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 Editorial - À la force de nos bras et de nos coeurs… : Par Ali Soumana

Ali Soumana Le CourrierLes pays du Sahel réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, pour l’Histoire, ont fait le choix exaltant de reconfigurer la géopolitique régionale, en sortant de la CEDEAO et de ses larbinismes, décidés à prendre en main leur destin pour réécrire de nouvelles pages plus glorieuses de leur histoire. Au lendemain du coup d’Etat, rassurés par la certitude de qui s’était tramé cette nuit du 26 juillet 2023, alors que le monde dormait, les Nigériens, fiers d’apprendre cette action qui allait provoquer des bouleversements profonds sur le champ politique en retraçant l’avenir politique du pays, à l’unisson, s’étaient levés pour soutenir sans compter les militaires qui prirent sur eux la lourde responsabilité de relever le défi de sauver la patrie. Le Peuple avait alors cru. Et il avait soutenu. Sincèrement.

Mais, alors que les ardeurs du peuple souteneur semblent s’émousser pour laisser place au doute, il y a à faire attention à notre révolution, pour ne pas donner la chance à ceux qui voulaient défaire nos rêves pour contrôler nos consciences et nos projets. L’heure, pour tenir dans cette lutte, n’est donc pas au renoncement, au découragement, à la résignation. C’est le moment ou jamais, notamment à un pas de notre libération totale, de tenir encore, de remobiliser les troupes, autour de nos armées, pour la reconquête totale de notre souveraineté et de nos terres souillées de sang et de larmes inconsolées. 

Il nous faut encore croire pour soutenir et rappeler chaque fois la voie, celle pour laquelle tout un peuple avait décidé d’être ensemble, de consentir le sacrifice, et d’oser la révolte. Le peuple doit donc rester à veiller sur sa révolution et à constituer un bouclier à protéger ses dirigeants qui gênent tant l’impérialisme français. Le peuple doit donc continuer à croire, car aucune lutte ne peut aboutir quand les coeurs doutent, tentés par l’abandon et l’abdication. 

C’est donc à la force de nos bras et de nos coeurs, convaincus de notre révolution, que nous resterons à soutenir, non sans alerter quand nous pourrions voir, ici et là, des signes qui ne rassurent pas. Et il y en a aujourd’hui. Le peuple les boude. Il faut craindre qu’il ne finisse par en être excédé. Ces manifestations et ces grèves qui reviennent peuvent en être des signes avant-coureurs. Evitons le gâchis, surtout si ce n’est que pour plaire à X ou à Y.

Ali Soumana (Le Courrier)