Hama Amadou, engagé à accompagner la refondation de la République
La chute du régime de Bazoum Mohamed a vu grandir une effervescence qui a emballé tout le pays, avec, au-devant, toute la jeunesse du pays, sauf quelques frustrés et apatrides qui ruminent des rancoeurs, rancuniers devant l’éternel à ne pas accepter le sort qui est le leur. Tout le Niger, ou presque, est dans ce mouvement d’ensemble qui engage les filles et les fils du pays qui rêvent de lendemains meilleurs pour le pays après qu’il ait été soustrait des griffes de la prédation du PNDS qui a cru que la politique c’est plus pour les affaires que pour servir un Etat, un peuple. Ils ont fait des affaires sans s’occuper de l’Etat. Ils en ont payé les pots cassés car, à la fin, alors que ses militants se chamaillaient autour de la gestion juteuse du pétrole, les militaires sont venus les surprendre et les pulvériser pour libérer le pays de leurs caprices. On ne peut d’ailleurs pas entendre de solidarité de la part des alliés pour soutenir le PNDS dans son front malveillant qui vise à ramener Bazoum au pouvoir. Seini Oumarou, allié du régime, avait tout de suite fait part de son adhésion à la transition, abandonnant ainsi le PNDS qui, à vrai dire, l’avait trop coincé dans ses prérogatives à l’Assemblée nationale. Un autre, peut-être ayant cru que la campagne des Hassoumi, Ouhoumoudou et consorts soutenus par la France et la CEDEAO allait aboutir, avait imprudemment condamné le coup d’Etat, appelant au retour à l’ordre constitution normal qui n’était pourtant pas normal depuis avril 2021 à la suite des élections bancales que l’on sait. L’ancien ministre des Affaires Etrangères, président du Kisshin Kasa, Ibrahim Yacoubou, manquant de flair politique, a osé la position qui le condamne définitivement en politique. L’Histoire s’est donc occupée de lui, lui qui pensait pouvoir jonglé à chaque fois pour se positionner du bon côté.
L’arrivée du CNSP a donc suscité des positions divergentes parmi lesquelles se dégagent une majoritaire, portée par des millions de Nigériens des villes, des villages et de la diaspora nigérienne. Ce fut une délivrance pour laquelle, depuis le 26 juillet 2023, les Nigériens n’arrêtent pas de prier pour le Général AbdourhamaneTiani qui vient, ainsi, d’offrir le plus beau cadeau qu’on puisse faire à ce peuple qui a tant souffert. On a même vu, après la société civile et les Ulémas,des chefs traditionnels et d’autres organisations, notamment féminines et de retraités, se ranger du côté du CNSP et du Niger pour maintenir la veille citoyenne. Toute l’armée avait également suivi. Puis les syndicats. Les centrales. Le Niger bougeait. On en avait assez de douze années de paresse et de vol. D’injustice et de médiocrité.
Mais, une grande voix était attendue, longtemps tue par les brimades d’une adversité qui lui déniait tout jusqu’à lui arracher la plénitude de ses droits civiques que peuvent pourtant garder des voleurs et autres brigands qui infestent le régime. Hama Amadou, encore en exil, avait observé de loin les événements qui venaient bousculer bien d’agendas et retracer des chemins à la marche irréversible du pays désormais libéré d’un système mafieux qui l’avait pris en otage depuis de longues années. En évacuation sanitaire, aussi longtemps que son absence arrangerait le régime en place, et être en prison en même temps, il ne put rien dire sur la situation du pays, jusqu’à ce que, par l’action de Tiani et ses frères d’armes, le nouveau contexte lui donne l’opportunité de s’exprimer sur la situation du pays. Après deux interventions sur des télévisions à l’étranger, interviews que les Nigériens avaient suivies avec beaucoup d’intérêt, il finit par rentrer au pays nuitamment – au figuré et au propre – ainsi que le veut son statut, avant d’aller devant le juge pour tirer au clair sa situation. Le lendemain, la Justice lui accorde une liberté provisoire qui le met à l’abri d’un retour en prison. Depuis, sa maison ne désemplit pas : beaucoup de gens y rentrent. Y compris, eut-on dit, la félicité du Ciel qui vient enfin lui sourire. Jhidoud Amadou a vite fait de le souligner.
