ASSISES NATIONALES - Issoufou Mahamadou : le drame intérieur d’un homme qui refuse de prendre les leçons de son échec
Issoufou Mahamadou, militant socialiste des discours, n’a pu hélas incarner son engagement doctrinaire dans les actes qu’il devrait poser en politique, de façon pratique. Porté par les Nigériens qui, comme la France et beaucoup d’autres acteurs, avaient été séduits mais trompés, par les combats qu’ils menaient en faveur de la démocratie, la vraie, finirent par déchanter lorsque, au pied du mur, ils découvrirent le piètre maçon. Les injustices, les clanismes et les passe-droits n’ont eu cours que sous son règne où, bouffi de vanité, il avait, aidé par certains de ses admirateurs, élevé le culte de la personnalité autour de lui-même pour faire croire qu’il serait le messie, l’incomparable chef qui n’aurait de destin que de commander aux hommes. Ainsi, avait-il – tout démocrate qu’il serait – travaillé sous son règne à blesser, à humilier, à diviser, à s’enrichir et à enrichir le clan, promouvant l’impunité au coeur d’un gangstérisme d’Etat que son parti venait mettre en place pour spolier l’Etat, ruiner les Nigériens, abaisser les compétences laissées en jachère pour n’avoir qu’à prendre des salaires sans avoir à travailler quand, l’ostracisme que le PNDS avait, à juste titre, pourtant combattu venait sous son magistère par être institutionalisé comme mode de gouvernance, avec le label bien connu de tous, du namou né, oublieux de ses responsabilités d’homme d’Etat et de conducteur de nation dont le rôle premier reste dans l’effort à déployer pour rassembler et unifier davantage un peuple si divers et si merveilleux.Il n’y avait qu’à regarder cette salle de ce samedi matin, riche de la diversité d’un pays qui peut enfin se parler. Il est dommage que dans ce pays, ce sont les intellectuels qui viennent dévoyer la démocratie pour détruire notre vivreensemble séculaire pour lequel Diori Hamani, Seyni Kountché, Ali Saibou, Ibrahim Baré Mainassara s’étaient battus pour qu’émerge un Niger uni et indivisible. L’homme a démoli tout ce bel édifice. Et le CNSP a la responsabilité historique de reconstruire le pays sur les ruines de l’ancien système d’un pays défait.
C’est pourquoi la photo de famille que l’on a vue après l’ouverture est pleine de symbole. Derrière le Président Tiani, et souvent à ses côtés, on peut voir tous ceux qui, victime de son autoritarisme sournois et silencieux, en d’autre temps de gloires socialistes, avaient connu les affres de l’intolérance politique, les cynismes d’un système devenu barbare depuis qu’il venait à faire siennes les tares qu’il avait pourtant combattues : la méchanceté humaine, le vol, le pillage, la destruction de notre unité (n’est-ce pas lui qui, en mathématicien, qualifiait Tandja, un jour à la place de la concertation, de plus grand diviseur commun – PGDC ?), l’enrichissement illicite, le déni de démocratie, et la mise sous coupe réglée des libertés pour un peuple interdit de manifester. Pourtant, il avait donné à rêver qu’il pouvait être le meilleur. Hélas, l’esprit de la vendetta ne pouvait pas lui permettre d’être le grand homme et de sortir de lui-même le meilleur qu’il pouvait porter. Ainsi avait-il régné en empereur rose – nous paraphrasons un titre devenu célèbre d’un journal d’une époque, Tribune du Peuple – en véritable roi-soleil qui aura fait souffrir tant de Nigériens et de leurs familles à qui il fit payer leur différence par le martyr qu’il leur fit vivre dans une démocratie qu’il avait fini par corrompre et dévoyer.
