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Gouvernance : Le Président Bazoum est-il un ouvrier au service de la fondation Issoufou Mahamadou ?

Bazoum, est-il élu pour servir la fondation d’Issoufou ? Pourquoi Issoufou veut-il s’en servir à distraire Bazoum, en l’arrachant à ses obligations républicaines, pour le pousser dans des actions privées qui sont plus de l’ordre du folklore ? Comment comprendre qu’à chaque fois que la fondation mène une activité, c’est à lui qu’on demande de parrainer l’événement, confirmant l’attelage décrié par lequel les Nigériens se plaignent depuis plus de deux ans d’une gouvernance à deux. Estce donc, pour l’ex-président, une stratégie pour capter des fonds étrangers lorsqu’il réussit à associer son successeur à ses actions privées qu’on voudrait présenter comme des oeuvres de bienfaisance ? Pourquoi, veut-il aujourd’hui donner cette image de lui, quand au pouvoir, il ne put jamais se préoccuper des conditions très difficiles dans lesquelles végètent ses compatriotes ? La fondation, peut-elle dès lors apparaitre comme une stratégie de levée de fonds pour toujours servir les appétits voraces d’un clan dont l’argent a fini par ruiner la conscience politique ?

Le rôle d’un président de la République ne peut donc, pour aucune raison, être réduit à parrainer les actions d’un quelconque individu, fut-il, un ancien président. Si celui-ci a ses réseaux, il n’a qu’à les utiliser pour convaincre ses partenaires, sur la base de projets pertinents, à le soutenir à mettre en oeuvre ses ambitions. Comment, celui qui n’a pas été capable, au nom d’ambitions écologiques, d’appliquer sa propre loi qu’il créait pour interdire l’usage du sac plastique, peut-il aujourd’hui, hors du pouvoir, se battre pour la « muraille verte » ? Pour certains analystes, la vérité est qu’il s’agit d’un domaine dans lequel certains partenaires, souvent ‘’trop naïfs’’, parce que très sensibles à un tel sujet, seraient prêts à ouvrir leur bourse, pour soutenir des projets écologiques bancables. L’homme qui n’a aucune compétence dans le domaine pourrait donc avoir ciblé un tel domaine plus pour une certaine raison que pour préserver l’environnement. Pendant dix ans qu’il est resté au pouvoir, qu’a-t-il fait de semblable pour convaincre sur ses choix écologiques ? Dans la capitale, à la place des arbres, l’on n’a vu pousser que des hôtels qui servent plus les mondanités d’une nouvelle bourgeoisie à col blanc avide de bonne vie. Ailleurs, l’on ne peut rien voir. Le fleuve se meurt et l’environnement se dégrade de jour en jour.

Quand on voit l’homme, courir ici et là, pour construire des classes et des hôpitaux, l’on est en droit de s’interroger sur la provenance des fonds qui servent ses projets. L’argent que mobilise la FIM, vient-il des minutes de discussions et donc de l’uraniumgate ou, vient-il de la gestion opaque du pétrole nigérien confiée à l’ami puis au fils, faisant ainsi de cette ressource nationale un patrimoine privé car, après plus de dix ans d’exploitation, les Nigériens ne doivent rien savoir de sa gestion, callée pour le moment de père en fils pour n’en laisser rien transparaitre. Ou bien faut-il encore croire que c’est l’argent détourné – combien de scandales a-t-on évoqués sous Issoufou – qui pourrait servir de source de financement à cette fondation qui a quand même le devoir de justifier ses sources, entendu que le pouvoir, en principe, n’enrichit pas. Aucun ancien président du Niger, et même d’ailleurs, si ce ne sont des dirigeants qui avaient leurs entreprises et qui étaient aussi dans des professions libérales, ne s’est donné ces fantaisies parce qu’il serait devenu vachement riche après avoir exercé le pouvoir d’Etat.

Mais, où la FIM gagne-t-elle de l’argent ?

