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Conférence panel de haut niveau : Réunir les idées pour une meilleure gouvernance de la transition et de l’après transition

A l’occasion du vernissage du livre intitulé ‘’Le 26 juillet du Niger : pour un recentrement et un jaillissement’’, écrit par le Professeur Amadou Saïbou Adamou, un panel de haut niveau a été organisé, au centre Amir Sultan de Niamey. Outre l’auteur du livre, on note également parmi les conférenciers, Pr Issoufou Yahaya historien et politologue, enseignant chercheur à l’Université de Niamey avec pour thème ; qui parlé du thème ‘’Esquisse d’une autre architecture de gouvernance politique du Niger’’ et Dr Abdoul Aziz Saïdou, Chercheur en agro-écologie et génétique des plantes avec son thème, ‘’Paradigme pour un système économique autonome et résilient’’. Ces trois conférenciers ont animé les débats dont l’objectif est de faire une analyse sociopolitique et économique orientée vers des perspectives pour une meilleure transition au Niger. Plusieurs points et propositions ont été développés.

Dans son intervention, Dr Abdoul Aziz Saidou a d’abord rappelé que la question économique est l’une des préoccupations les plus transversales et surtout complexes tout en soulignant que les fondements de la crise actuelle que traverse le Niger ne sont pas exclusivement politiques. En effet, l’économie reste un élément important qui explique cette situation. La préoccupation de ce chercheur tourne surtout autour de la mise en place d’un système économique autonome et résilient pour un meilleur développement économique et financier et une indépendance budgétaire du Niger. « L’autonomie pour laquelle nous réfléchissons, c’est la capacité pour le Niger d’avoir un système économique dont les priorités sont définies par lui-même ; dont les objectifs sont définis par lui-même, dont les partenariats sont choisis par le Niger. Un système dans lequel l’essentiel des ressources et attributions fondamentales dépendent du Niger », a-t-il fait savoir tout en rappelant la position du Niger parmi les pays producteurs des céréales et sa superficie qui peut permettre de nourrir sa population et d’exporter dans les autres pays.

Selon Dr Abdoul Aziz Saidou, une lutte contre le luxe dans les administrations, la gérance des recettes de l’Etat par les concernés seront des moyens qui peuvent permettre de progresser dans l’indépendance budgétaire. « Il faut du sérieux pour contrôler les recettes de l’Etat et éviter toutes les formes de détournement à tous les niveaux et dans tous les domaines », a-t-il indiqué. Dr Abdoul Aziz Saidou a ensuite esquissé une proposition consistant à la création d’un institut pluridisciplinaire. « Ma dernière proposition est la mise en place d’un institut pluridisciplinaire pas composée uniquement d’économistes mais, qui va être la cheville ouvrière de la pensée pour un modèle économique au Niger », a-t-il dit.

Pour sa part le professeur Amadou Saïbou Adamou a fait le point sur la vie socioéducative du pays en expliquant la contribution des valeurs culturelles dans le développement d’un pays et un attachement à garder ses valeurs pour le bien être de toutes les communautés du pays. « Le recentrement se fait aussi au prix d’un recours à nos valeurs, celles qui fondent et gèrent encore nos sociétés, qui sont encadrées par l’islam et dont les ressources doivent continuer à nourrir notre communauté », a-t-il souligné avant de mettre l’accent sur la nécessité d’avoir une justice libre et transparente qui sera au service de tous. « Il faut avoir un renforcement de toutes les institutions de justice, il faut armer notre justice », a suggéré le chercheur.

Quant au Pr Issoufou Yahaya, sa réflexion a porté sur la vie politique du Niger tout en abordant le contexte de gouvernance et la mauvaise gestion gouvernementale que le Niger a connue depuis longtemps. Il a ensuite attiré l’attention des nouveaux gouvernants à asseoir une gouvernance éthique dans l’intérêt de l’ensemble des Nigériens, à sécuriser les ressources du pays pour le pays dans le cadre de l’animation institutionnelle de la transition et la fondation de la nouvelle République. Parmi ses propositions, la plus grande est la création d’une chambre, le Sénat et la réduction de nombre des députés. « Je pense aussi que le nombre des députés doit être restreint pour permettre la mise en place d’une autre chambre, un Sénat, c’est important, une chambre de la société civile et un conseil de sage », a estimé Pr Issoufou Yahaya.

Moumouni Amadou Yacouba (Stagiaire)

Source : https://www.lesahel.org