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Editorial : La décision historique tant attendue - Par Alou Moustapha

1 Alou MoustaphaEn 1975, le Lieutenant-colonel Seyni Kountché, Président du Conseil Militaire Suprême(CMS), Chef de l’Etat du Niger, disait à propos de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) : « Pour être opérationnelle et efficace, c’est-à-dire pour être à la mesure de l’attente de nos populations, notre communauté doit, pour sa part, nous inciter d’abord à organiser nos économies déjà complémentaires dans bien des domaines, sur des bases rationnelles, solidaires, intégrées. Elle doit ensuite nous engager dans des actions convergentes et soutenues pour la concrétisation de tous les objectifs que nous aurons fixés ».

Et, le Président nigérien d’interroger ses pairs : « Que pouvons-nous d’ailleurs faire d’autre si nous désirons réellement survivre et prospérer ? ».

Malheureusement, 49 ans après, la CEDEAO, créée justement par le Lieutenant-colonel Seyni Kountché du Niger, le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana du Burkina-Faso (Haute-Volta à l’époque), le Général Moussa Traoré du Mali, et leurs pairs de la sous-région, n’a pas survécu à la tentation impérialiste et néo-colonialiste de la France, dont les autorités actuelles, irrévérencieuses et malhabiles, désemparées par la prise de conscience des peuples du Niger, du Burkina-Faso et du Mali de prendre leur destin en mains, mènent, en complicité avec une horde de terroristes et des traitres à leur nation, un baroud d’honneur dans l’espace si riche et si prospère du Liptako-Gourma.

Hélas ! 49 ans après, la CEDEAO de Kountché, Lamizana et Traoré, qui avait des objectifs d’intégration des peuples et d’émergence d’une économie sous-régionale forte pour le plus grand bonheur des populations des pays membres, est dirigée par certains Chefs d’Etat, auxiliaires de quelques puissances impérialistes, armoires à glace de certains pays néo-colonialistes prêts à détruire, agresser, attaquer et déconstruire tout peuple de la sous-région qui décide, souverainement, de s’affranchir du diktat français, particulièrement, et de reconquérir sa souveraineté.

C’est dommage que 49 ans après, face à l’entêtement et au désir ardent de certains Chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO de servir les intérêts étrangers au détriment des aspirations profondes de leurs peuples et de la communauté, cette organisation périclite, se désarticule et va à vau-l’eau.

C’est regrettable de constater que 49 ans après, la CEDEAO, à la remorque de certaines institutions financières et politiques, éloignées et loin du continent africain, est devenue un Cheval de Troie apprivoisé et dompté pour mettre en péril, à travers des sanctions inhumaines, iniques et cyniques, la vie et la survie des populations de tout pays membre dont les dirigeants décident d’écouter la voix de leurs peuples souverains qui les appelle à sauvegarder la patrie, défendre les intérêts nationaux, protéger les richesses nationales, se débarrasser de toute imposture et affirmer sa souveraineté à l’instar du Général de Brigade Abourahamane Tiani, du Capitaine Ibrahim Traoré et du Colonel Assimi Goita, les Cadets du Lieutenant-Colonel Seyni Kountché, des Généraux Aboubacar Sangoulé Lamizana et Moussa Traoré, qui sont aujourd’hui au pouvoir à Niamey, Ouagadougou et Bamako.

Finalement, en ce Dimanche 28 Janvier 2024, journée désormais historique dans tous les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui ont décidé en toute souveraineté et surtout en toute responsabilité de tourner au surplus de déchirer, sans regrets, la page estampillée CEDEAO, tous les espoirs et espérances des Chefs d’Etat réunis, il y a 49 ans, à Lagos au Nigéria se sont dissipés.

Ainsi donc, face à la détérioration continue des relations entre la CEDEAO et les trois pays membres de l’AES et l’état de putréfaction totale dans lequel se trouve désormais cette organisation sous-régionale inféodée, instrumentalisée, malmenée et dont la gouvernance est mal menée par certains Chefs d’Etat, grands commis de la métropole, et pour répondre aux attentes, aspirations légitimes et préoccupations de leurs populations, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani et ses frères et amis, le Colonel Assimi Goita et le Capitaine Ibrahim Traoré, ont décidé, en toute souveraineté, du retrait, sans délai, du Niger, du Mali et du Burkina-Faso de la moribonde et chancelante CEDEAO.

Finis donc, les pressions, les chantages, les menaces, les humiliations, les affronts, les tractations éhontées de certaines puissances étrangères et de la CEDEAO sur le sort des pays membres de l’AES.

Cette décision historique sonne le glas des tours de passe-passe entre la CEDEAO, ses parrains et assimilés qui ont transformé le siège de cette organisation sous-régionale en salle des pas perdus dans laquelle le Niger, le Burkina-Faso et le Mali attendaient les verdicts voire sentences pour avoir commis le crime de lèse-majesté de prendre leur destin en mains. Cette prise de responsabilité des autorités du Niger, du Burkina-Faso et du Mali sonne le tocsin pour tous les hésitants, les pessimistes et autres individus ou regroupements de mauvais aloi, éternellement embourbés dans le déni et nostalgiques d’un retour en arrière illusoire voire utopique.

Enfin, ce choix des Chefs d’Etat des pays membres de l’AES, qui ne froisse pas les relations entre Etat, sonne le gong pour tout pays, désireux de poursuivre ou de tisser des relations bilatérales basées sur le respect mutuel entre lui et chacun des pays membres de l’AES, individuellement ou collectivement.

Alou Moustapha (ONEP)