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Déclarations de la société civile dite républicaine : Un exercice d’exorcisme ?

Les bruits de bottes dans l’espace sahélien inquiètent énormément les tenants du pouvoir dans certains pays. Au Niger, la frilosité se manifeste par les sorties des soutiens du pouvoir de la renaissance. Le cinq février dernier, des individus se prétendant de la société civile ont, dans une déclaration, donné l’impression de se livrer à un exercice pour conjurer un sort. Pourtant, rien, dans la gouvernance actuelle, ne justifie une telle frilosité. Le début du quinquennat du président Bazoum, en dépit de quelques écueils, surmontables, est généralement bien accueilli par les Nigériens conscients de la difficulté de se défaire des tares de la gestion du président Issoufou. La tolérance zéro pour la corruption présente et future, l’équipement conséquent en armes des forces de défense et de sécurité ont permis un retour, au sein de ces forces, de la confiance. Ce qui a permis de donner des résultats fort appréciables dans la lutte contre le terrorisme. Dans le domaine de la gouvernance, le président Bazoum ne ménage pas ses efforts pour parler avec tous les Nigériens de tous les bords. Dans ces conditions, où Inoussa Saouna et ses camarades trouvent-ils motifs à s’inquiéter ? Où voient-ils des signes de subversions, de déstabilisations ?

En agitant le spectre de l’interruption de la démocratie, ne sont-ils, avec leurs commanditaires, jaloux de la gouvernance de l’actuel président ? Leur souhait n’est-il pas de l’amener à durcir son pouvoir ? Le détourner des objectifs qu’il s’est fixé pour le pays et le conduire à une impasse. Le comportement de Saouna et ses camarades n’est-elle pas seulement une question existentielle ? Habitués à vivre aux frais de la princesse du temps du président Issoufou, ils ne sont pas, pour la plupart, dans les grâces de l’actuel président car n’étant plus, pour la majorité, militants d’une organisation de la société civile régulièrement reconnue. La déclaration d’une nébuleuse organisation de la jeunesse de Zinder, sans aucune existence légale, procède de cette stratégie. On peut légitiment penser que Saouna et ses camarades appelleraient de tout leur voeu un nouvel ordre, une redistribution. Et si l’on tient compte des demandes de plus en plus pressantes et nombreuses de la mise en accusation, probablement inéluctable, de Issoufou Mahamadou, leur mentor, on comprendrait mieux la posture de cette prétendue société civile. Le président Bazoum à beau dire ne pas vouloir en arriver là, le comportement des soutiens de son prédécesseur le lui imposera. Le timing des sorties de ces soutiens pourrait en être la preuve. Il a suffi que le président Bazoum s’entretienne avec les organisations dirigées par Tchangari, Nouhou Arzika, Zodi, Halidou Mounkaila pour que les Saouna, TSA sortent du bois. Et ils reprennent dans leur déclaration les mêmes termes que Issoufou Mahamadou : société civile putschiste. Un avertissement à Bazoum. Au lieu de s’en prendre, de manière vulgaire, à des Nigériens qui exercent les droits et les prérogatives que leur confère la Constitution, Saouna et ses camarades se doivent de mobiliser leurs militants- s’ils en ont- pour la construction nationale. Toute autre posture de leur part s’apparente à de la subversion. Le Niger n’en a pas besoin.

Aliou