Gestion du pétrole au Niger : une enquête nécessaire sur 12 ans d'opacité (2011-2024)
BONNE GOUVERNANCE : Il faut fouiller en profondeur dans la gestion du pétrole de 2011 à aujourd’hui
S’il y a un domaine des industries extractives qui a suscité de grandes polémiques et des espoirs trahis dans le pays, du fait de la gestion opaque qui l’a entouré, c’est bien le secteur naissant du pétrole. Il est vrai que l’or aura connu le même sort jusqu’à ce que les Nigériens se soient demandé à quoi servent ces lingots d’or dont on leur parlait quand l’exploitation du métal jaune était en projet. Mais, on ne vit rien. Même pas la couleur. L’or passait sur nos têtes par hélico. Après que l’exploitation ait passé entre différentes mains, sous la renaissance affairiste des camarades, l’on est même arrivé à se demander qui exploite l’or de Samira. Rappelons qu’il y a quelques années, sous la Renaissance, nous publions une lettre de la BECEAO qui s’inquiétait de la sortie d’une quantité importante d’or sans qu’elle ne voie revenir dans le pays l’équivalent en devises ainsi que cela devrait se faire dans de telles transactions pour un pays normal. Silence on bouffe...
Après douze années d’exd’exploitation du pétrole, c’est la même chose. On ne voit rien. Les Nigériens y avaient vu, quand le régime de la 5ème République, contre les tentatives de dissuasion de la France à oser ouvrier un tel chantier, prétextant ainsi que ses ouvriers peuvent le chanter chez nous, que notre sous-sol ne renfermerait aucune goutte de pétrole et que Tandja se lasserait à creuser, lui et ses Chinois, un sous-sol fait d’eau inutile, il n’y trouvera que de l’eau qui ne peut être au moins du Zam-zam. Terribles socialistes égarés.
Quelques signes qui rassurent…
L’arrestation de Barké, le premier ministre du pétrole de l’ère CNSP, a fait jaser certains milieux qui ne comprenaient pas que celui qui n’est resté que peu à la tête de ce ministère, soit inquiété car pour beaucoup d’observateurs, cela ne pouvait pas ne pas avoir de lien avec la gouvernance du pétrole, et notamment, peut-être, avec le contrat controversé de la vente du brut au chinois. Mais, sans doute que s’il a fait quelque mal, ce ne devrait pas plus grave que ce que d’autres, pendant douze ans, ont fait, se sucrant avec le pétrole pour avoir les extravagances que l’on sait, à se passer le pétrole de père en fils comme s’il devrait être un bien de famille non d’un peuple. Loin de s’indigner de cette arrestation, l’on peut espérer que cette porte ouverte permette d’aller au plus profond de la gestion du pétrole pas seulement pendant cette transition mais au-delà, pour que les Nigériens sachent ce qu’on a fait de leur pétrole qui ne peut pas aller dans des poches gourmandes de quelques individus, au détriment d’un peuple ainsi spolié. L’invitation de la société algérienne, Sonatrach, dans la maison, profitant de son expertise avérée dans le domaine, pourrait participer de cette volonté de faire la lumière, toute la lumière sur la gestion du pétrole ainsi que le demandent les Nigériens. De l’ami du père au fils, qu’est-ce que l’on a fait du pétrole ? Qui d’autre en a reçu des dessous de table sans que rien ne puisse le justifier ? Dans cette affaire, pour les Nigériens, Barké seul ne peut payer pour tous. Chacun a sa part de responsabilité et doit répondre de ses actes. On sait que les anciens ministres d’avant le coup d’Etat sont en prison depuis plus d’un an, mais, pour le moment, personne ne peut dire ce qui leur est reproché pour y être afin de savoir si leur gestion du ministère du pétrole en aurait quelques liens. Cette arrestation ne doit donc pas occulter la puanteur d’une gestion qui a bien commencé depuis 2011, et les Nigériens en savent bien quelque chose pour espérer que le CNSP aille plus loin dans cette affaire afin que la gestion du pétrole soit assainie pour toujours. C’est au nom de la Justice. De la révolution surtout.
Mairiga (Le Courrier)