Huit (8) Milliards de FCFA détournés : La grogne du président Mohamed Bazoum !
«… et que la justice fasse son travail sans aucune forme d’entrave». Qui n’aurait pas agi ainsi face à un scandale financier aussi monstrueux que celui-ci ? Pour peu que l’on ait un brin de patriotisme dans le coeur, l’on ne saura couvrir le détournement d’un montant si faramineux dans un pays qui traîne depuis des décennies à la queue des nations les plus démunies au monde. Huit (8) milliards, c’est un montant qui ne séjourne pas facilement au Trésor National du Niger ou d’un pays présentant les mêmes caractéristiques de dénuements. Et ce n’est pas aussi un montant qu’un seul individu peut détourner sans le concours de hautes et fortes personnalités.
Dans tous les cas, le Président de la République Bazoum Mohamed vient de prendre une décision courageuse, celle d’instruire la justice pour qu’un juge soit commis sur cette affaire rocambolesque. Décision courageuse (vous allez le comprendre plus loin), car le Président est conscient qu’il va perdre des camarades de longues dates, des amis très proches et même de proches parents. De plus, l’intrépide président Bazoum sait qu’il s’attaque à des influences et non des moindres dont certaines ont failli déstabiliser son élection à la tête du pays.Enfin, le président Mohamed Bazoum reste conscient qu’il s’attaque à des individus sans coeur qui peuvent poser n’importe quel acte pour protéger leurs intérêts. Bref nous pouvons présumer que le tout nouveau Président marche sur des oeufs dans son initiative louable de demander des comptes à tous ceux qui se sont amusés avec l’argent de la République. Pour ce faire, l’homme a besoin d’un soutien fort, très fort d’hommes et de femmes de tous les bords, convaincus de la justesse de son action. Les nigériens sincères doivent à l’unisson accompagner ce combat inédit. Ce n’est pas toujours qu’un président d’un pays du Tiers-monde se désolidarise d’une telle action de bradage de deniers publics. S’il le fait, cela veut tout simplement dire qu’il n’a rien à avoir dans cette affaire. Ce qui reste salutaire car il est rare qu’une telle somme s’envole sans que les pontes du pouvoir n’y soient associés. Et c’est là où le bât blesse, car on a l’impression que presque toute l’armada des hautes autorités sous le pouvoir d’Issoufou Mahamadou aurait trempé dans cette affaire du petit Ibou Karadje devenu subitement célèbre.
Somme toute ! De la même manière dont le Président Bazoum a clairement affiché sa position dans cette affaire, les autres barons qui y sont trempés doivent faire preuve de maturité d’esprit pour ne pas entraver le cours de la justice. En effet, on les connait influents car, par appât du gain ou par des menaces diverses, ils peuvent aisément se soustraire des tentacules de la justice. Nous l’avons dit, ils restent encore sérieusement présents dans les rouages de la gestion des affaires et ils peuvent sévir à tout moment et à tous les niveaux. Et comme ils sont concernés d’une manière ou d’une autre, il faut craindre qu’ils n’agissent sournoisement pour entraver le cours de l’instruction judiciaire. On le sait et gardons-le à l’esprit, ils sont capables de poser n’importe quel acte pour se soustraire des griffes de la justice.
L’un dans l’autre ; il revient à ceux-là qui se disent champions de la gouvernance de faire preuve d’orthodoxie réelle pour se défaire de leurs proches devenus sales et encombrants. Nelson Mandela s’est débarrassé de sa dulcinée Winnie à un moment où il la sentait compromise dans des actes de délit de justice. Tout récemment, Laurent Gbagbo s’est désolidarisé de son épouse, elle aussi poursuivie par la justice.
Chez nous au Niger aussi, Feu Kountché a eu à envoyer son propre frère en prison. Alors, nous invitons les uns et les autres a accepter de livrer à la justice qui de droit pour que les huit milliards envolés soient recouvrés, pour l’intérêt du Niger. Plusieurs analystes et enquêteurs privés ont eu à citer des noms des personnalités bien connues. Si telle est que la tourterelle roucoule le son de la vérité, elle doit le faire sur tous les toits. Que toutes les personnalités présumées impliquées dans ce dossier soient mises à la disposition de la justice. Désormais, plus rien n’échappe aux nigériens, très versés à distiller les rumeurs les plus folles. Pour le moment, les rumeurs coulent et aucune voix discordante ne s’est encore prononcée ; ceci veut dire que «Le singe ressemble bien à l’homme».
Kaillo