Editorial : construire ensemble l’avenir du Niger après le tournant du 26 mars 2025
Et maintenant, hop, au travail !
Le mercredi 26 mars 2025, le Niger amorçait, sous la houlette du Président du CNSP, un tournant décisif de son histoire avec la cérémonie de lancement de la mise en oeuvre des résolutions des Assises nationales. L’événement est d’une portée historique indéniable qui avait attiré l’attention de tous les Nigériens. Tous, hommes et femmes, avaient regardé du côté du Centre de Conférences où ils espéraient voir jaillir les éclats de nouvelles espérances pour un pays qui n’a que trop souffert, pour un peuple qui n’a que trop enduré des cauchemars de la démocratie. En cette journée éclatante de rêves nouveaux, les Nigériens avaient cru à leurs dirigeants, à leur capacité de fédérer le peuple, pour marcher ensemble pour la grande épopée. Mais dans la justice.Chacun prenait des engagements vis-à-vis du pays et de l’avenir. Le peuple promettait, réitérant son soutien indéfectible, qu’il soutiendra encore et toujours, alors que les dirigeants issus des événements du 26 juillet 2023, faisaient le serment moral et politique au peuple de gouverner selon ses choix, dans le strict respect de ce que le forum national aura dicté comme feuille de route à suivre. Le Président du CNSP, désormais consacré Général d’Armées, a même promis, quelques jours plus tôt, saluant la qualité du travail inclusif mené et magnifiant un peuple qui aura joué sa partition dans les jeux de rôle de l’Histoire, qu’il jouera sa partition pour n’agir que pour les intérêts du Niger ainsi que plusieurs de ses décisions venaient le dire à ses compatriotes.Maintenant que la voie est balisée et que les choix sont clairement définis, il ne reste plus qu’à poser des actes, et au Président Tiani, devenu Président de la République, de se mettre au travail au seul bonheur du Niger et aux Nigériens, dans leur ensemble, de se mettre résolument au travail pour provoquer les transformations attendues de la nouvelle gouvernance. Plus rien ne comptera pour le nouvel élu du peuple – du moins le nouvel homme plébiscité – sinon qu’à poser des actes, à parler moins et à agir plus. Pour y arriver, il lui faudra faire des choix d’hommes et de femmes, capables de porter la nouvelle révolution et de conduire les actions transformatrices pouvant provoquer les mutations que le peuple attend si impatiemment depuis les événements du 26 juillet 2023. Par les optimismes justifiés par la promesse de ne pas trahir les aspirations du peuple, les Nigériens, vigilants, continueront à veiller et à soutenir. Vaille que vaille. Au même moment, les conditions pour remettre les Nigériens doivent être créées afin que tous, à un niveau ou à un autre, se remettent au travail, portés par une certaine mystique du travail qui oblige tous au devoir de résultats, au don de soi, au courage de faire et au courage de donner. Cela est possible sans rien forcer, mais en mettant en confiance chaque Nigérien et, surtout, en promouvant la culture de l’excellence et du mérite qui, seule, peut créer l’émulation, et pousser chacun à donner le meilleur de lui-même, à consentir l’effort sans compter. C’est de cela que le Niger nouveau a besoin : faire des choix et notamment d’hommes et de femmes pour la place qu’il faut et sur le seul critère valide de l’intégrité et de la rigueur, du sérieux et de la compétence. Le Niger compte de ces milliers et de ces millions d’hommes et de femmes, souvent peu bavards, discrets, n’attendant que pour servir leur pays pour lui donner la part inaliénable de ce qu’il lui a donné : la probité et l’excellence.Mettons-nous au travail et changeons ensemble, notre pays.
Ali Soumana (Le Courrier)