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DÉCHÉANCE POLITIQUE : Le bal des renégats

Les événements au Niger, depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023, ont fini par révéler aux Nigériens le visage de tous les acteurs politiques du pays, pour comprendre, combien certains d’entre eux peuvent s’aimer plus qu’ils ne peuvent aimer leur pays. On a, en effet, vu à quel point certains peuvent aller à des extrêmes pour défendre leur pain menacé, y compris s’il faut que cela passe par la destruction du pays et l’élimination de tout son peuple par le bombardement qu’ils peuvent commander à cette fin. On n’avait jamais cru qu’un homme politique, pour ses seuls intérêts, dusse faire de tels choix macabres contre « son » pays. Quand d’autres – et ils sont nombreux – partaient en exil, vivant aujourd’hui sans doute les affres de l’exil, et dans la nostalgie d’un pays qu’ils auraient aimé habiter aujourd’hui, reconnaissant enfin ses douceurs perdues, choisirent d’être discrets, vivant l’exil dans la douleur de la solitude, loin des familles. Certains autres, et notamment l’ancien premier ministre qui a surpris dans un tel comportement, et l’ancien ministre des Affaires Etrangères, le sieur Hassoumi Massaoudou, rêvant de grosses récompenses, se sont faits les grands ouvriers de la cause perdue de Bazoum et d’une France qui a oublié comment pouvait-elle protéger, hors de ses frontières, ses intérêts, misant sur des attitudes anachroniques qui ne correspondent plus au contexte. Mais, sans doute que, depuis quelques semaines, ils ont compris que leur activisme est voué à l’échec, comprenant enfin aussi que deux individus ne peuvent pas, seuls, combattre un peuple et triompher sur lui. On les entend peu depuis des jours, ne pouvant pas voir certains de leurs soutiens autour d’eux. L’exil devient inquiétant. Même le sieur Hassoumi Massaoudou qui aime tant ces plongées en eaux incertaines et troubles, a fini par se taire, devenant de moins en moins bavard pour ne pas porter seul les salissures d’une rébellion qu’il ne peut seul porter au nom de tous et surtout pour une cause à jamais perdue. Peut-être qu’une famille laissée au pays ayant trop souffert de sa rébellion et sa résistance infructueuse, et de ses discours frelatés, l’aurait appelé à la retenue pour laisser, à défaut de fortune, au moins quelque nom qui rendre à ses héritiers quelques honneur. Cependant, leur silence, se fait-il dans le cadre d’une nouvelle stratégie pour mettre au point de nouveaux complots pour saborder la transition au pays en connivence avec d’autres « fous » du parti restés au pays dont ils peuvent se servir des naïvetés en les nourrissant de faux espoirs pour les pousser à initier des actions de sape contre le pays et le régime militaire ? Poussés par la France qui tient à saboter la transition du Niger – elle l’a affirmé de vive voix sans pudeur par la voix de ses ministres – certains agitateurs, pourraient être dans des initiatives secrètes par lesquelles Emmanuel Macron rêve encore de prendre en main la situation au Niger pour imposer ses hommes et maintenir sa domination sur nos ressources. Mais, le CNSP a tous à l’oeil, filant bien de personnes qui pourraient s’engager dans de telles actions de sabotage qui, de toute façon, ne peuvent prospérer dans un pays où, tous unis autour des autorités, il est impossible de trouver la faille pour s’y engouffrer pour faire le mal. La preuve que le CNSP a réussi à déjouer la fuite du président déchu que certains milieux pensants de son entourage croyaient pouvoir réussir en s’entourant de précautions qui ne réussissent que dans une fiction. La France, usant même d’ethnicisme, a tenté, en vain, de diviser les Nigériens et de discréditer les militaires au pouvoir. Les Nigériens ont compris, on ne peut pas leur faire ce jeu. Après avoir constaté l’inefficacité des sanctions pour faire plier la « Junte » et le peuple nigérien, les princes déchus n’ont trouvé mieux qu’à user d’intox pour espérer polluer les consciences des Nigériens pour les éloigner des nouvelles autorités qu’ils veulent isoler afin de réussir à mettre en déroute la transition du pays. C’est pourquoi, pour certains observateurs avisés, ces gens sont à surveiller de plus près n’ayant connu dans leur vie publique, et peut-être privée, que le complot.