Mais, déjà, avant de rentrer au pays, Hama Amadou avait clarifié sa position par rapport au coup d’Etat qu’il perçoit comme une chance ultime pour un nouveau départ à ce pays afin de réparer son économie, son administration, son armée, son école, son système de santé, sa Justice, ses choix en matière d’Agriculture, d’élevages, de partenariats avec l’extérieur et surtout aussi pour la démocratie et pour l’unité inviolable des Nigériens dans une nation forte et réconciliée avec elle-même. L’homme est bien connu des Nigériens, que ce soit ses partisans ou ses adversaires, tous s’accordent à reconnaitre que, pour la gestion de l’Etat, mise à part toute jalousie, il a les meilleurs atouts, les compétences que personne ne saurait lui disputer. Feu Ben Omar, ne confiait-il pas qu’ils apprenaient beaucoup de lui quand il était Premier ministre, en conseil des ministres ? L’actuel Premier Ministre, Ali Lamine Zeine, dans sa dernière conférence de presse, pour avoir travaillé avec l’homme, ne reconnaissait-il pas qu’en de tels moments, le Niger pouvait avoir besoin de lui, souhaitant qu’il revienne dans son pays pour participer aux débats entre Nigériens pour parler du Niger et de son avenir, de ses défis et de ses ambitions. Issoufou Mahamadou lui-même, lors d’une présentation de voeux de nouvel an, pendant le premier mandat, alors que Hama Amadou était président de l’Assemblée Nationale, ne disait-il pas que Hama Amadou est un homme d’Etat accompli, incomparable ? Même vilipendé à tort, ses adversaires reconnaissent ses mérites et pour cela beaucoup d’entre eux avaient, pour leurs intérêts, travaillé pour l’avoir avec eux. Mais quand il n’est pas avec vous, il est la peste. C’est injuste !
Le Secrétaire Général des Nations- Unies, Antonio Guterres, lui-même, à l’occasion d’une de ses visites au Niger, au début du mandat raccourci de Bazoum Mohamed, demandantlors d’un dîner des nouvelles de Hama Amadou, avait rétorqué, étonné, apprenant qu’il vit en France en exil, que cet homme n’a pas sa place à l’extérieur de son pays car il reste une éminence dont le Niger a réellement besoin. Il n’a pas tort.
Les aléas de la politique et les déboires qu’il connut par la méchanceté des hommes, il les met dans le compte de ce qui renforce sa foi, ses convictions et ses combats : on ne devient jamais grand sans traverser des épreuves, sans souvent endurer des souffrances. Il apportera, en même temps que d’autres Nigériens de bonne volonté, son expertise pour remettre le pays sur les rails et surtout pour ressouder un peuple que le régime précédent a divisé et souvent opposé. Les Nigériens, comme il fallait s’y attendre, saluent cette attitude magnanime de gentleman de l’autorité morale du Moden Fa Lumana qui, avec élégance politique et humilité, s’est dit engagé aux côtés des nouvelles autorités pour participer activement à la refondation de notre pays afin que l’espoir suscité par le coup d’Etatdevienne réalité. Il ne le fait pas par opportunisme, disant qu’il est prêt à accompagner, quel que soit le temps que devra prendre la « réparation » de ce pays qu’une gestion calamiteuse du PNDS a détruit, et avec lui, les valeurs que les Nigériens avaient alors incarnées.
Le Niger est donc revenu de l’aventure dans laquelle le poussaient les socialistes et, avec lui, Hama Amadou, ce revenant politique qui s’est davantage mûri au gré des épreuves. Il connait l’adversité et c’est pour cela aussi, qu’en bon sportif, il a su tenir dans les harcèlements dont il fut l’objet et qu’il a su, en des moments précis et difficiles de l’Histoire, tirer son ancien parti, le MNSD Nassara de fortes adversités à la conférence Nationale et le pays, à des crises multiformes qui donnaient du fil à retordre aux politiciens du pays. En 1999, avec plus de douze mois d’arriérés de salaires, quand les centrales partaient vers les candidats, tous ne voulaient pas reconnaitre cet héritage, prétextant, pour certains, que pendant cette période les Nigériens ne travaillaient pas, mais Hama Amadou, au nom du MNSD dont il était le Secrétaire Général, et au nom de Tandja Mamadou, candidat à la présidentielle dont il était le porte-parole, avait pris l’engagement devant les représentants des travailleurs que si jamais leur parti arrivait au pouvoir, au nom de la continuité de l’Etat, ils assumeront l’héritage. Et ils l’ont assumé ! Mais les Nigériens oublient si vite souvent.
Hama Amadou reste donc disponible pour le Niger encore une fois. Comme, du reste, beaucoup d’autres Nigériens rassurent sur leur volonté de participer à la refondation du Niger.
Mairiga