Bilan de 18 mois avec le Général Salifou Mody, ministre d’Etat chargé de la Défense nationale : Une défense et une sécurité assumées pour des résultats encourageants

Le Général de Division Salifou Mody, ministre d’Etat chargé de la Défense nationale, était sur le plateau de Télé Sahel, mardi soir, dans le cadre d’un entretien visant à faire le bilan de 18 mois d’exercice des responsabilités nationales en matière de sécurité et de défense. 18 mois de nouveaux paradigmes qui n’ont rien à voir avec ce qui avait cours avant les évènements du 26 juillet 2023 et qui, chacun peut le constater, ont apporté du baume au coeur des Nigériens. Outre que les tueries et massacres se sont considérablement estompés, les Nigériens peuvent se réjouir d’un état de fait : les Forces de défense et de sécurité ne sont plus sous tutelle comme l’a si bien souligné le Général Mody qui, dans un langage châtié et qui ne manque pas d’esprit, a indiqué qu’avant le 26 juillet 2023, « nous ne maîtrisions pas la situation sécuritaire », non sans avoir évoqué le contexte de charlatanisme sécuritaire qui prévalait. Charlatanisme sécuritaire ? On croirait à une boutade pour faire rire, mais le ministre de la Défense nationale l’a dit avec gravité, expliquant qu’avant l’avènement du Cnsp, des individus s’étaient arrogé des rôles et des missions pour lesquels ils n’ont ni les prérogatives ni les compétences. Par-delà ce charivari interne, intentionnellement entretenu en vue d’empêcher toute organisation sécuritaire, le Général Mody a relevé la guerre de communication savamment orchestrée et qui alliait narratifs trompeurs et manipulations internes par le biais de subversifs très actifs. Pour juguler ces attaques à facettes multiples, il a fallu mettre en place une stratégie militaire collaborative entre toutes les forces de défense et de sécurité afin de travailler en synergie.

De la situation actuelle
Nous sommes aujourd’hui dans une situation de sécurité assumée. Avant : une sécurité sous-traitée. Un sentiment de satisfaction parce que les Nigériens ont confiance en leurs capacités, malgré toutes les menaces et l’embargo. Une centaine de véhicules dont des blindés à Cotonou, des aéronefs achetés mais bloqués dans des pays occidentaux/ Une satisfaction entière et sincère/ C’est grâce à l’engagement des fils du Niger : déterminés à défendre leur pays quoi qu’il arrive.
Nous sommes prêts à défendre ce qui nous appartient au prix du sacrifice ultime Le Niger, a rappelé le Général Mody, va défendre ses intérêts et le Niger va là où se trouvent ses intérêts, expliquant par là que les partenaires qui voudraient bien composer avec cette donnée sont les bienvenus, mais que ceux qui veulent nous prendre ce que nous avons de plus cher doivent comprendre que nous défendrons nos terres au prix de sacrifices ultimes. En dénonçant les accords de coopération militaire avec la France, le Niger s’est tourné vers des partenaires plus sincères, notamment la Chine, la Turquie, la Russie, l’Egypte, etc. « Nos partenaires, a dit le Général Mody, doivent se soumettre à nos desideratas ou partir ».

Parlant précisément de la zone des trois frontières, le ministre de la Défense nationale a souligné que c’est une zone extrêmement riche et c’est ce qui explique la concentration des forces du mal, motivée par la convoitise de leurs commanditaires. Il a juste titre déclaré à ce propos que notre principal ennemi a donné instruction aux terroristes de tout faire pour empêcher aux populations de travailler leurs terres et de les chasser de leur terroir. Notre pays est un pays stratégique et qui dit stratégique dit menace. Un pays qui a toutes les sources d’énergie : eau de surface, eau souterraine, pétrole, soleil, uranium, a indiqué le Général Mody. C’est pourquoi « Tous les Nigériens doivent être engagés pour défendre leurs biens », a-t-il ajouté. « À aucun prix, nous ne devons les laisser à quelqu’un d’autre. « S’il veut collaborer, oui, mais, il ne le prendra pas ».

Une armée ne vaut que ce valent les hommes qui la composent
Nous devons nous féliciter d’avoir un peuple engagé à protéger et à défendre son territoire et ses ressources, mais il me semble prioritaire, a déclaré le ministre de la Défense, de saluer l’engagement et le sacrifice de tous ces jeunes qui ont perdu leurs vies pour permettre à leurs compatriotes de vivre. Le Général Mody a indiqué qu’un autre cadre sera dédié à cet hommage du Niger à ses fils mais que, d’ores et déjà, chaque Nigérien doit savoir qu’il doit sa vie à ceux qui ont donné la leur. « Une armée, a précisé le Général, ne vaut que ce que valent les hommes qui la composent », et le peuple nigérien doit être particulièrement fier d’avoir une armée d’hommes valeureux, compétents et miliaires jusqu’aux os.

Outre la concertation avec les deux autres pays de l’AES avec qui il est en train d’être mis en place une force militaire conjointe de 5000 hommes, le Général Mody a expliqué l’impératif pour tous les Nigériens de comprendre que « notre pays ne peut être défendu que par nous-mêmes » et qu’il faut sans doute tirer aujourd’hui satisfaction de constater que derrière l’armée se dressent aujourd’hui les des populations nigériennes dont la contribution en termes de vigilance et de renseignements est appréciable. C’est pour encourager et soutenir davantage cette disposition d’esprit des Nigériens que le ministère de la Défense a procédé à un maillage beaucoup plus important qu’avant, d’où l’accroissement des effectifs qui sont passés de 12 000 à 18 000 hommes. « Dieu merci, a fait observer le Général Mody, en 2024, que ce soit à Ouallam ou à Téra, les populations ont pu cultiver leurs champs ». En plus de cet accroissement des effectifs militaires, le ministre de la Défense a évoqué, en termes de perspectives très prochaines, la création de la Force de protection et de développement. C’est une force, a-t-il expliqué, qui a dans ses cordes et la défense et l’assistance des populations dans la réalisation d’infrastructures et autres ouvrages de développement.

Les promesses affichées vont se poursuivre en 2025.
Le Général Mody, en chef d’armée qui sait motiver ses troupes en reconnaissant leurs sacrifices, a tenu à rendre hommage à ceux qui se battent sur le terrain, ces jeunes qui, dit-il, donnent leurs vies pour que nous autres dormions en paix. « Leurs familles doivent être respectées » et le Niger entier s’incline devant leurs sacrifices.
Laboukoye (Le Courrier)