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Conférence des jeunes fonctionnaires : Diagnostic sans complaisance des comportements des agents dans l’administration publique

Le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé hier matin à Niamey, l’ouverture des travaux d’une conférence dédiée aux jeunes fonctionnaires sur le thème «Réaliser son rêve par une meilleure gestion de l’équation de la chance et de la carrière professionnelle». C’est une initiative du Ministère en charge de la Fonction Publique à travers le Haut-commissariat à la modernisation de l’Etat (HCME) avec le soutien financier de la Coopération Suisse au Niger. La rencontre s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation sur le comportement des jeunes fonctionnaires dans l’animation de l’action publique (obligation et qualités). C’est une opportunité pour le partage et des échanges fructueux entre les experts et les jeunes fonctionnaires sur les bonnes pratiques administratives et managériales afin de forger sa chance pour réussir sa carrière professionnelle.

Au cours de cette journée d’échanges, trois thématiques ont été développées par des conférenciers sur l’éthique et la déontologie de l’agent du public, la construction d’une carrière par des bonnes pratiques et enfin la poursuite de son rêve en utilisant l’équation de la chance.

Lors de cette rencontre, trois aspects ont attiré l’attention du Premier ministre. D’abord c’est le rêve. « Le rêve est si important dans la vie, sans lui, personne ne peut se projeter pour saisir sa chance. Le rêve suppose d’en avoir au moins un qui vous interpelle sur votre avenir», a-t-il déclaré. Le rêve est, selon le Chef du gouvernement, une trajectoire de combat pour la réussite sociale. Autrement dit, le rêve n’est utile que s’il est porteur d’un engagement et d’une discipline pour atteindre son propre épanouissement, celui de la famille et de la communauté. «La jeunesse étant le fer de lance de la construction d’une nation, elle est incontournable pour une relève de qualité. C’est pourquoi, ce rituel d’intégration des jeunes fonctionnaires est pour moi une occasion de lancer un vibrant appel aux anciens sur leur devoir républicain d’accueillir avec bienveillance ces jeunes afin de les aider à éclore leurs talents pour mieux servir notre pays», a exhorté le Premier ministre.

Ensuite le concept de la bonne gestion a aussi attiré l’attention du Premier ministre, SE. Ouhoumoudou Mahamadou. Sur ce point, le Chef du gouvernement s’est interrogé sur ce qu’est la bonne gouvernance. C’est fondamentalement accomplir ses charges de travail avec un effort continu d’amélioration des performances conformément aux textes de la République, à la déontologie de la corporation et à l’obligation de produire des résultats satisfaisants pour soi-même, son administration, les usagers et le pays avec un sens élevé de responsabilité et d’obligation de compte rendu à sa hiérarchie. «C’est dire qu’à chaque étape de vos carrières respectives, vous devez transformer vos rêves professionnels en une réalité tangible de fonctionnaires exemplaires qui respectent les règles et les valeurs de la République en vue d’incarner une administration de développement qui délivre des services de qualité», a dit le Premier ministre à l’endroit des jeunes fonctionnaires.

Puis, le troisième aspect qui a reçu l’appréciation du Chef du gouvernement, c’est la notion de chance. A ce titre, M. Ouhoumoudou Mahamadou a dit que peu de gens réalisent leurs rêves en allant jouer aux jeux de hasard. «Non, ce n’est pas de cette chance qu’il s’agit ici. La chance, qui doit sous-tendre le déroulement d’une carrière professionnelle, doit être celle qui récompense le travail bien fait et non la paresse, la négligence et le hasard. Alors, la chance pour un fonctionnaire c’est l’opportunité qu’il saisit à travers l’évaluation satisfaisante de son travail par sa hiérarchie. La chance doit venir du mérite, de la rigueur dans le travail, de l’atteinte de résultats assignés, de l’esprit d’équipe, du respect de l’autorité et des ainés. La chance ne sourit qu’à ceux qui savent la saisir», a expliqué le Premier ministre.

Le Premier ministre a ensuite évoquant certains problèmes de l’administration publique dont la lourdeur et la lenteur administrative, la persistance des déviances comportementales préjudiciables à l’efficacité des services publics, le déficit de civisme chez certains agents de l’Etat, et les retards et l’absentéisme chroniques. «Nous devons retrousser nos manches individuellement et collectivement, pour résolument, nous attaquer à ces dysfonctionnements de nos administrations publiques», a-t-il préconisé.

Auparavant, la ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, Mme Daoura Hadizatou Kafougou a rappelé que le Niger s’est doté d’une stratégie de développement et croissance inclusive (SDDI-Niger 2035) qui accorde une place de choix au développement du capital humain, à la création d’emplois et à la promotion des femmes et des jeunes. A ce titre, le ministère se positionne comme un des principaux acteurs sur l’échiquier national aux cotés des ministères du secteur de l’éducation  et de la formation professionnelle en vue de rehausser la qualité des ressources humaines et d’en assurer un usage judicieux. «Le gouvernement met tout en œuvre pour que la production quantitative et quantitative de compétences cadre bien avec le besoin des secteurs publics et privés et que l’accès des jeunes Nigériens aux emplois tant sous régional, régional et international soit une réalité», a assuré la ministre en charge de la Fonction publique.

De son côté la représentante de la Coopération Suisse au Niger a indiqué que la jeunesse ne constitue pas seulement que l’avenir du pays, mais qu’elle est plus que jamais la force d’un véritable développement socio-économique durable. « Les rêves des jeunes, leurs aspirations, leurs réflexions ont le potentiel de transformer le présent incertain en un futur prospère ». De ce fait, elle a estimé que pour faire de la jeunesse la génération de demain qui sera apte à prendre la relève, il y a lieu d’assurer le transfert du savoir des anciens cadres au profit de la future génération de cadres.

Aussi, a-t-elle noté que le gouvernement du Niger à très tôt mis en place une politique de modernisation de l’Etat à travers le HCME. «Fortement convaincue d’une telle politique, la Coopération suisse a décidé d’accompagner le Niger à travers le HCME pour l’opérationnalisation de cette politique», a-t-elle rappelé.

 Mamane Abdoulaye(onep)