Chroniques du lundi : Espoir - Par Alou Moustapha
La semaine dernière, l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine et celui de l’Etat du Qatar accrédités auprès de notre pays étaient au Palais de la Présidence pour échanger avec le Président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.
Ces audiences, tout naturellement, ont porté sur le renforcement de la coopération entre le Niger et ces deux pays dont le développement a atteint aujourd’hui sa vitesse de croisière. En cette période difficile, la Chine et le Qatar viennent ainsi de faire preuve de célérité dans la relance et le resserrement de leurs relations avec notre pays.
Dans le même sillage, le Premier Ministre, Lamine Zeine Ali Mahamane, recevait successivement les Ambassadeurs du Royaume du Maroc, de la République Fédérale du Nigeria et de l’Etat de Qatar accrédités auprès de notre pays.
Le Niger, prêt à coopérer avec tout pays et toute organisation communautaire, régionale ou internationale, qui respecte sa dignité et les aspirations de son peuple, ne peut, désormais, s’accommoder avec toute relation condescendante, paternaliste, teintée de velléité d’ingérence dans ses affaires.
C’est du reste ce qu’a clairement affirmé le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens de l’Extérieur, Bakary Yaou Sangaré, samedi dernier, en recevant les copies figurées des lettres de créance de la nouvelle Ambassadrice des USA accréditée au Niger.
Ce regain d’intérêt pour le Niger, rythmé par le retour des partenaires, augure assurément des lendemains meilleurs malgré les sanctions illégales prises contre notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA en violation flagrante de certaines dispositions de ces organisations sous régionales.
S’agissant justement du respect des dispositions des organisations communautaires, le Président du Conseil National pour la sauvegarde la Patrie, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a signé une ordonnance portant abrogation de la loi n°2015-36 du 26 mai 2015 relative au trafic illicite de migrants.
Cette loi, votée en 2015 par les instances législatives de l’ordre ancien sur « instructions » et influence de certaines puissances étrangères, a transformé les autorités de l’époque en gendarmes du Sahara et érigé malheureusement notre pays en goulag à ciel ouvert. Elle a été prise en contradiction flagrante avec les règles communautaires et ne prenait pas en compte les intérêts du Niger et de son peuple.
C’est donc en considération de tous les effets néfastes et du caractère attentatoire aux libertés publiques de cette loi que le CNSP a décidé de l’abroger.
D’ailleurs, le retrait simultané du Niger et du Burkina-Faso du G5 Sahel procède de cette volonté du CNSP, du gouvernement et des autorités de la Transition Burkinabé de s’affranchir de toute organisation qui ne répond plus aux ambitions des Etats membres à faire des espaces communautaires des zones de paix, de sécurité et de développement socio-économique dans le respect et la mutualisation des énergies et intelligences en violation de ses propres textes. La réunion des Ministres des Affaires Etrangères des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), jeudi dernier, vient confirmer l’espoir et la volonté commune, voire partagée, du Burkina-Faso, du Mali et du Niger de s’éloigner de tout regroupement communautaire basé sur l’ingérence, la mise à sac de nos ressources naturelles, la violation des choix des peuples, l’imposition de Chefs d’Etat à la solde de certaines puissances occidentales et la fourberie.
Après les Ministres des Finances des pays membres de l’AES qui ont déclenché, à l’issue de leur réunion tenue le 25 novembre 2023 à Bamako, le processus de l’intégration économique des pays membres, leurs homologues des Affaires Etrangères viennent de parachever la conception de l’attelage institutionnel.
Cette architecture organisationnelle qui va au-delà des questions sécuritaires répond aux besoins et aspirations des trois peuples frères unis par l’Histoire, la culture, les échanges commerciaux, la géographie et intimement liés par le contexte, les défis et les enjeux contemporains.
Alou Moustapha (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org