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Fondations premières Dames : Que serait devenu notre pays, si entre temps, il n y a pas eu les évènements du 26 juillet 2023 ?

premieres dames Aissa Hadiza MalikaFondations premières Dames : Que serait devenu notre pays, si entre temps, il n y a pas eu les évènements du 26 juillet 2023 ?Cette question ne peut que tarauder l’esprit de tout nigérien conscient. Elle l’est davantage, depuis que grâce aux travaux de la COLDEFF, nos compatriotes découvrent la manière peu orthodoxe avec laquelle, Issoufou et ses renaissants ont géré la fortune collective. Les différentes interpellations de personnalités ayant eu à gérer les deniers publics prouvent à suffisance que les renaissants, au lieu de gérer de manière efficiente, le bien public, l’ont confondu à leur propre casquette. Les uns et les autres se sont acharnés, non pas pour sortir le pays de la pauvreté, mais à se sortir eux-mêmes de la misère et de la pauvreté. Les entreprises publiques n’étaient publiques que de noms. Elles sont des greniers où n’importe quelle personnalité politique piochait allègrement.

Bien que la Coldeff ne communique pas la liste des indélicats ou celle des entités pillées, des bribes d’informations filtrent. Des sociétés d’Etat comme la SOPAMINE, NIGER POSTES, LA SONIDEP, LA SONUCI , sont devenues, sous la renaissance des caisses noires ou on pouvait venir se remplir les poches, pourvu d’occuper le poste politique qui y donne droit. Et même pas. Dans cette course au pillage systématique des biens publics, les premières dames semblent détenir la palme d’or. Inconnues jusqu’à l’avènement de leur mari au pouvoir, les voilà qui créent des fondations. Normalement une fondation est créée par un nanti qui s’est mis à l’abri des besoins primaires et autres, et qui, par humanisme, décide dans un domaine ou dans plusieurs d’aider, ses compatriotes. Les deux fondations des deux premières dames ont été créées à l’avènement d’Issoufou. Selon Fatou Balde Yansané : « les fondations des premières dames sont créées pour occuper leurs temps et surtout leur permettre de recevoir des dons et des pots de vin, souvent en facilitant l’introduction d’investisseurs, elles bénéficient de largesses de ces sociétés. Car il y a des entreprises qui ne peuvent pas faire de cadeau, quand les montants sont élevés ça crée des suspicions de corruption. Il faut passer par des oeuvres caritatives.» Pourtant malgré ces précautions d’ordre général, au Niger les fondations des deux premières dames sont passées outre.

Les entreprises publiques sont devenues leurs greniers. Qui pouvait imaginer une fondation TATALI IYALI se vautrer dans le pillage des finances publiques alors même que sa vocation est de sauver l’enfance ? Nous sommes dans un autre univers, que celui des hommes doués de raison. Le logos, le AQL, le bons sens a quitté, l’intelligentsia nigérienne une douzaine d’années durant. Les pratiques mafieuses pour soutirer les sous publics n’avaient plus de limites. « On tirait sur tout ce qui bougeait, ou même sur tout ce qui ne bougeait pas » Bref, le pays était sous coupe réglée et chaque personnalité s’’en donnait a coeur joie.

Comment comprendre que des premières dames dont le rôle est d’accompagner leur mari à faire du bien, se mettent à rançonner des entreprises aux fins d’enrichissement personnel? Cette attitude, cette pratique est criminelle et appelle à un traitement adéquat de la part de la COLDEFF et de la justice. On ne vient pas au pouvoir pour s’enrichir mais pour servir le peuple.

Ici, il faudrait que le travail soit pédagogique. Il faudrait, que ceux qui, demain, seront à la tête de l’Etat et des entités ou on gère la fortune publique sache que dans le domaine de la gestion du bien commun, on ne peut pas tout se permettre. C’est valable pour les présidents de conseil d’administration comme pour les présidents de la République. S’il n’est ainsi, les premières dames doivent savoir qu’en participant au, pillage elles ont commis des crimes pour lesquels elles doivent répondre.

Par Amadou Bounty Louindou Diallo (L'Actualité)