Dans un reportage de Serges Daniel, à France 24, l’on peut entendre le correspondant de la télévision française dire qu’entre autres exigences de la CEDEAO qui seraient sur la table, il y a la libération de Mohamed Bazoum et la possibilité pour le personnel politique en exil de rentrer au pays. Dans les deux cas, la CEDEAO sait que ce n’est pas acceptable quand, contre les mêmes hommes, qui, conscients de leurs fautes, pour se soustraire à la justice de leur pays, choisirent l’exil alors que, avant qu’un mandat d’arrêt international ne soit lancé contre eux, rien a priori ne permettait de comprendre pourquoi ils choisirent la fuite. D’ailleurs, qui les a obligés à quitter le pays ? Les portes du pays sont ouvertes à tous ses enfants. Ils n’ont donc pas besoin de passer par la CEDEAO pour venir dans leur pays ! Au Niger, ce n’est pas pour la première fois que l’on a un coup d’Etat, sans que jamais, les acteurs déchus ne fuient leur pays. Si, cette fois-ci, ceux qui tombaient choisissaient de s’en aller hors du pays, c’est qu’ils doivent bien savoir les raisons d’un tel choix et les risques qu’ils ont, dans la conscience de leur inconduite, à rester au pays. Beaucoup de leurs camarades sont pourtant restés dans le pays et à ce que l’on sache, jusqu’à cette date, aucun n’est inquiété. Ceux qui l’ont été, l’ont été sur la base de raisons que tout le monde, dans le pays, peut comprendre, non pas parce qu’ils seraient seulement du parti déchu ou du système mis en cause. Il ne s’agit nullement d’une chasse aux sorcières, ainsi que certains peuvent, à dessein, le laisser entendre, pour discréditer la transition.

Au dernier sommet du 10 décembre 2023 tenu à Abuja, les mêmes milieux, ont usé des mêmes stratégies pour montrer que leurs hommes tiennent encore le bon bout, faisant croire que par la bienveillance de la CEDEAO ce sont eux qui occupaient officiellement les places qui représentaient le Niger à la rencontre d’Abuja. L’organisation régionale ne peut pas le faire et vouloir discuter avec les autorités du Niger. Une histoire de bon sens quand même… Et la manoeuvre semble bien réussir, quad, sur les réseaux sociaux, des images fausses sont partagées donnant à croire que c’est l’ancien premier ministre qui y participait avec son compère, Hassoumi Massoudou, invisible depuis quelques temps. Aujourd’hui, l’exil doit avoir éprouvé les deux forçats qui doivent certainement regretter leur rébellion contre le pays et surtout leurs extrémismes à demander que des pays se coalisent pour venir attaquer le leur, seul moyen, croit-on, pour eux, de revenir au pays et au pouvoir. Quand en France, au Benin, en Côte d’Ivoire, au Nigéria, au Sénégal, un ressortissant du pays fait un tel appel, on se demande quel traitement, on lui fera. La liberté, ou si l’on veut la démocratie, peuventelles expliquer de telles extrémismes ?

Pourtant, le Niger a tout donné à ces hommes qui, contre toute attente, ont cette attitude ingrate à l’égard du Niger. A quels sommets n’ont-ils pas été portés pour se plaindre d’avoir gagné très peu, et d’être sevrés si tôt pour vouloir éternellement, être là, à diriger le Niger pour le piller ? Le Niger n’est pas leur propriété ; il appartient à tous et tous les Nigériens ont le droit d’avoir un oeil regardant sur ce qui s’y fait et qui les concerne aussi, au plus haut point. Aveuglés par leurs égoïsmes démesurés, les forçats ont oublié jusqu’à l’honneur qu’il leur faut, à tout prix, préserver. Peuventils enfin comprendre à quel point les leurs ont souffert de les voir jouer aux guignols et les mauvais rôles quand, à l’âge qui est le leur, l’on voudrait plus lire chez eux sagesse et humanité qui leur rendent le respect dû à leur âge qu’ils semblent ne plus connaitre pour se conformer à la conduite qui y sied. Comment, après avoir connu tant de gloires et de promotions politiques, ces hommes, peuvent-ils incarner une aile dure d’une résistance sans fondement contre un pays qui leur a tout donné ? Ils veulent le beurre et l’argent du beurre pour être les seuls à qui ce pays profite et revenir pour écraser ceux qui les ont défiés et défaits. On sait surtout, connaissant ce que Massaoudou a été à l’Intérieur, que ce n’est pas pour le bien qu’il insiste, à s’imposer avec la faveur de la France qui, elle-même, a perdu les pédales sur le cas du Niger, mais bien pour régler des comptes, et se venger d’un peuple qui a, à la faveur du coup d’Etat, dit tout le mal qu’il pense du personnage qu’il a été.

Ceux que nous appelions dans une précédente publication Souké et Siriki ne peuvent donc pas avoir le privilège de siéger au sein de la CEDEAO au nom du Niger dont ils ne savent rien de la vie depuis plus de quatre mois et, ce, quand plusieurs pays ont reconnu les nouvelles autorités et travaillent avec elles. Des gens mal intentionnés ont ainsi voulu tromper l’opinion pour faire croire qu’ils sont encore dans le jeu et donner ainsi de faux espoirs à des gens qui ont tout perdu par un jusqu’au-boutisme qui les a perdus. En restant dans cette posture, ils n’apparaissent, aux yeux des Nigériens, que des plaisantins qui, revenant des nues, comprennent enfin, qu’ils avaient tort d’aller à de tels choix sans issues. Aujourd’hui, ils pensent à comment revenir au pays. En tout, ayons de la mesure.

Par Alpha