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Contentieux électoral du 21 février 2021 : Le président Mahamane Ousmane réclame toujours sa victoire !

Le samedi dernier, le président Mahamane Ousmane a co-animé avec son avocat-conseil, Me Lirwana Abdrahamane une conférence de presse. C’était à la Maison de la Culture Djado Sékou de Niamey, en présence de certains leaders et représentants des partis de la Cap 20-21 de l’ACC, FRD et Alliés et de nombreux militants de l’opposition politique. Prenant la parole en premier pour planter le décor, d’entrée de jeu, le président du RDR Tchanji et candidat de la Coalition d’une Alternance Politique,

Mahamane Ousmane, a rappelé que les raisons de sa sortie médiatique après plusieurs mois de silence depuis la dernière du 22 mars 2021 : «La dernière fois que j’avais communiqué, avec vous et à travers vous à Africa Hall et évidemment que l’opinion nationale et internationale, et depuis vous ne m’avez pas entendu, vous ne m’avez pas vu. Déjà à Africa Hall, j’avais annoncé que nous avons pris la décision de rejeter les résultats du second tour qui avaient été annoncés à l’époque et nous allons exercer deS recours judiciaires, nous allons au contentieux. Ce qui est tout à fait normal et légitime, c’est tout à fait fondé d’autant plus que les uns et autres aussi bien que les citoyens nigériens qui ont été appelé à exercer leur droit, que les observateurs nationaux et internationaux ont observé la manière dont les élections se sont déroulées. En ce qui me concerne, je ne suis pas du genre mauvais perdant comme on dit. J’ai toujours été légaliste, mais j’ai toujours été résistant à l’injustice, aux violations des droits, des libertés individuellement et collectives. Pour la petite histoire, depuis 1980, encore jeune fonctionnaire, je résistais contre les injustices, les inéquités en m’adressant aux juridictions compétentes et Dieu merci j’ai toujours fini par avoir raison. Si vous ne m’aviez pas entendu jusqu’ici, c’est parce que j’ai choisi cette voie de droit. Recours au niveau de la Cour Constitutionnelle mais recours aussi au niveau des autres institutions, des institutions internationales, telles que la Cour de justice de la CEDEAO, qui est compétente sur un certain nombre de matières. Nous avons relevé, constaté, avec l’aide de nos conseils, des violations avérées et soumis à cette Cour ».

Après ce recours devant cette juridiction commune le président Ousmane et son conseil estime que le droit sera dit et cela pour plusieurs raisons qu’il a bien évoqué en ces termes : « D’abord parce que ce recours-là est d’une importance capitale non pas pour ma modeste personne, parce que je ne lutte pas pour moi-même. Il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation nigérienne, il s’agit des citoyens nigériens qui se sont mobilisés et qui ont exprimé des choix et qui constatent, avec moi, que leurs choix, leurs droits ont été violés. Je ne suis du genre à tolérer, à supporter ou abandonner, je suis droit dans mes bottes mais aussi la nation nigérienne a besoin de construire, sur des bases saines, un certain nombre de valeurs unanimement reconnues, la démocratie la vraie, la liberté, les droits humains, la paix, la sécurité et le développement ». Le président Mahamane Ousmane d’ajouter que ces valeurs ne peuvent pas avoir lieu tant que le pays reste dans un contexte d’injustice, d’insécurité et de mauvaise gouvernance avec des prédations des fonds publics, entretenant le pays dans une situation de dernier pays de la planète sur plus d’une dizaine d’années maintenant.

Il est important selon toujours le président Mahamane Ousmane que « si nous voulons conserver un pays démocratique, de construire une véritable nation dans laquelle les droits des uns et des autres sont respectés, un pays de justice ; un pays de paix ; un pays où il fait bon vivre. Nous devons lutter en suivant justement ces voies de droit qui sont prévues par non seulement nos lois internes et règlements, mais aussi notre constitution ainsi que les différents accords et traités internationaux auxquels notre pays a souscrits qui ont valeur de lois ». Cette réclamation, Mahamane Ousmane et ses amis de l’opposition entendent la poursuivre malgré tout.

Une sortie médiatique du président Ousmane qui laisse entendre pour beaucoup d’observateurs que rien n’est encore fini et d’ailleurs, tout risque d’être remis en cause.