Mais Dieu et les hommes ont dit qu’on n’est jamais le plus fort, tout le temps, la seule puissance inaltérable restant celle de l’Être Suprême. Et voilà que depuis le 26 juillet 2023, par la seule force des bras invisibles de Dieu, un destin – celui de tout un pays – est en train de changer, indétournable. On aura compris depuis des jours qu’Issoufou lui-même a compris cette vérité, avec des tourbillons tout autour qui troublent ses vieilles certitudes devenues caduques, mais lui imposant enfin des lucidités dérisoires pour comprendre, comme le dit un adage du terroir, que « dans le fleuve, il n’y a pas que des caïmans ». Quand arrivent de terribles changements, il y a en effet des signes qui ne trompent pas.
Au milieu du désarroi…
Depuis quelques temps, l’homme semble assailli par mille et une questions, peut-être triste, regardant ce monde fuyant dont il n’a plus la maitrise et le contrôle, tellement le rythme de l’histoire s’accélère qu’il pourrait croire voir des complots qui se trament autour de lui. Dans la vie, pourtant, on n’a que ce qu’on mérite. Pourquoi dans ce pays, on n’a pas les obsessions populaires d’exigence de justice autour de certains autres qui ont pourtant dirigé ce pays ? Eux, n’avaient jamais eu d’envie du mal pour un autre particulièrement ciblé en ce qu’il est ou représente dans la nation ou dans la démocratie ; ils avaient dirigé un pays et même lorsqu’ils ne peuvent pas réussir, le peuple sait le leur pardonner. Mais avoir une telle dent contre un ancien dirigeant, on ne l’a jamais connu auparavant. Il y a de quoi en vérité et les Nigériens ne manquent pas de répéter tous les jours ce qu’on reproche à sa gestion et à lui, personnellement, pendant dix années de corruptions massives et de laisser-faire, et souvent, de je-m’en-foutisme répugnant. Les biens, y compris immobiliers de l’homme, ici au Niger, et à l’étranger, doivent être répertoriés pour dresser l’immense fortune d’un socialiste devenu multimilliardaire qui, en principe, doit baisser le regard quand on lui fera voir comment à la tête d’un pays aussi pauvre (selon les discours des maîtres) et d’un peuple aussi misérable, il a réussi à s’enrichir, tout homme de Gauche dont il se réclame pour le détail politique. N’est-ce pas lui-même qui déclarait des milliards – comme le fils aussi – à la fin de ses deux mandats ? C’est grave et immoral à la fois et c’est de cela que les Nigériens parlent et s’indignent : il y a des pratiques qui ne doivent plus avoir cours dans le pays et la seule solution d’y arriver reste la sanction, ou si l’on veut, la justice qui ne saurait être considérée comme de la méchanceté ou comme ce qui pourrait ne pas permettre de rassembler les Nigériens et réussir l’inclusivité. Tant qu’une réconciliation devrait se faire sur des blessures mal soignées, elle ne durera pas car elle laissera des coeurs endoloris qui n’oublient pas et ne pardonnent pas pendant que la douleur qui les tient reste encore vivace, lancinante.
L’étourdissement ?
Après la presse-maison, devenue inefficace à sauver les meubles, ou s’étant, au regard de la nouvelle marche du pays, effrayée d’une mission impossible, on peut voir la communication tout azimut autour de l’ancien président qui, désormais, « s’achète » les services d’activistes dont le rôle illusoire est de publier des images autour de personnes – nous ne disons pas de personnalités, la nuance est importante – rencontrées pour faire croire que cela changerait l’opinion des Nigériens autour de sa personne, un homme qui a quand même réussi à dompter ses victimes d’hier pour en faire des alliées, avec des histoires de montagnes qui ne tiennent plus la route. Le Niger, c’est vrai, a besoin de réconciliation et de pardon, mais pas dans l’injustice car, en considérant certains faits – et il y en a beaucoup – l’on sait qu’aujourd’hui, des hommes, des femmes, des familles, et même des enfants qui ont porté le martyr de son système, aujourd’hui encore, vivant en silence les douleurs du mal qui leur a été fait. Nous ne donnons pas d’exemples alors qu’il y en a beaucoup.
Ses nouveaux serviteurs, au lieu de publier des images, doivent apporter, pour mieux l’aider dans son inconfort, les preuves que tout ce que ‘on dit de lui, ne serait pas vrai. Ils lui rendront là un grand service et pour de bien meilleures factures.
