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Fabrication et vente de produits artisanaux à Niamey : Quand la mévente freine l’élan des artisans de wadata

Crée le 25 avril 1992 grâce à la coopération Nigéro-Luxembourgeoise à travers le projet Dani, le village artisanal de Niamey est le premier centre artisanal doté d’une boutique représentative de la diversité de l’artisanat nigérien. Dans ce village artisanal, on y trouve actuellement plusieurs jeunes (hommes et femmes) qui pratiquent plusieurs types d’activités comme la bijouterie, la maroquinerie, le tissage, la broderie, la poterie, la menuiserie, la couture traditionnelle, l’art plastique, la photographie etc.

Ainsi, dans ce village artisanal de Niamey, la maroquinerie est l’une des activités les plus pratiquées par les jeunes. En effet, au niveau de ce secteur, il y a plusieurs étalages de produit artisanal. 

M. Idrissa Ghissa, rencontré dans son atelier, nous précise qu’il fabrique divers types d’articles à base de cuir comme  des sacs pour hommes et femmes, des ceintures, des chaussures  qu’il  vend à des prix abordables au niveau de ce village artisanal. « J’exerce ce métier depuis 40 ans et je n’ai jamais eu de problème, et j’arrive toujours à gagner ma vie. La seule difficulté rencontrée est due au manque de clientèle », a-t-il indiqué.

Selon l’artisan Idrissa Ghissa, les prix de ces articles dépendent de la qualité du produit utilisé parce qu’il y a des articles fabriqués à base de peau de vache ou de brebis. « Pour les chaussures, le prix peut aller de 5000FCFA à plus, les ceintures de 2500 à 15000FCFA, », a-t-il indiqué. Ainsi, chaque semaine il peut fabriquer au minimum 7 à 10 paires de chaussures et 4 à 5 paires de ceinture. « C’est un travail qui est très difficile et du coup, il faut beaucoup de concentration », a-t-il souligné.

Quant à M. Soumana Moussa, un autre fabriçant de sacs, chaussures, tableaux et caisses à base de cuir, il déplore le manque de clientèle au niveau du village artisanal. « Depuis l’avènement de la covid 19, la clientèle se fait très rare  au niveau de nos boutiques. Par ailleurs, Soumana Moussa ajoute qu’au niveau de ce village artisanal, dans presque chaque boutique, les prix sont en baisse. « Avant, le tableau de 30-40 que nous vendons à 20.000 FCFA est cédé aujourd’hui à 18000 FCFA, le petit tableau de 15.000 est vendu à 12.000F CFA. Quant au grand tableau de 150.000FCFA, il est vendu aujourd’hui à 130.000FCFA.  Pour les ceintures il y a pour 2000, 5000 FCFA et 10.000F.  Celles fabriquées à base de peau de crocodile coûtent plus. Les grands tabourets se vendent à 30.000 et les petits de 10.000 à 20.000FCFA. « Nos clients sont les expatriés qui viennent des pays comme la France, le Mali, le Burkina, mais comme aujourd’hui il y a le phénomène du corona et surtout l’insécurité, ils ne viennent plus acheter nos produits. Quant aux locaux, ils s’intéressent très rarement à nos articles, ils préfèrent toujours acheter ceux importés », a-t-il déploré.

Aussi, lance-t-il un appel aux  autorités pour aider les artisans à pouvoir passer ce cap difficile. « Les artisans sont les vitrines du pays et ils ont beaucoup besoin d’aide pour pouvoir faire la promotion de la culture à travers leur savoir-faire et aussi leur talent », dit-il.

M. Ousmane Nazir, gérant d’une boutique atelier de produits artisanaux, dit disposer de beaucoup de produits comme des sacs dames, des ceintures, des sacs de voyage, des tableaux en contreplaqué, des pots en argile pour les décorations d’intérieur ainsi que bien d’autres articles artisanaux.

« Les prix varient  en fonction de l’article choisi, pour la boucle d’oreille 100% argent (colliers et  bagues), les prix vont de 150.000  à  170. 000 FCFA voire plus, les sacs pour dame à partir de 10.000 FCFA et les cartables de 16.000 à 25.000 FCFA ; les tableaux (coffrets de différentes croix Touaregs) de 10.000 à 100.000 FCFA et même plus. Tout dépend des modèles et des matériaux utilisés car il y a des croix qui sont faites en argent, en bronze, en cuivre ou en alliage», a-t-il expliqué.

S’agissant des problèmes rencontrés, M. Ousmane Nazir a indiqué que c’est essentiellement dû au manque d’écoulement de leurs produits. « Actuellement nous avons beaucoup d’articles dans nos boutiques mais la clientèle ne vient pas ne serait-ce que pour visiter nos produits.  Aujourd’hui, même les commerçants qui viennent acheter nos produits pour aller les revendre à l’extérieur du pays, ne viennent plus », déplore-t-il. Il invite cependant la population à venir massivement pour découvrir les produits artisanaux de meilleure qualité car actuellement les prix sont accessibles à toutes les bourses ».

Par Yacine Hassane(onep)