Pour une association aux sources de financement somme toute douteuses, en tout cas peu traçables, il y a à faire très attention pour ne pas avoir à mettre une main dans la boue. Ainsi, pour ne pas, par une complicité tacite, avoir des responsabilités dans la gestion de la fameuse fondation, Bazoum Mohamed, parce que ses fonctions ne l’y obligent pas, doit se démarquer d’activités privées en cessant de parrainer ladite fondation. Il n’a donc pas été élu pour travailler pour une ONG et pour sa visibilité qui pourrait d’ailleurs, politiquement, se retourner contre lui, à l’orée des prochaines échéances. Chacun ne travaillant que pour son image.

Il faut rappeler que Bazoum Mohamed avait été appelé, dans le cadre des activités de la FIM, une première fois, par rapport à un événement lié à l’insécurité qu’Issoufou Mahamadou n’a pourtant pas pu combattre, la laissant en héritage à son successeur aujourd’hui submergé dans le marécage terroriste nonobstant le volontarisme dont il a fait montre depuis qu’il accédait au pouvoir le 2 avril 2021. Une autre fois, c’était dans le cadre du prix controversé MO Ibrahim, et au cours de cette semaine, le lundi 5 juin 2023, dans le cadre de la construction de la muraille verte.

Voilà des questions graves qui doivent interpeller les partenaires du pays

Certaines organisations internationales, et notamment Transparancy International, doivent s’intéresser aux actions que mène la FIM afin de s’assurer de la régularité des sources de financement dont elle bénéficie. Quand on sait qu’à certains moments, certains partenaires attiraient l’attention des autorités nigériennes sur leurs proximités avec certains milieux de narcotrafiquants. Le fait qu’il se soit enrichi à une telle échelle et surtout que sa gestion soit marquée par tant de scandales, l’on ne peut que s’interroger sur les actions que mène la fondation pour comprendre si elle ne sert pas à blanchir de l’argent sale. La question est pertinente et l’on pourrait s’attendre de voir quelques autres révélations sur la vie de la FIM de la part d’un homme qui ne peut expliquer sa fortune par sa seule fonction de président de la République, quand d’autres avant lui, et en des moments plus heureux, sortaient plus humbles du pouvoir, sans s’enrichir de manière particulière.

Issoufou Mahamadou qui est un commis comme un autre, en venant à la politique, n’est pas un homme riche. Sa dernière maison et les images qu’on peut avoir de l’homme à une certaine date peuvent bien le témoigner. Mais voilà qu’à la faveur du pouvoir qu’il découvre en 2011, il redécouvre une nouvelle santé, affiche, même pour le socialiste qu’il est, des allures de bourgeois, vivant dans l’ostentation et l’extravagance qui trahit ses convictions doctrinaires. Venant du peuple duquel il s’est éloigné et, ce, depuis qu’il quitta officiellement le pouvoir, il avait manqué d’humilité et voulait briller sur tout pour s’entendre loué sans arrêt. Aussi, avait-il mis en place une fondation qui vient confirmer sa nouvelle stature de nouveau bourgeois qui a, peutêtre, de l’argent, à ne plus savoir quoi en faire. En tout cas, après ses maigres millions qu’il déclarait à son entrée en fonction, on, le découvre à sa sortie du pouvoir milliardaire, selon ses propres déclarations. La vie est belle….

La politique surtout.

Au Niger, il n’y a rien qui enrichit comme la politique. Pendant que les populations meurent de faim, acculées à la misère crasse, les princes, eux, se la coulent douce, affichant des rondeurs et faisant pousser des ventres et des châteaux, des villas cossus et de nouveaux rêves. Pendant ce temps, le pays est lui classé dernier de la terre, avec une école et un système de santé à terre. Le socialisme est même incapable d’assurer ce qui est de l’ordre du social, comme, pendant plus de dix ans, il aura montré qu’il ne peut triompher du terrorisme qui est venu compliquer une vie qui est déjà l’enfer.

Mairiga