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Hausse des prix des produits de première nécessité : Le gouvernement annonce des réductions sur la fiscalité et certaines taxes douanières

Le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a rencontré, samedi 19 mars 2022 au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, les opérateurs économiques  du pays. Il s’agissait d’annoncer les mesures prises par les autorités pour trouver des solutions aux difficultés soulevées par les opérateurs économiques, lors de la rencontre qui s’est déroulée le 2 mars dernier, sur la cherté des produits de première nécessité, à la veille du mois béni de ramadan. A cette occasion, le Chef du gouvernement a ainsi annoncé plusieurs mesures d’allégement fiscal et douanier, notamment une baisse de 3,5% à 17 %, selon le produit. Par ailleurs, M. Ouhoumoudou Mahamadou a appelé à la poursuite des rencontres, de dialogue et d’échanges pour venir à bout de toute préoccupation dans la vie des citoyens Nigériens.

Cette 2ème rencontre, instruite par le Président de la République, Chef de l’Etat M. Mohamed Bazoum, fait suite à celle tenue, le 2 mars 2022 et présidée par le Chef du gouvernement à l’occasion de laquelle les échanges ont permis de retenir huit (8) points de préoccupation soulevés par les opérateurs économiques et qui exigent de solutions de la part du gouvernement. A la suite de la première rencontre, le Premier ministre avait instruit un certain nombre de ministres concernés par les préoccupations soulevées à faire des propositions, pour leur trouver des solutions.

Dans son intervention, le Chef du gouvernement a d’abord relevé les différents points de préoccupations, relativement à la hausse des prix de certains produits de consommation courante, puis décliné les propositions de solution en tenant compte des préoccupations des consommateurs nigériens. «Le pays fait face à plusieurs chocs, notamment le déficit de la campagne agricole écoulée, la situation sécuritaire, auxquels s’ajoutent, sur le plan international, les conséquences de la pandémie du Covid-19 ainsi que celles de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, sans oublier les engagements du pays à poursuivre les réformes dans le cadre de l’UEMOA, de la CEDEAO et avec les autres bailleurs de fonds», a noté M. Ouhoumoudou Mahamadou.

Le Chef du gouvernement a rappelé que lors de la rencontre du 2 mars dernier, huit (8) préoccupations majeures ont été retenues à savoir la question des  marchandises à destination du Niger, qui sont sur des bateaux en rade au port de Cotonou ; les redevances sur les produits chimiques et d’élevage ; les tracasseries sur les corridors routiers, les visas obligatoires des experts comptables et la hausse du montant de l’impôt synthétique. Il a aussi cité la question de la facture certifiée et les taxes douanières sur les produits de première nécessité.

Concernant les marchandises qui se trouvent au port de Cotonou, le Premier ministre a indiqué que suite aux contacts pris avec les autorités béninoises, des instructions ont été données pour le règlement définitif des doléances et que certains de ces produits sont même en train d’être acheminés vers le Niger. «Pour ce qui est de la redevance sur les produits chimiques, la parafiscalité est réduite de 10% à 3%, sauf pour les produits miniers, car la question de la protection de l’environnement se pose. En ce qui concerne les produits de l’élevage, il y a eu une importante réduction qui va de 50 à 90%, selon les produits», a-t-il annoncé. Sur la question relative au contrôle routier, des instructions ont été données au Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, pour que les contrôles soient réduits au maximum. «Dans les jours à venir, vous constaterez que, de Niamey pour aller à Zinder, il n’y aura pas plus de cinq (5) contrôles», a révélé le Chef du gouvernement.

