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COOPERATION MILITAIRE / Le CNSP et le peuple unis contre l’impérialisme : Et la France, dolé, partira du Niger !

Les Nigériens prennent au sérieux les menaces d’agression de la France contre leur pays, se demandant, interloqués, au nom de quoi, la France peut-elle penser avoir le DROIT, de piétiner leur souveraineté pour rester dans le pays avec son armée et ses armes ? Le Niger est-il redevenu un protectorat de la France auquel cas, la France devra aller, devant les Nations-Unies, justifier que le Niger ne soit plus indépendant pour ne se réduire qu’en un méprisable département français ? Alors que le pays ne peut plus s’entendre avec les autorités françaises pleines d’arrogance et de mépris pour notre peuple et ses autorités, l’on ne comprend pas que la France ne puisse pas comprendre que nous ne pouvons plus faire bon ménage et que de fait, entre elle et nous, le divorce attendu par les Nigériens depuis des années, est enfin consommé ? Peut-elle ne pas comprendre que ce Niger n’est pas la propriété de ceux qu’elle défend mordicus, refusant de voir, pour le peuple, non pour elle-même, le mal qu’ils auront fait en douze ans de gestion calamiteuse ?

Oui, et la France partira.

Elle partira de chez nous parce que le Niger est nôtre. Elle partira de chez nous, parce qu’elle ne peut se prévaloir d’aucun privilège chez nous que nous puissions réclamer chez elle. Elle est chez elle chez elle, et nous chez nous, chez nous. Pourquoi, peut-elle chasser de chez elle comme des bons à rien, ces Africains indésirables et que nous ne puissions pas le faire pour ses ressortissants qu’elle appelle, dans ses choix lexicaux, des expatriés, non des migrants comme elle en accable nos frères qui viennent pour travailler chez elle, non pour profiter ? On a appris que la France ne veut pas et ne va pas quitter le Niger, un discours néocolonial que d’autres, notamment un maire LR que l’on a entendu sur les réseaux sociaux, et avant lui d’autres hommes politiques français, relaient, prétendant qu’ils ont vocation à rester au Niger. Mais ils oublient que le Niger est nôtre, non leur propriété. Et le système qu’on a défait et qui leur aura « vendu » le pays n’y pourra rien. Quand la France insiste à ramener ses amis au pouvoir, on aura compris que ces derniers sont là, d’abord choisis par la France et non par le peuple, mais surtout pour travailler au bénéfice de la France non du pays dont ils se réclament. La France, par un tel comportement se ridiculise à la face du monde et elle doit comprendre qu’en persistant dans une telle erreur fatale, elle ne se donne plus aucune chance sur le continent, et notamment au Niger, ce pays qu’il a perdu comme il a perdu par les mêmes errements le Burkina et le Mali.

Elle va échouer parce qu’aucun pays du monde ne peut, après avoir trompé l’OTAN à partir détruire en Libye, la suivre pour aller dans une nouvelle aventure pour ajouter à la poudrière qu’elle créait dans la même zone. L’Algérie qui tient à sa stabilité, ne se laissera pas faire et elle avait averti contre toute attaque qui viserait le Niger pour semer encore le bordel dans la sous-région. On a compris que pour qu’on ne la taxe pas de comportement colonialiste, la France a cru qu’elle serait plus maligne à se servir d’un autre, notamment d’une CEDEAO sans âme, pour l’employer à intervenir militairement au Niger. Mais avant de parler de cela, parlons d’abord de la France et notamment de son président, au devant de ce projet malveillant pour le Niger par lequel il voudrait faire plaisir à des autorités malaimées du peuple qu’il installait au Niger à la suite d’une élections tropicalisée, juste pour ses intérêts, n’ayant que faire de ce que le peuple puisse souffrir tant de la mal gouvernance de ses amis.

