Découverte d’une cache d’armes à Niamey : L’enquête révèle des complicités civiles
Les Nigériens ont encore souvenance de cette annonce rocambolesque de la découverte d’armes cachées dans des locaux attribués à EUCAP SAHEL que les nouvelles autorités du pays avaient pourtant chassé du Niger à la suite des soldats français déclarés persona non grata. Pour quel usage la structure européenne cachait dans la capitale des armes d’une telle importance ? Le détail des armes, des munitions et autres matériels militaires découverts, et leur qualité, quand on peut y trouver des armes sophistiquées, ne peuvent que faire réfléchir et spéculer sur ce qui serait projeté comme action à mener dans la capitale. Faut-il croire, ainsi que la France, sans gant, le fit entendre lorsqu’elle jurait de faire échouer la transition au Niger, que c’est en misant sur un tel matériel, à dessein laissé dans le pays, qu’elle espérait déstabiliser le Niger et pouvoir ramener Bazoum Mohamed sur le fauteuil présidentiel ? L’opinion nationale ne s’en revenait pas. Faut-il, pour continuer à exploiter le Niger, à le piller, que la France porte une guerre contre le pays, sème le chaos dans le pays ? Notre insoumission, peut-elle nous valoir une guerre ? Au nom de quel bon sens et de quelle logique ou loi ? Alors que la France partait, et que l’assistance de l’union Européenne dans le domaine de la sécurité a été rejetée à travers le renvoi d’EUCAP SAHEL, l’on ne peut pas comprendre pourquoi et pour l’usage de qui – et d’autant que les militaires français ne sont plus dans le pays – ces armes étaient stockées. Estce pour servir un lugubre dessein ? Faut-il croire que des mercenaires devraient s’introduire dans le pays pour mener une opération qui leur permette de prendre d’assaut le palais présidentiel pour tenter de libérer le sieur Bazoum qu’Emmanuel Macron voudrait à tout prix sortir de son isolement depuis le 26 juillet 2023 que les militaires le renversaient et prenaient le pouvoir ? Ou encore, faut-il croire que des mercenaires locaux seraient recrutés – et peut-être entrainés – pour mettre à exécution un plan de libération de Bazoum, et en même temps, de réhabilitation d’un homme qui, selon la volonté de Paris, même quand cela pourrait ne pas être le choix du peuple souverain, devrait forcément, non nécessairement, revenir au pouvoir dans un pays qui, déjà, a tourné sa page ?
La France, on l’aura compris, n’a pas lâché son os, et tient à le mordre tant qu’elle pourrait ne pas se rendre compte qu’elle n’y peut plus rien arracher pour les plaisirs de ses gourmandises et de ses festins désormais perdus au Niger depuis que le peuple et son armée décidaient de se libérer d’elle et d’aller à une nouvelle aventure. Mais il y a pire.
Des civils dans le complot ?
Des civils nigériens, peuvent-ils être associés à un tel projet ? Pour bien d’observateurs c’est bien possible, quand on sait que ces hommes, pour avoir perdu le pouvoir, sont allés même jusqu’à appeler et à soutenir une guerre contre le Niger, ce pays qui serait le leur. Tout le monde avait compris, même si les autorités nigériennes ne font aucune déclaration à propos, que bien de choses, peut-être pour les besoins de l’enquête, ne sont pas suffisamment élucidées dans cette affaire. Les autres Etats de l’Union Européenne sont-ils au courant de cette cache d’armes ? Peut-on leur demander de s’expliquer pour que le Niger sache à quel point chacun des Etats pourrait être impliqué ? Il y a d’autant à s’en inquiéter que depuis la révélation de cette autre affaire, ni la France ni l’UE n’ont daigné répondre à d’aussi graves accusations pour réfuter les allégations que portait le CNSP contre Eucap Sahel. Des Nigériens n’ont pas trop tort de douter de l’UE devenue un instrument que la France peut manipuler et une Amérique qui lui doit des solidarités même quand elle semble se détacher de ses options officielles. L’Amérique, peutelle être aussi sournoise ?
Pour beaucoup d’observateurs, une telle action ne saurait être envisagée sans qu’elle ne bénéficie d’une complicité intérieure, notamment pour cacher ces quantités importantes d’arme. Du reste, les hommes qui tombaient le 26 juillet 2024, jamais ne s’avouaient vaincus, et pourraient compter sur d’autres manigances, même désespérées et dérisoires, pour espérer revenir au pouvoir. Ne peut-on pas entendre des gens du PNDS dire à qui veut l’entendre qu’ils n’ont pas encore perdu le pouvoir parce qu’ils auront, un peu partout dans le système, encore leurs hommes à la manoeuvre, occupant des positions stratégiques ? Nourris de chimères par la France qui, misant sur sa prétendue puissance, leur promettaient, par ses moyens et ses hommes, de reprendre la main sur le pays et ramener l’ami déchu, les renaissants gardent un espoir fragile que chaque jour qui s’amenuise chaque jour qui passe. En tout cas, selon certaines indiscrétions et indices de l’enquête, quelques hommes, et notamment, des hommes politiques de l’ancien régime seraient soupçonnés d’être impliqués dans cette scabreuse affaire qui n’a pas encore révélé certains de ses secrets et des non-dits que des folies d’hommes qui perdaient le pouvoir pouvaient avoir depuis qu’ils perdaient des privilèges.
On peut d’ailleurs remarquer que, depuis quelques semaines, bien de ceux qui s’agitaient avaient changé de stratégie dans leur résistance, parlant peu, et mijotant certainement le grand coup pour lequel, certains des leurs continuent à garder espoir, disant à qui veut les entendre qu’ils n’ont pas perdu la partie et que le pouvoir, pour brouiller les pistes, resterait toujours jouable et prenable, mais trompant par les proximités supposées qu’ils prétendent exister entre l’ancien président et le président du CNSP.
Qui donc peuvent être ces audacieux, disons inconscients, à comploter avec l’impérialisme pour déstabiliser leur pays ? Les investigations se poursuivent et nous reviendrons pour donner d’autres détails pour tenter de démêler les noeuds du puzzle ?
Par Mairiga (Le Courrier)