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Des ministres milliardaires : Comment c’est possible qu’en deux ans à la tête du ministère du pétrole Abba soit plus riche que Foumakoye qui a fait dix ans ?

C’est ainsi que l’on a pu découvrir que l’actuel Haut Représentant du Président de la République(HRPR), Foumakoye Gado, président du PNDS-Tarayya, vice-président de la Fondation Issoufou Mahamadou (FIM), et Ministre du pétrole pendant dix ans, sous la ‘’renaissance Acte I et II’’, ne dispose que de quelques millions (155 millions) comme patrimoine personnel, même pas suffisant pour justifier seulement les ‘’V8’’ rutilantes qui garnissent le parc auto ! Tout comme l’on a pu y lire que son successeur au Pétrole, Mahamane Sani Mahamadou Issoufou, alias ‘’Abba’’ (il porte le nom de ‘’papy’’), en seulement deux ans de fonctions ministérielles, il déclare un milliard de francs pour un gamin qui n’avait commencé à travailler que quand ‘’Papa’’ était devenu président de la République.

Le vénérable professeur Ismaël Yénikoye, ancien doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLESH) de l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey, avait l’habitude de qualifier le Niger du ‘’pays de tous les paradoxes’’. Il faut prendre le mot paradoxe dans son sens originel, c’est-à-dire toute proposition qui paraît contradictoire en elle-même, mais qui peut être vraie. La Cour des Comptes, le temple constitutionnel du contrôle de la gestion des comptes publics, a rendu public son Rapport général dans lequel figurent les déclarations des biens des personnes publiques assujetties à cette obligation fondamentale, avant leur entrée en fonctions et au cours de celles- ci. La stupéfaction générale qui se dégage de ce folklore républicain est à la fois la manifestation de l’ubuesque à son stade achevé, lorsque ces déclarations sont d’une insincérité insultantes à l’égard du bon sens, et le déclin de l’esprit civique et patriotique pour servir et non pour se servir, quand certains biens paraissent suspects dans leur mode d’acquisition. C’est ainsi que l’on a pu découvrir que l’actuel Haut Représentant du Président de la R é p u b l i q u e ( H R P R ) , Foumakoye Gado, président du PNDS-Tarayya, vice-président de la Fondation Issoufou Mahamadou (FIM), et Ministre du pétrole pendant dix ans, sous la ‘’renaissance Acte I et II’’, ne dispose que de quelques millions (155 millions) comme patrimoine personnel, même pas suffisant pour justifier seulement les ‘’V8’’ rutilantes qui garnissent le parc auto ! Tout comme l’on a pu y lire que son successeur au Pétrole, Mahamane Sani Mahamadou Issoufou, alias ‘’Abba’’ (il porte le nom de ‘’papy’’), en seulement deux ans de fonctions ministérielles, il déclare un milliard de francs pour un gamin qui n’avait commencé à travailler que quand ‘’Papa’’ était devenu président de la République !

Le paradoxe vient justement de ce fait que dans l’un des Etats les plus pauvres du monde, où l’on vit avec moins d’un dollar par jour, il est facile de se taper une fortune énorme grâce aux rentes de situation que procurent les hautes positions sociales. Dans un pays où le Smig ne dépasse guère les 34.000 francs CFA, en voilà que des ministres en exercice déclarent, de façon péremptoire, posséder un tel patrimoine ! Dans un régime qui professait à cor et à cri la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics, l’on en arrive à un tel niveau d’affairisme débridé au sommet de l’Etat ! Alors, quels signaux forts le Président Mohamed Bazoum compte-til envoyer, dans un premier temps, à l’endroit des citoyens nigériens pour croire et adhérer à sa volonté de nettoyer les écuries d’Augias ? Ensuite, à l’endroit des partenaires au développement pour les convaincre que leur assistance au Niger ne sera pas accaparée par des ministres en charge de l’exécution des politiques publiques sectorielles ?

Une fois de plus, le régime de Bazoum a du pain sur la planche dans la direction de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, pour la simple et unique raison qu’il est l’émanation d’un système politique fondé sur la prédation des ressources publiques au profit du clan politique, ou de la région, pour se bâtir des fortunes colossales avec lesquelles l’on compte régenter le Niger et son peuple.

Pour parler en termes fonciers chers à la doctrine essentialiste, on pourrait affirmer, sans risque de se tromper, que le régime de Bazoum est aussi une autre émanation des tribulations politiques d’un certain Issoufou Mahamadou qui, à défaut d’instituer une monarchie constitutionnelle au Niger qui lui aurait permis de régner sur le pays jusqu’à sa mort, a méticuleusement construit et installé une dynastie politique qui lui permettra de continuer à influencer durablement la vie politique nigérienne.

C’est ce qui explique, sans doute, cette incapacité congénitale du régime de Bazoum de faire changer quoi que ce soit à l’état de pourrissement de la société nigérienne d’aujourd’hui. C’est cette espèce de continuum, et non de rupture avec le régime précédent dont l’essence participe même de la conception rentière de la politique chez un certain Issoufou Mahamadou, qui est à l’origine de l’immobilisme politique actuel du gouvernement de Bazoum. «Le vieux meurt, mais le neuf ne peut naître», écrivait le grand philosophe et homme politique italien des débuts du 20e siècle, Gramsci, hélas !

Maiga