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Discours du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation à l’ouverture du forum des chefs traditionnels, élus et leaders locaux sur la cohésion sociale 

«Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat,

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement

Messieurs les Présidents des institutions de la République,

Messieurs les Membres du Gouvernement, Honorables députés

Excellences Messieurs les Ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques,

Messieurs les Conseillers, Directeurs généraux, Directeurs et responsables des administrations centrales,

Messieurs les Gouverneurs et Préfets,

Messieurs les Présidents de Conseils régionaux,

Messieurs les responsables des Forces de Défenses et de Sécurité,

Honorables Sultans, chefs de cantons et de groupements,

Messieurs les Maires, Messieurs les responsables des confessions religieuses,

Messieurs les responsables des organisations de la société civile,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs

Excellence Monsieur le Président de la République, vous avez devant vous tous les députés, les Gouverneurs, Préfets, Maires et l’ensemble des Chefs de cantons et de groupements des régions de Dosso, Tahoua et Tillabéri, ainsi que les principaux leaders locaux, y compris les leaders religieux, les ‘’Garso’’ ; ‘’les Ardo’’, ‘’les Rougga’’.

S’ils sont devant vous devant vous, Monsieur le Président, c’est parce que ces trois régions ont la particularité d’être des zones de conflits et de menaces terroristes qui peuvent hypothéquer la cohésion sociale dans notre pays.

Or, l’une des particularités de notre pays réside justement dans la force de sa cohésion sociale ; cohésion qu’il a su construire au fil des ans, j’allais dire des siècles.

 Oui Monsieur le Président, parlant de cohésion sociale au Niger, nous sommes légitimement fondés à parler de siècles. Ernest Renan  qui a beaucoup réfléchi sur la notion de ‘’Nation’’,  ne disait-il pas que celle-ci est faite du passé, du présent et de l’avenir ?

Le passé nous rappelle que les frontières de nos Etats ont été tracées  de façon arbitraire, au hasard des conquêtes de l’histoire coloniale avec parfois, comme conséquence, des conflits intercommunautaires avec des violences inouïes rendant très difficile le processus de construction nationale  et l’émergence d’un Etat moderne.

«L’une des particularités de notre pays réside justement dans la force de sa cohésion sociale; cohésion qu’il a su construire au fil des ans, j’allais dire des siècles», déclare M. Alkache Alhada

 Le même passé nous apprend que les populations qui composent aujourd’hui le Niger étaient toutes en relations entre elles avant même la pénétration coloniale, tissant des liens historiques de  solidarité  et de cohésion  qui constituent aujourd’hui le socle de la Nation Nigérienne.

Faut-il, à cet égard,  rappeler Monsieur le Président, que le commerce transsaharien  mettait déjà  en relation de la Tripolitaine en Libye actuelle à Kano au Nigeria actuel, Arabe, Touareg, Haoussa, Kanouri, Toubou. A l’Ouest l’empire Songhaï a mis en relation Arabe, Touareg, Songhaï, Zarma, et Gourmantché. Le rayonnement de l’empire peulh de Sokoto,fondé par Ousmane Dan Fodio qui a étudié dans la région d’Agadez,  il faut le rappeler,  est bâti aussi sur l’apport des autres communautés notamment Haoussa, Touareg,Zarma, qui ont ensemble  avec les peulhs, mené les conquêtes qui ont permis la constitution et l’expansion de cette entité, qui  avait au 19ème siècle de l’influence dans tout l’espace qui deviendra plus tard le Niger.

L’interpénétration des communautés était telle que les configurations politiques qui se sont développées reposaient moins sur l’appartenance ethnique, que l’intérêt politique ou idéologique qui demeurait le principal ressort de l’organisation étatique. De ce point de vu, le Niger est dans une continuité historique avec l’organisation administrative qui a suivi la création de l’Etat moderne  et les politiques menées par les premiers dirigeants de notre pays auxquels on se doit de rendre hommage pour avoir su maintenir cette dynamique de cohésion sociale.

Aujourd’hui, Monsieur le Président,  il vous revient, vous qui êtes investi des pouvoirs de conduire les destinés de ce pays, l’impérieux devoir de veiller à la préservation et la consolidation de ce précieux patrimoine. Et c’est parce que vous avez pleinement conscience de cet impératif que vous avez, il y a de cela quelques jours, lancél’appel de Banibangou pour que nos concitoyens ne cèdent pas à l’émotion afin de préserver la cohésion sociale.

C’est parce que vous avez pleine conscience de cet impératif, Monsieur le Président, que vous avez décidé de l’accroissement des effectifs des forces de défense et de  sécurité  dans le souci de renforcer leur efficacité pour assurer la paix et la quiétude sociale, tout en appelant les populations à avoir foi en l’Etat et aux forces de défense et de sécurité.

C’est enfin parce que vous avez pleine conscience de cet impératif, Monsieur le Président, que vous avez décidé de convoquer le présent forum focalisé à dessin sur trois régions de notre pays à savoir : Dosso, Tahoua  et Tillabéri, précisément là où cette problématique de terrorisme menace dangereusement la cohésion sociale et par conséquent appelle à la fois une thérapie d’urgence et une prise en charge dans le court terme.

C’est pour cette clairvoyance, Excellence Monsieur le Président de la République, que les Gouverneurs de ces trois régions m’ont chargé de vous dire merci d’avoir convoqué ce forum qui permettra trois jours durant à des hommes et femmes avisés, d’échanger et de rappeler les rôles, missions des responsabilités des principaux acteurs de la cohésion sociale et s’assurer de leur engagement.

 C’est sur ces mots que je vais m’arrêter et vous convier, après la pose qui va intervenir et qui permettra à nos amis diplomate de se retirer,à prononcervotre discours introductif à ce forum qui permettra aussi aux participants de recueillir les orientations nécessaires à la bonne tenue de nos travaux pour que les résolutions, les recommandations qui en sortiront soient les plus pertinentes possibles.».

25 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/