Quand Emmanuel Macron perd les pédales…

Le Président français qui a cru qu’en stationnant ses soldats au Niger, à l’aéroport de Niamey, à quelques encablures de la présidence, il dissuadait contre toute tentative de coup d’Etat, ne pouvant comprendre que les militaires nigériens soient si espiègles à déjouer ses pièges pour agir quand ils le décideront. C’est pendant que ses soldats dormaient tranquillement dans leur QG, ne pouvant rien soupçonner de ce qui se tramait dans le palais, que les militaires nigériens reprenaient le pouvoir dans les mains inhabiles de Bazoum Mohamed, réorientant la marche du pays. Face à l’événement qui a surpris le monde, le président français n’eut de réaction que la colère, incapable de contenir ses émotions et c’est dans un tel état qu’il eut un discours peu noble pour son rang, parlant du Niger comme s’il parlant de son enfant s’il devrait en avoir, versant dans un ton paternaliste qui ne peut que davantage offusquer des Nigériens qui en ont assez de son regard méprisant sur eux et sur leur pays. Alors que la situation commandait de sa part, distance et retenue, pour mieux analyser ce qui arrivait, il se fit cet avocat brutal qui ne peut cacher son parti pris dans le malaise nigérien. Et au lieu de parler avec la rationalité, il écouta son coeur endolori, versant son venin sur un pays et ses nouvelles autorités. On n’est d’ailleurs que très étonné de l’entendre dire qu’elle ne reconnait d’autorités pour le pays que les hommes – ses mis – qui ont été pourtant déposés depuis la semaine dernière, aujourd’hui entre les mains de ceux qui ont la réalité du pouvoir et qui n’entendent céder à aucune pression ni même à aucune menace ou intimidation, « d’où qu’elles viennent ». Macron avait donc eu tort, sans doute pour le regretter après, de s’inviter dans un problème nigéro-nigérien en parlant avec son coeur et ses émotions.

Promettant à la face du monde qu’elle répondra de manière intraitable, la France a montré finalement de quel bois elle est faite pour qu’au Niger, comme ailleurs, l’on se méfie d’elle et s’éloigne d’elle. Le Niger peut-il mériter les foudres de la France parce que simplement les Nigériens diront qu’ils ne voudraient plus d’elle comme partenaire ? Sommes-nous obligés de rester avec la France et de commercer avec elle ? Non. Les Nigériens ont des choix nouveaux avec ceux qui le méritent et son forcing ne peut l’amener à rester dans le pays tant que, même illégitimes, ainsi qu’elle veut le faire entendre, les nouvelles autorités, par la demande pressante des Nigériens, demandent qu’elle se retire du pays avec ses soldats. Si elle part avec ses travailleurs civils, de quel droit, doit-elle garder ses nombreux militaires dans le pays ? C’est elle qui décidait de partir avec ses ressortissants et elle peut les garder indéfiniment, aiment à le dire l’opinion nigérienne ; tout le temps qu’elle voudra, d’autres pays amis, ayant décidé que les leurs restent car ne voyant aucune menace qui les viserait pour les exfiltrer. Faut-il alors croire que c’est la perspective malveillante d’une France déchue de pilonner par ses arrogances le Niger, qu’elle décidait de mettre à l’abri ses ressortissants ? Mais alors que fait-elle de ceux de l’espace CEDEAO si nombreux dans la capitale nigérienne ? Qu’ils en meurent ne lui dit rien ? Quel cynisme français !

Et la France souffrira de son échec au Niger…

En se servant de la CEDEAO, quand elle ne peut mobiliser l’Europe dont les membres sont si lucides à ne pas entendre les élucubrations et les folies de la France à aller dans une aventure insensée, la France, misant sur le discours trop opportuniste et hâtif du nouveau président de la CEDEAO et du Nigéria, Bola Tinubu, ne peut comprendre que tout ne puisse pas dépendre que de la volonté d’un homme, d’autres réalités pouvant rendre impossible et risqué la mise en oeuvre peu intelligente de certaines mesures prises à la va-vite contre un peuple, non contre une « Junte ». La CEDEAO c’est des peuple métissés qui ne peuvent accepter que leurs dirigeants prennent et mettent en oeuvre des mesures comme celles qu’on vient de prononcer contre le Niger, en manipulant les chefs d’Etat de l’espace. Dans tous les pays et surtout ceux qui se sont mis au devant du projet français, les opinions nationales se sont élevées pour dénoncer des mesures disproportionnées, qui ne peuvent se fonder sur aucun texte, méchantes et injustifiées. Et tout de suite, y compris au Nigéria, les dirigeants se sont rendus compte de la complexité de la mise en oeuvre de leurs mesures, comprenant enfin que les économies de la sous-région sont interdépendantes de sorte que le Niger ne sera pas seul à en souffrir. Le Nigéria le sait. Le Benin surtout. D’ailleurs, tous sont arrivés à comprendre aussi qu’aller au Niger avec des troupes, c’est prendre de gros risques pour toute la sous-région, et notamment pour ce pays visiblement stable qui se laissent instrumentalisée par une France qui n’a pas de frontière avec nous pour en souffrir. Les communautés venant de l’espace de la CEDEAO, ont à cet effet manifesté et publié une déclaration dans laquelle elles rejetaient les décisions inhumaines de la CEDEAO, saluant la coexistence fraternelle et pacifique avec le peuple brave du Niger. La CEDEAO, ne peut donc pas violer ses propres idéaux d’intégration pour s’attaquer à un pays tiers. Si elle devra le faire, les pays qui viendront, devront officiellement déclarer la guerre au Niger pour que le Niger sache à quoi s’en tenir et sur un tel point, le Niger n’est pas seul. Si elle croit en ses textes, l’organisation communautaire ne peut porter une guerre par procuration contre un Etat membre sans créer les conditions de sa disparition inévitable. Elle doit choisir entre servir ses idéaux ou servir de main armée à une France qui se cache derrière elle pour recoloniser le continent.

