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Billet : Bicéphalisme au sommet de l’État

Cela fait un peu plus de 7 mois que dure le ‘’troisième mandat’’ d’Issoufou Mahamadou. Les Nigériens se retrouvent avec deux chefs de l’État. Combien de temps le peuple va-t-il rester otage d’un homme qui veut monarchiser la République ?

En novembre 2018, Issoufou Mahamadou a dévoilé devant l’instance dirigeante du PNDS-Tarayya le nom de son dauphin, donc le candidat du parti à l’élection présidentielle 2020-2021. De son côté, la Coalition pour une Alternance Démocratique CAP 20-21 n’a eu de cesse de clamer son intention de s’opposer à « toute tentative du régime de se maintenir au pouvoir à travers la fraude électorale et les manipulations de la justice et de l’administration dont il s’est rendu maître. ». La suite, on la connaît. Sans grande difficulté, Issoufou Mahamadou a réussi un autre holdup électoral après celui de 2016. Une fois de plus, il a foulé aux pieds la volonté du peuple nigérien. Une fois de plus, il a trahi ses propres engagements, dont celui-là : « En 2021, j’organiserai des élections transparentes et passerai le témoin à celui que les Nigériens auront choisi. ». Non seulement Bazoum Mohamed n’est pas le choix du Comité exécutif national du PNDS-Tarraya, mais son élection à la magistrature suprême s’est faite dans des conditions pour le moins contestables. Ces faits traduisent la volonté machiavélique d’Issoufou Mahamadou de se fabriquer un successeur qu’il pourrait contrôler et manipuler à sa guise.

C’est exactement ce à quoi assistent les Nigériens depuis des mois. Il n’y a pas eu un passage de relais le 02 avril 2021, jour de l’investiture de Bazoum Mohamed. La preuve, 7 mois plus tard, nous sommes dans la continuité promise par le PNDS-Tarraya. Force est d’admettre que Bazoum Mohamed est bel et bien l’avatar de son mentor. Le 10ème chef de l’État du Niger ne l’est que de nom. La réalité du pouvoir reste et demeure entre les mains d’Issoufou Mahamadou. Ce dernier ne rate aucune occasion pour griller la politesse à son successeur. De la COP 26 à Glasgow (en Ecosse) au quatrième Forum de Paris sur la Paix et la Conférence internationale pour la Libye (en France), le Niger a été représenté par deux présidents de la République : Bazoum Mohamed et Issoufou Mahamadou. Ce dernier a tout fait pour s’inviter, d’une manière ou d’une autre, à toutes les rencontres auxquelles a pris part Bazoum Mohamed. Aujourd’hui la question est : combien de temps le peuple va-t-il rester otage d’Issoufou Mahamadou qui veut monarchiser la République ? Pendant une décennie, les Nigériens ont subi les pires brimades de leur histoire sur fond d’injustice et de détournements de fonds publics.
Durant ses deux mandats, Issoufou Mahamadou a fait montre d’un inqualifiable mépris envers ses concitoyens.

Alpha