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Banque mondiale et Niger : Le projet PISEN pour la gestion de l’eau dans une impasse alarmante

Banque Mondiale Niger 01Approuvé par la banque mondiale en septembre 2021 et entré en vigueur en octobre 2022, avec un financement de 400 millions de dollars US, la plateforme intégrée pour la sécurité de l’eau au Niger (PISEN) est un projet qui ambitionne de renforcer la gestion des ressources en eau, d’accroitre l’accès aux services d’eau et améliorer la résilience à la variabilité de l’eau induite par le changement climatique dans certaines zones du Niger. Une mission d’appui de la banque mondiale à la mise en oeuvre de ce projet a récemment séjourné au Niger pour faire le suivi de l’état d’exécution des activités du projet à travers la revue de la mise en oeuvre technique. Il s’agissait, spécifiquement, pour la mission de discuter de la mise en oeuvre des contrats des travaux en cours et de la situation des contrats des travaux dans le circuit de signature. Faire le point sur le niveau d’avancement des études techniques lancées dans le cadre du projet, discuter des activités de passation des marchés, de gestion financière et, surtout, discuter sur le niveau d’avancement du processus de passation des marchés pour appuyer la réforme de l’hydraulique rurale. Après vérification, la mission dresse un constat amer et note insatisfaisante la mise en oeuvre du projet. Car le projet accuse d’importants retards, tant dans la conduite des études que la réalisation des travaux au niveau de Niamey (AEP et seconde station de traitement des boues de vidange de Niamey) et de la région de Diffa (alimentation en eau des villes de Diffa et de Nguigmi). Le niveau de décaissement du projet reste dérisoire (4%), après deux ans de mise en oeuvre et les indicateurs restent inchangés. En plus, la mission aurait, par ailleurs, constaté que le projet accuse un important retard dans la conduite des études devant aboutir à la réalisation des investissements prévus au niveau des différentes composantes. Selon le rapport, l’analyse des décaissements par composante montre une certaine distorsion avec la composante 3 ayant le plus fort décaissement avec 2,61 millions dollars US alors que les composantes 1 et 2 qui concernent les investissements au profit des populations totalisent 3,04 millions de dollars US. La mission note également que la mise en oeuvre du projet, avec l’implication intégrale de tous les acteurs, reste à améliorer pour aboutir à des bons résultats dans l’exécution des activités. Les coordinations régionales censées être les instruments opérationnels ne sont pas suffisamment impliqués dans la conduite des études techniques, dans la collecte des données sur le terrain. Au surplus, la mission aurait constaté des retards importants dans l’analyse des dossiers des passations des marchés ainsi que dans la prise en compte des observations formulées par la banque.
A suivre

Laboukoye (Le Courrier)