Accéder au contenu principal

Editorial : Au rythme de la révolution… - Par Ali Soumana

Ali Soumana Le CourrierDepuis le mardi 19 novembre 2024, Niamey était devenue la capitale de la révolution africaine, accueillant à Maha mat Gandhi, la grande Conférence de Solidarité avec les peuples du Sahel, en lutte depuis des mois pour recou vrer l’entièreté de leur souveraineté qui était confisquée au moyen d’accords désastreux et gravement léonins imposés à une Afrique qui n’avait de choix que l’acquiescement, la honteuse et humiliante soumission. C’est sous le leadership d’Abdourhamane Oumarou, Président d’Urgences Panafri canistes Niger, avec la mobilisation de toute la société ci vile nigérienne, que le pays, non sans grande ferveur, ac cueillait de grands panafricanistes et autres révolutionnaires d’Afrique et du monde pour nourrir de leur puissante verve notre discours révolté et révolutionnaire que certains re fusent d’entendre alors qu’elle sort des entrailles meurtries de nos âmes blessées. Au Sahel, une Afrique nouvelle est en train de naitre, belle et enviée. Grande et rayonnante. L’irréversibilité de la nouvelle marche, marque un tournant décisif dans l’histoire du continent, et dans la marche d’un monde forcé à changer, aujourd’hui admis à la multipolari té. Et nous charmons le monde. Et nous rendons fiers les peuples qui nous regardent changer le monde. Prendre nos responsabilités. Et surtout de nous voir oser la liberté et la révolte. Pendant trois jours, la capitale nigérienne a vibré au rythme de la révolution, celle dont les premiers cris jail lissaient du Sahel où, à l’unisson, la jeunesse se mettait de bout, hurlant à pleine gorge son ras-le-bol, fiers de ces bras de Goïta, d’IB, de Tiani qui ne tremblent pas, tenant avec fermeté l’espace sahélien, désormais nôtre, même quant à Téra ou à Kaya, la France pouvait mitrailler de jeunes en fants manifestant, sans arme. Au Sahel, depuis les dernières fourberies de nos dirigeants corrompus, surpris par le cours de l’Histoire, notre peuple a appris à dire non. A refuser. A s’assumer. Et, c’est vrai que nous savions la dureté des che mins que nous prenions et nous savions en même temps que c’est la seule voie qui nous restait. Elle est celle de la dignité, celle par laquelle, les peuples qui nous regardent, sauront désormais nous respecter. Pour notre dignité de peuple libre, nous étions prêts, avec le Mali et le Burkina Faso, à consentir tous les sacrifices, à oser tous les com bats, pour la dernière libération. Ces convictions nouvelles, ni la guerre agitée pour nous intimider ni les sanctions dé cidées par de cruels dirigeants à la solde de l’impérialisme n’ont réussi à émousser l’ardeur inébranlable des peuples convaincus de la noblesse de leur lutte historique, à tenir dans l’épreuve, à résister, sans jamais laisser transparaitre aucun soupir, aucune larme, endurant stoïquement les souf frances. Ils tenaient dignement.Nous pouvons alors décou vrir que nous méritons l’héritage de Sankara, de Sarraounia, de Alpha Seybou, de Soundjata, de tant d’autres héros du continent… Au Sahel, nous sommes ces enfants dignes, d’une Afrique libre. Comme les autres peuples qui aspirent légitimement à la grandeur, nous avons décidé de prendre en main notre destin. Et le Premier Ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, n’avait pas tort, à la tribune de la Conférence de Solidarité avec les peuples du Sahel, de réitérer l’enga gement des trois dirigeants à recréer le Sahel, celui de nos rêves, de nos aspirations. Nous sommes un peuple de paix, prêts à vivre en paix ave tous les peuples épris de paix, dans le respect mutuel. Et ce n’est pas non sans exaspéra tion, faisant écho aux incompréhensions sahéliennes, qu’il crie : « La seule chose que nous cherchons, c’est de nous laisser en paix ! ».Nous voulons, nous, nous reconstruire. C’est notre devoir de génération éveillée. C’est notre droit de peuple responsable.

Ali Soumana (le Courrier)