Gestion de la transition au Niger : revenons au sérieux
Depuis quelques jours, certains agitateurs inondent les réseaux sociaux de fausses informations à dormir debout pour servir un agenda politique que tout le monde, à présent, peut comprendre : la branche est bien cassée et la chute libre est désormais inévitable pour des gens qui ont cru qu’ils étaient à leur apogée. Ils pensaient que le système qu’ils mettaient en place, mieux que d’autres avant eux, pouvait continuer à les bercer à vie, et qu’ils pouvaient réussir à dompter l’histoire et le destin de tout un peuple qui devrait se plier à leur diktat.
Faut-il donc lire dans cet activisme fébrile, cette frénésie sur les réseaux sociaux, le signe d’un profond désarroi ? Celui d’acteurs persuadés que Dieu n’est qu’une construction humaine, faite pour compenser nos impuissances et nourrir quelques espoirs illusoires. Ces esprits oublient que la foi, loin d’être une faiblesse, est parfois la seule boussole dans le chaos. Ce qui se passe aujourd’hui au Sahel, et au Niger en particulier, porte la marque d’un retournement historique, que certains refusent d’accepter comme une volonté divine ou un rendez-vous avec la vérité.
Et comme les Nigériens, dans des contextes aussi troublés que celui que nous vivons, peuvent parfois se montrer crédules, ces mêmes personnes continuent de manipuler l’opinion publique, tentant de semer le doute et la confusion. Leur arme : la pseudo-science de la manipulation, au service d’une vision désuète du pouvoir, d’un ancien système qui ne veut pas mourir.
Mais cette stratégie de pollution mentale et de sabotage médiatique ne peut plus passer. Depuis le 26 juillet 2023, le peuple nigérien a fait un choix : celui de la souveraineté, de la dignité, de la refondation. Il ne s’agit plus de replonger dans les travers du passé ni de se laisser séduire par des promesses vides. Le Niger ne peut plus s’accommoder de la médiocrité, ni des médiocres. Le moment est trop grave, trop décisif pour céder aux jeux d’ombres.
Ce qui est en jeu dépasse les ambitions individuelles. C’est une œuvre collective, portée par un peuple et son armée, pour redonner au Niger la place et la grandeur qu’elle mérite. Ceux qui s’y opposent aujourd’hui ne combattent pas un régime, mais bien une dynamique profonde, historique, peut-être même spirituelle.
Les Nigériens sont désormais les gardiens vigilants de cette transition. Ils ne sont plus dupes. Ils savent lire entre les lignes des intoxications numériques. Et ils savent aussi que l’avenir, le vrai, ne se construit ni dans les studios de désinformation ni dans les coulisses numériques où l’on commente sans jamais agir.
Mairiga (Le Courrier)