Chronique du lundi : Valorisation de la production nationale - Alou Moustapha
Lors de la séance du Conseil des ministres, tenue il y a plus d’une semaine, plusieurs décisions importantes qui, évidemment, intéressent la vie de la nation ont été prises.
Sous la présidence du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie(CNSP), Chef de l’Etat, Président du Conseil des Ministres, le gouvernement a adopté le projet de décret portant approbation des statuts de la Société d’Etat dénommée « La Nigérienne des Eaux ».
Ce projet de décret permet ainsi à « La Nigérienne des Eaux » de disposer des règles d’organisation et de fonctionnement lui permettant d’accomplir ses missions. « La Nigérienne des Eaux » est notre société, nous, Nigériens et Nigériennes, qui a pour missions l’exploitation, la production et le transport de l’eau potable, c’est-à dire sa distribution de la source (eaux de surface ou eaux souterraines) aux usines de production à nos foyers (robinets ou bornes fontaines) en passant par les réservoirs de stockage communément appelés château d’eau.
Cette nouvelle société nationale remplace la Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN) qui elle, appartenait à la France à travers son groupe Veolia, actionnaire majoritaire ; l’Etat du Niger n’avait que 5% des actions. Pour parler en langage « terre-à-terre », une société à 100% nigérienne et appartenant à l’Etat du Niger remplace la SEEN.
Ainsi donc, depuis 2001, suite à la privatisation débridée de plusieurs sociétés d’Etat, c’est une société française qui exploitait l’eau du fleuve Niger et celle enfouie dans notre sous-sol et nous la distribuait.
Le CNSP et le gouvernement viennent de mettre fin à cette incongruité qui consiste à laisser un opérateur privé étranger, surtout français, en cette période au cours de laquelle ce pays nous voue une inimitié viscérale sans précédent, puiser l’eau du fleuve Niger ou de notre sous-sol, la traiter et nous la vendre, et pire en utilisant les installations appartenant au Niger à travers la Société du Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN).
A partir du dernier conseil des ministres, c’est une société nigérienne, animée et gérée par un personnel nigérien, qui exploitera notre eau, la traitera et nous la distribuera avec une logistique, des infrastructures et des ouvrages qui nous appartiennent. Le même cas de figure se présentera à l’intérieur du pays, dans le milieu urbain, semi-urbain et dans les agglomérations affermées, où en lieu et place de la défunte SEEN, « La Nigériennes des Eaux » sera chargée d’approvisionner les populations en eau potable.
Toujours au cours de cette séance du Conseil des Ministres, le gouvernement a examiné et adopté un projet de décret accordant le bénéficie des avantages du régime conventionnel du Code des investissements à une nouvelle société nigérienne pour son activité de production de sucre brun à Dioundiou dans la région de Dosso.
Cette décision du gouvernement permettra aux compatriotes, porteurs du projet, qui ont décidé d’investir dans la transformation de la canne à sucre et la production d’aliments bétails, d’avoir des facilités afin de bien mener leurs activités et atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés qui sont entre autres la lutte contre la pauvreté à travers la création d’emplois et la réduction de l’importation du sucre à l’échelle nationale.
Ces deux décisions du gouvernement, il faut le souligner, s’inscrivent dans la droite ligne de la prise en main de la production nationale, maillon important dans ce long processus de la reconquête de notre souveraineté. C’est d’ailleurs sur la transformation des produits bruts que le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a axé son intervention le 10 Janvier dernier lors du lancement de la foire des maraichers d’Agadez.
Il faudra que la valeur ajoutée de nos productions puisse profiter à notre pays car les sanctions de la CEDEAO et consorts ont permis aux Nigériens et Nigériennes de prendre conscience de la nécessité de valoriser et transformer la production nationale comme l’a dit le ministre en charge de l’Agriculture.
Alou Moustapha (ONEP)