Vidéo - Deux ans après le coup d’État au Niger : Mamadou Kiari Liman-Tinguiri dénonce l’impasse politique et exige la libération de Mohamed Bazoum
À l’occasion du deuxième anniversaire du renversement du président Mohamed Bazoum, l’universitaire et ancien ambassadeur du Niger aux États-Unis, Mamadou Kiari Liman-Tinguiri, dresse un constat de la situation politique du pays.
Dans une interview télévisée accordée à la chaîne française TV5 Monde, il refuse de s’attarder sur les accusations portées par le chef de l'Etat, le Général d'Armée Abdourahamane Tiani, préférant concentrer son analyse sur les conséquences du putsch de 2023.
Pour lui, la détention prolongée du président Bazoum constitue une injustice à la fois personnelle et nationale. Elle ne profite à personne et affaiblit profondément le Niger sur la scène internationale.
Les conditions de détention du président déchu, bien que connues et stables, sont reléguées au second plan face à ce que l’ancien diplomate considère comme le problème fondamental : la privation de liberté d’un chef d’État démocratiquement élu, sans faute ni crime. Il insiste sur les acquis sécuritaires, économiques et sociaux enregistrés sous Bazoum, qu’il estime supérieurs à ceux observés avant et après son mandat. Le maintien en détention de l’ancien président, selon lui, isole davantage le pays et empêche toute reprise sérieuse du dialogue avec les partenaires internationaux.
Alors que certaines voix affirment que le sort de Mohamed Bazoum est désormais relégué au second plan par la communauté internationale, Mamadou Kiari Liman-Tinguiri rappelle que plusieurs acteurs de poids continuent de réclamer sa libération. Il évoque l’engagement de personnalités africaines, d’anciens chefs d’État, ainsi que de grandes organisations de défense des droits humains. Toutes s’accordent sur le caractère arbitraire et injustifié de cette détention.
Quant aux perspectives de sortie de crise, il estime que la solution ne peut venir que de ceux qui détiennent actuellement le pouvoir. Il leur revient de prendre conscience de l’état réel du pays, de mesurer l’isolement diplomatique croissant et d’assumer la nécessité de renouer avec le monde. Dans un contexte global où le financement du développement devient de plus en plus complexe, le Niger ne peut se permettre de rester replié sur lui-même.
Enfin, interrogé sur l’avenir démocratique du pays, il rappelle les épisodes électoraux marquants de son histoire récente, soulignant que, bien que perfectible, la démocratie nigérienne avait engagé une dynamique d’amélioration. Pour lui, aucune alternative viable ne saurait remplacer ce modèle, aussi imparfait soit-il.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)
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