que les enfants puissent retrouver leurs salles de classe dans les meilleures conditions possibles, avec une mobilisation conjointe des acteurs éducatifs, humanitaires et institutionnels. L’expérience de 2024, où la rentrée avait été retardée en raison de la même problématique, reste dans les mémoires et pousse à accélérer les solutions.

Au-delà de l’urgence humanitaire et éducative, ces inondations révèlent une fois de plus les fragilités structurelles auxquelles le pays est confronté. L’urbanisation non planifiée, la dégradation des sols et l’intensification des phénomènes climatiques amplifient chaque année l’impact des crues. La prévention reste insuffisante face à l’ampleur des besoins. Les actions anticipatoires évoquées par le CNPGI sont un pas dans la bonne direction, mais elles devront s’accompagner d’investissements durables dans les infrastructures, la gestion des eaux pluviales et la protection des zones vulnérables.

En conclusion, la réunion du comité a salué les efforts déjà déployés et a réaffirmé la volonté des autorités d’anticiper davantage. Mais l’urgence reste double : répondre aux besoins immédiats des sinistrés tout en préparant la rentrée scolaire dans des conditions dignes. Plus largement, la récurrence de ces crises impose une réflexion nationale sur la résilience face aux changements climatiques. Le Niger n’a d’autre choix que de transformer la gestion des inondations en véritable politique de prévention, si le pays veut éviter que chaque saison pluvieuse ne se transforme en catastrophe humanitaire.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)