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Crise au PNDS : Des débats pour entretenir une flamme qui pâlit

PNDS TarayyaLe coup d’Etat du 26 juillet a mis fin au pouvoir du président Bazoum Mohamed. Il a mis aussi fin à la gouvernance du PNDS qui durait depuis treize ans. Il a, enfin, étalé au grand jour les dissensions qui minaient cette formation politique qu’on présentait comme extrêmement soudée, composée d’hommes intelligents, même si la façon dont ils ont perdu le pouvoir semble indiquer le contraire, sans peur mais qui déguerpissent, sans demander leur reste, dès qu’il perdent le pouvoir. Depuis, deux clans s’affrontent.

Le premier, soutenant Bazoum, tient, mordicus, que le coup d’Etat du général Tiani est l’oeuvre de Issoufou, après avoir insinué que le coup d’Etat avait pour principale raison quelque chose de personnel : un coup de tête du chef de la garde présidentielle qui redoutait de perdre son poste. Les animateurs de clan sont tous à l’extérieur. L’autre clan, celui soutenant Issoufou Mahamadou est aussi dans ses calculs. Il espère récupérer les évènements du 26 juillet. D’où la création de la Dynamique citoyenne pour une transition réussie. La majorité des membres de clan font profil bas.

Espérant certainement une courte transition militaire et l’organisation d’élections pour leur permettre de revenir au pouvoir. Entre ces deux clans, c’est la guerre. Toutes les armes sont utilisées dont principalement la désinformation. Des informations sont diffusées pour occuper les Nigériens devenus très friands de réseaux sociaux. Récemment, ils ont été occupés par une histoire d’or qui aurait été saisi à Addis Abeba. Si depuis des années le trafic d’or est une réalité au Niger, l’importance de la cargaison dans cette affaire est ahurissante. L’interview du président du CNSP a eu le mérite de lever un coin du voile. Même si cela ne permettrait pas de convaincre certains. L’objectif des auteurs de ces informations est surtout de dérouter les Nigériens de leur faire douter du CNSP. La récente affaire du voyage de l’ancien président Issoufou à Addis Abeba- encore la capitale de l’Ethiopie- participe de cette stratégie.

Là encore, l’insuffisance de la communication du CNSP et du gouvernement a encore permis d’éroder le capital d’estime et de confiance que l’immense majorité du peuple. Que coûterait aux porte-parole de sortir pour donner la vraie information et couper court aux rumeurs et incessants débats sur les réseaux sociaux. A la demande de l’Union africaine, le Niger peut autoriser Issoufou Mahamadou à participer à un sommet de la ZELCAF, née au Niger et dont il est le premier, alors qu’il était président de la République, à diriger les travaux de mise en oeuvre de cette Zone de libre-échange au niveau africain. Quoi de plus normal qu’il aille faire la situation de la mission que ses pairs lui ont confiée ? Il serait en prison, la nécessité aurait permis une dérogation pour qu’il y soit. Hama Amadou était en prison quand, par nécessité, on l’a laissé partir pour des soins. Donc le départ ou non de l’ancien président ne vaudrait tout ce tintamarre. A moins qu’il y ait une main invisible qui cherche à distraire. La guerre entre deux clans du PNDS est une affaire, comme on dit, entre des Chinois.

Les Japonais ne sont pas concernés. Aujourd’hui, la nécessité est de se concentrer sur ce que nous avons à faire. La quête de notre souveraineté et le développement économique du pays. Et en cela, quelque part certains ne mettent pas tout l’entrain nécessaire. Plus grave, les Nigériens ne doivent pas se laisser abuser. Qui nous dit que tous les deux camps font semblant de s’entredéchirer dans la perspective de ratisser large chacun de son côté et se retrouver à terme au moment de conquérir le pouvoir. On doit oublier Issoufou, Bazoum et tous les autres qui n’ont qu’en tête le pouvoir. L’histoire est pleine de surprises. Les révolutions ont toujours été récupérées, détournées par des gens qui ne valaient pas la peine. Alors concentration maximale.
Modibo (L'Actualité)