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Bras de fer Etat du Niger/CEDEAO-UEMOA : Bazoum plus important que le Niger et son peuple

La Cour de Justice de la CEDEAO vient d’emboîter le pas à celle de l’UEMOA en jugeant irrecevable ‘’la requête principale ainsi que celle ‘’aux fins de mesures provisoires’’ dont elle a été saisie par l’Etat du Niger et 7 autres’’ relativement aux sanctions illégales et criminelles imposées à notre pays par l’organisation régionale d’intégration économique

substance du délibéré qu’elle a rendu, jeudi 7 décembre 2023 à son siège à Abuja, est libellée ainsi qu’il suit : ‘’La requête aussi bien principale que la requête aux fins de mesures provisoires dont la cour était saisie de la part de l’Etat du Niger et de 7 autres, sont toutes déclarées irrecevables. Parce que d’un côté, ceux qui représentent l’Etat du Niger actuellement sont des militaires qui ont pris le pouvoir par la force. Et donc ils ne sont pas reconnus par la CEDEAO et par tous les protocoles que le Niger a signés. Donc, ils n’ont pas qualité pour saisir notre Cour, alors ils sont irrecevables’’.
Et de poursuivre : ‘’Les autres parties qui ont également introduit des requêtes aux côtés de l’Etat du Niger, la Cour a constaté que les intérêts sont convergents, c’est-à-dire qu’elles ne poursuivent pas un intérêt différent de celui que l’Etat du Niger poursuit, mal représenté par les militaires. Donc eux aussi, ils sont irrecevables’’.
Quelle analyse la substance de ce verdict peut-elle susciter ? Le premier commentaire, c’est que ce verdict n’a rien d’un acte judiciaire indépendant reposant sur une lecture du droit, c’est une décision purement politique, qui s’aligne clairement sur la position tranchée de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement ayant édicté les sanctions illégales vis-à-vis de notre pays.
Quel est l’argument principal farfelu brandi par la Cour de Justice de la CEDEAO pour prononcer l’irrecevabilité les requêtes de l’Etat du Niger et les 7 autres ? Elle dit que la junte militaire au pouvoir au Niger depuis le coup d’Etat, qui a renversé le président Bazoum, n’est pas reconnue par l’organisation communautaire d’intégration ouest-africaine. Conséquemment, en dépit du fait qu’elle gère les affaires de l’Etat avec le soutien massif et inconditionnel des populations nigériennes des villes comme des campagnes, elle n’a pas qualité pour saisir la Cour d’une quelconque requête.
Par cette décision inique, la Cour de Justice de la CEDEAO estime aussi que le pouvoir au Niger est toujours incarné par le régime déchu de Bazoum, que tous les actes de gouvernance posés par la junte et les institutions qu’elle a mise en place depuis les événements du 26 juillet 2023 sont nuls et de nul effet.
Le Niger est-il subitement devenu, depuis les événements du 26 juillet 2023, une vulgaire province des autres pays membres de la CEDEAO pour que leurs chefs d’Etats et la Cour de Justice de l’institution considèrent que c’est à eux de décider de comment il doit être gouverné, selon leur convenance ? En quoi le sort du président Bazoum Mohamed et de son régime sont-ils plus importants que la vie des 25 millions de Nigériens qui souffrent durement depuis 5 mois des sanctions injustifiées de la CEDEAO ? Est-ce les populations de ces pays frères, qui ont à leur tête des présidents traitres inféodés à la France, qui constituent la population nigérienne ?
Est-ce leurs populations qui ont élu le président Bazoum au pouvoir au Niger pour considérer qu’ils ont le droit de décider de ce qui est bien pour nous Nigériens ? Au point de mettre dans la balance la libération et exil de Bazoum dans un pays de leur choix et la vie des 25 millions des Nigériens. Par ce comportement inadmissible, la CEDEAO n’a jamais méprisé aucun de ses pays membres comme elle le fait avec le nôtre.
Les choses sont désormais claires. Tout ce qui nous reste aujourd’hui à faire en tant que pays souverain, c’est de nous retirer purement et simplement de ce cadre d’intégration économique régionale présumé, qui a clairement montré à face du monde qu’elle est inféodée à la France et à l’Union européenne (UE) pour le maintien de nos pays sous le joug de l’impérialisme occidental.
Avec la création récente de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui entend rester une organisation d’intégration véritablement africaine visant le développement endogène des trois pays (Burkina Faso, Mali et Niger, selon notre propre vision et avec nos propres ressources. A partir du moment où le processus de ce nouveau cadre d’intégration est lancé, il n’y a plus aucune raison de continuer à s’agripper encore à la CEDEAO et l’UEMOA qui ont clairement choisi leur camp. Le président déchu Bazoum passe avant le Niger et son peuple, qui peuvent mourir des effets pervers de leurs sanctions.

Tawèye