« La deuxième raison c’est la nécessité et l’opportunité de soutenir ce recours, parce que mes chers amis, mes chers compatriotes si vous regardez autour de nous les différents pays frères et amis qui sont aujourd’hui confrontés à nombreuses difficultés, à des instabilités ont tous le même substrat à partager : les violations des constitutions, les manigances qui sont indéfiniment reconnues, ce sont les manipulations des constitutions, des lois électorales ainsi que les pratiques de l’expression des suffrages populaires. Ce sont ces éléments là qui conduisent à des crises, des fois crises ouvertes et des fois des coups d’Etat violents avec des dégâts incalculables. Ils peuvent être évités dans la mesure où les uns et les autres peuvent être à mesure de respecter la loi. Mais le refus justement de respecter les règles du jeu, conduit à des situations de ce genre. Je ne voudrais pas faire du tort à des pays voisins ou amis, mais tout le monde a suivi l’évolution de la situation en Centrafrique ; de notre voisin immédiat le Tchad où l’annonce de la victoire du président candidat dès le 1er tour a coïncidé avec son assassinat. Notre autre voisin, le Mali, vous avez suivi aussi ce qui s’est passé. Les élections se sont déroulées, les premières ensuite des nouvelles élections ont suivi avec également des tripatouillages des lois et règles du jeu. Même chose en Guinée Conakry, 1er mandat que tout le monde a suivi, 2e mandat là aussi la même chose, puis modification constitutionnelle, modification des lois électorales, contestations et voilà qu’à la surprise générale, encore que certains disent que c’était prévisible ».

Les conseils du président Mahamane Ousmane représentés par Me Lirwana soutiennent que toutes les chances de gagner sont de leurs cotés. Me Lirwana l’a fait savoir à travers les arguments qu’il a développés et qui mettent en exergue le sort des milliers d’urnes volées dans les régions excentrées du pays et qui seraient convoyées et comptabilisées par la Ceni au profit de l’autre candidat.

Selon Me Lirwana, le gouvernement nigérien aurait, selon ses conseils, reconnu devant la Cour d’Abuja, que ces perturbations majeures seraient l’oeuvre des terroristes.

Ainsi pour expliquer le contenu de la requête de son client, Me Lirwana a, de prime à bord, rappelé que la Cour de la CEDEAO «est compétente pour sanctionner les violations de droit de l’homme et la discrimination faite pas les Etats membres».

Parlant de l’organisation des élections, Me Lirwana Abdrahamane, a tout d’abord rappelé que «l’opposition politique a été écartée d’une façon ou d’une autre dans l’élaboration du fichier électoral, dans la révision des textes électoraux et dans la nomination et la désignation des membres de la CENI, censés organiser les élections». Selon l’accusation, au cours de cette élection 5154 procès-verbaux incorrects ont été envoyés à la Cour Constitutionnelle et que l’opposition conteste.

«Au regard de ces procès-verbaux, si la Cour se prononce et les annule, le candidat du RDR Tchanji est gagnant de ces élections, loin des chiffres qui ont été donnés par la CENI», a-t-il dit. Toujours selon Me Lirwana, si la Cour de la CEDEAO invalide les procèsverbaux incriminés «le candidat (Bazoum Mohamed ndlr) va perdre 900.000 voix, quant à Mahamane Ousmane, il va perdre un peu moins de 100.000 voix».

Les preuves sont factuelles, les motifs invoqués sont fondés et je vous dis ici, que, moi j’ai la ferme conviction que la Cour de la CEDEAO va prononcer des sanctions sur les violations et sur les discriminations, a assuré Me Lirwana. Le Président Mahamane Ousmane et son avocatconseil ont, par ailleurs, appelé leurs soutiens à s’unir derrière cette cause jusqu’à la fin de cette procédure.

Selon les résultats définitifs proclamés par la Cour Constitutionnelle, le candidat Mohamed Bazoum a remporté le second tour de la présidentielle avec 55,75% des suffrages exprimés valables et 44,25% pour le Président Mahamane Ousmane de la Coalition pour une Alternance politique CAP 20- 21, ACC, FRD et Alliés.

Donc cette requête n’est pas personnelle, et la victoire sera notre victoire, la victoire du peuple nigérien souverain et nous n’entendons pas qu’elle soit à nouveau volée. Voilà les motivations. Il est important, si nous voulons.

Moussa Dodo