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Commission des droits de l’homme des Nations-Unies : «La faim est une honte et une atteinte à la dignité humaine»

Dans la suite du formidable travail mené par les organisations de la société civile nigerienne, et tout particulièrement par Alternative Espaces Citoyens, j’ai déposé le 4 octobre 2021 une proposition de loi-cadre sur le droit à l’alimentation au Niger.
Il s’agit de faire voter un cadre législatif adéquat pour l’exercice et la jouissance d’un droit humain fondamental consacré par notre Constitution.
Cette loi va permettre de déterminer les éléments constitutifs du droit à l’alimentation ainsi que les principales obligations de l’Etat et des autres personnes morales de droit public et privé.
Elle définit les principales orientations en matière de réalisation du droit à l’alimentation et les mécanismes de protection de ce droit.
Ainsi, il est par exemple indiqué que l’exercice du droit à l’alimentation ne doit faire l’objet d’aucune limitation ni d’aucune mesure régressive délibérée.
Les autorités publiques doivent veiller à ce que chaque individu puisse disposer des moyens nécessaires ou conditions objectives nécessaires à la satisfaction de ses besoins alimentaires ou nutritionnels. Notre proposition de loi mentionne aussi que chacun a le droit de solliciter et d’obtenir la protection de l’Etat en cas de perte de ses moyens de subsistance suite à des circonstances indépendantes de sa volonté.
De la même manière, l’Etat est tenu de mettre en place les mécanismes appropriés pour garantir l’accessibilité des aliments en tenant compte des pouvoirs d’achat des ménages à faibles revenus en milieu urbain comme en milieu rural et de protéger les personnes vulnérables contre les pratiques des autres acteurs alimentaires.
L’Etat doit sécuriser les détenteurs de droit sur le foncier agricole de sorte à leur permettre de protéger leur capital productif.
Les autorités doivent protéger les petites exploitations agricoles familiales et abroger toute mesure limitant l’exercice de droits pérennes et l’accès des citoyen.ne.s, en particulier les femmes, aux terres de cultures et de pâturage.
L’Etat doit donner effet au droit à l’alimentation en agissant pour garantir aux personnes dans le besoin le meilleur accès aux denrées alimentaires.
Je reste convaincu que c’est une part importante de notre humanité et de notre dignité que de garantir à chaque Nigerien.ne le droit de se nourrir sainement et suffisamment. C’est une question qui traverse les appartenances quelles qu’elles soient, et c’est pourquoi je requiers humblement le soutien de tous les députés (majorité comme opposition), de la société civile, bref de la communauté nationale pour faire avancer une des causes humaines les plus importantes de notre époque.

Député Ibrahim Yacouba