Il est d’ailleurs malheureux d’entendre à travers une dépêche de l’AFP que « Paris appuie «avec fermeté» les efforts de la CEDEAO pour faire échouer le putsch ». C’est à croire que cette France d’Emmanuel Macron a perdu la tête : comment peut-elle parler de faire échec à ce qui a réussi et qui a mis aux placards ses « amis » ? Tant que la France et ses supplétifs africains ne font pas trop attention aux causes de ces situations pour s’agripper aux conséquences, jamais ils ne réussiront à régler les problèmes qu’il y a dans notre espace. Pour nourrir les rêves de l’ancien régime dont certains membres se cachent à l’ombre de son ambassade, la France qui tient les mains de ses sous-préfets déchus à savoir l’ambassadrice à Paris, Mme. Kané Aichatou Boulama, relevée de ses fonctions, et l’ex-chef de gouvernement errant dans une Europe où les événements le surprirent, se nourrissent de faux espoirs, le Niger, sa « Junte » et son peuple marchant vers des destinées nouvelles dans lesquelles, la France, elle-même, sans qu’on ne le lui impose, s’est exclue, ne devant plus revenir au Niger, même si en partant, elle demandait de lui sécuriser son ambassade. Peut-elle donc manquer de courage à laisser le Niger tranquille ?

Une attaque de la CEDEAO ou du moins du Nigéria, du Togo contre le Niger signerait la fin de la CEDEAO. Aujourd’hui, l’on compte potentiellement quatre pays qui pourraient ne plus en faire partie, Ce n’est pas rien.

Les Nigériens prennent au sérieux les menaces françaises mais rendent coupable certains chefs d’Etat de la CEDEAO…

Le peuple veille, et avec lui l’armée nationale qui a à sa tête depuis quelques jours, une nouvelle hiérarchie qui n’est pas dans la combine politique. Celle-ci, comme les autorités nouvelles du pays, ont fait le choix de la patrie et entendent se battre pour que l’intégrité du territoire national soit préservée. Certains partenaires et d’autres amis sont avec le pays. Aussi, de la même manière qu’après avoir vainement invoqué le fait qu’elle ait signé des accords avec un gouvernement « légitime » pour s’en prévaloir de ne pas quitter le Mali, dans le cas du Niger, la France finira par reconnaitre que le Mali n’est plus indépendant que le Mali ou le Burkina, pour accepter, toute honte bue, de s’en aller, laissant le Niger aux Nigériens. D’ailleurs, pourquoi tient-elle tant à rester et à avoir à la tête du pays, des hommes dont les Nigériens disent ne plus avoir besoin de la gouvernance. Y a-t-il un deal entre la France, des accords secrets sinon entre Emmanuel Macron et ces hommes pour tenir tant à leur survie politique ? Devant le conseil de sécurité des Nations-Unies, la France entendra que le Niger est un pays souverain et qu’elle ne peut rien lui imposer, elle ne rien choisir pour lui. Elle comprendra que la CEDEAO et son Tinubu ne peuvent lui être d’aucun secours dans sa déchéance sahélienne. Et le Niger pourra avoir des relations plus saines avec les peuples qui savent le respecter non ceux qui peuvent le menacer, l’agresser, et avoir l’arrogance de prendre des armes contre lui. Dans une telle démarche, elle sait qu’elle ne rend aucun service à ceux, qui, ayant vendu leur âme au diable, l’appellent à détruire le pays, peut-être parce qu’il ne devrait plus être le leur, ou qu’il n’avait jamais été le leur. Les Nigériens, eux, comprennent et n’auront pas tort de voir en eux des conquérants.

Et dolé, la France partira du Niger. C’est en se targuant de sa souveraineté sur son territoire qu’elle chassait des Africains de son espace. Le Niger, agissant sur le même palier, réussira à la faire partir.

Emmanuel Macron se trompe d’époque. On comprend que beaucoup de Français se plaignent de sa politique. Il n’a rien compris de que les temps ont changé !

Alpha