Par rapport au visa des experts comptables, le Premier ministre a déclaré que cette question concerne les pays de l’UEMOA, qui travaillent dans un cadre harmonisé et pour lequel le Niger est en retard. «Cependant, compte tenu des préoccupations que soulèvent la facture certifiée et pour ne pas multiplier les problèmes, ce visa sera suspendu concernant les impôts de cette année», a-t-il annoncé. Concernant les préoccupations en rapport avec l’impôt synthétique, M. Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué, qu’après investigations, il s’avère qu’il n’y a pas eu de relèvement de l’impôt synthétique et qu’un comité paritaire a été mis en place pour statuer sur une quelconque contestation. Sur la question de la facture certifiée, le Premier ministre a reconnu qu’il y a eu beaucoup de plaintes sur cet aspect. Mais les services techniques du Ministère des Finances ont proposé des réponses, par rapport à certaines plaintes formulées dont, entre autres, la concurrence déloyale, le pré-compte ISB et les contrôles inopinés et fréquents auprès des détenteurs de ces machines de certification des factures. «Par rapport à la concurrence déloyale, la facture certifiée va être progressivement imposée à presque tous les opérateurs économiques, où qu’ils soient. Au cordon douanier, tout le monde doit pouvoir respecter le principe de la facture certifiée. La Douane y veillera ! Quant au précompte ISB, une communication sera faite sur ce point, après que le Ministère des Finances ait fini d’étudier une formule d’incitation, en faveur des opérateurs économiques, qui font le prélèvement à la source», a annoncé le Chef du gouvernement.

Pour les contrôles inopinés, les services des impôts ont été instruits de ne contrôler, désormais, que les cas avérés de soupçons de fraude. «Le harcèlement s’oriente vers des gens qui sont censés avoir la machine de certification des factures mais qui ne l’ont pas et tout cas de fraude sera sanctionné, conformément à la loi», a expliqué le Premier ministre.

S’agissant de la dernière préoccupation, relative au désarmement tarifaire, le Premier ministre a précisé que le gouvernement devait respecter les engagements pris notamment avec le FMI, celui de réduire le déficit budgétaire. «Toute réduction d’impôts se traduira par un accroissement de déficit fiscal. Sur ce déficit, le gouvernement a donc pris l’engagement de le limiter à 6,5% du PIB. Nous allons voir, dans la mesure du possible comment continuer ce désarmement tarifaire, en essayant de voir, dans la gestion courante, qu’est-ce-que nous pouvons supprimer comme dépenses. Cela se traduira par un manque à gagner sur les impôts. Ce manque à gagner est estimé à près de sept (7) milliards de FCFA», a expliqué le Chef du gouvernement. Par la suite, M. Ouhoumoudou Mahamadou a donné quelques détails sur certains produits de base relativement à la réduction des taxes douanières. Ainsi, il a annoncé une baisse d’environ 3,5% sur le mil, et une réduction allant jusqu’à 35% sera portée sur la farine de blé et à 17% sur le sucre.

A l’issue des échanges, le Chef du gouvernement a appelé les uns et les autres à ‘‘poursuivre le dialogue afin de parvenir à l’évacuation des préoccupations qui n’ont pas encore eu des réponses’’.

Au sortir de cette rencontre, le président du Syndicat National des Commerçants du Niger, Elhadj Samaïla Hatimou dit Illa Maï Aya, s’est dit satisfait des conclusions issues de ces échanges. «C’est une bonne chose, car l’Etat a consenti des réductions sur les frais de dédouanement et la fiscalité sur certains produits. Les denrées alimentaires qui ont bénéficié de cette réduction sont notamment le sucre, le mil, l’huile et la farine de blé. Par rapport à notre rencontre du 2 mars dernier, je peux dire qu’il y a eu des avancées, car nous avons exposé nos préoccupations et le gouvernement les a examinées. Il a favorablement réagi à certaines d’entre elles. Par exemple, une réduction de dédouanement de 1.000 FCFA a été consentie sur le bidon de 50 litres d’huile. Sur beaucoup d’autres produits des réductions ont été faites et nous nous en réjouissons. Nous allons veiller à ce que, conséquemment, les prix de ces produits, sur le marché, baissent aussi», a déclaré le responsable syndical.

Mahamadou Diallo(onep)