Par les incapacités qui s’agitent autour de lui et de ses malaises, le Niger pourrait apparaître pour l’ancien président comme une prison ouverte où, malgré toute la stature dont il se réclame, il ne peut savourer ses nouvelles libertés de chômeur – pardon de retraité – politique et se pavaner dans les rues, aller sans escorte militaire armée jusqu’aux dents où il veut, ayant certainement lui-même conscience du mal qu’il aura fait pour se prémunir d’une telle précaution arrangée avec son ami-ennemi Bazoum qui lui succédait pour les mêmes calculs, précaution pourtant superfétatoire en temps normaux. Et dans le cas d’espèce, les échangeurs ne sauvent pas ; pas même la salle de conférence, Mahamat Gandhi où justement, se déroulaient les travaux des assises nationales. Il est question, dans ce qui ruine son image, de la qualité même de sa gouvernance comme président de « tous les Nigériens ».
Aux assises, une plongée dans la dure réalité d’un rejet profond…
C’est en participant à l’ouverture des travaux du forum national qu’Issoufou Mahamadou découvre l’ampleur du désamour qu’il y a entre lui et les Nigériens, les mêmes qu’il prétendait avoir voté pour lui à plus de 90%, en 2011 quand il avait été candidat unique. Les Nigériens ne sont pas méchants, mais ils tiennent à la vérité. Si à une telle rencontre, ils sortaient de leur sens de la réserve et de la pudeur qu’on leur reconnaît, pour traduire en face de l’ancien président qui venait aussi, c’est que son rejet est profond. Visiblement, il l’a lui-même compris quand on peut voir ce visage grave, fermé, sans doute plein de rancoeurs pour cette foule qui l’humiliait à la face du monde, l’événement étant diffusé en direct par les médias d’Etat. Jamais, l’homme ne s’est senti à l’aise qu’en ces moments où, obligé de rester là, il sait qu’il n’était pas aussi le bienvenu alors que son allié politique de circonstance, amivictime Salou Djibo, jamais ne s’est senti aussi heureux en rentrant dans cette salle où il reconnaît son peuple enthousiaste pour communier avec lui en ces moments historiques, et mémorables de son existence pour décider ensemble pour son avenir.
La belle leçon…
Issoufou Mahamadou doit comprendre qu’en 2011 c’est parce que le peuple l’avait aimé et admiré de part ses prises de position pour la liberté, la démocratie et la justice, qu’il l’avait choisi et préféré à d’autres potentiels candidats. Mais ce peuple a changé vis-à-vis de luis, c’est bien parce que ce peuple a été déçu quand il ne peut plus trouver en lui rien de ce que ses discours laissaient entendre et espérer de ce qu’il pourrait faire s’il arrivait au pouvoir. Une belle leçon pour tous ceux qui aspirent à diriger ce peuple si complexe et si simple à la fois pour savoir avoir l’humilité de le servir et de le regarder en NATION. Il faut désormais savoir respecter le peuple. Là est tout le sens de l’intervention du gouverneur de Niamey qui, alors qu’elle plaisait tant aux participants, gênait quelque part.
Le Niger a changé. Non, il est en train de changer. Il est sur la bonne voie.
Issoufou Mahamadou, militant socialiste des discours, n’a pu hélas incarner son engagement doctrinaire dans les actes qu’il devrait poser en politique, de façon pratique. Porté par les Nigériens qui, comme la France et beaucoup d’autres acteurs, avaient été séduits mais trompés, par les combats qu’ils menaient en faveur de la démocratie, la vraie, finirent par déchanter lorsque, au pied du mur, ils découvrirent le piètre maçon. Les injustices, les clanismes et les passe-droits n’ont eu cours que sous son règne où, bouffi de vanité, il avait, aidé par certains de ses admirateurs, élevé le culte de la personnalité autour de lui-même pour faire croire qu’il serait le messie, l’incomparable chef qui n’aurait de destin que de commander aux hommes. Ainsi, avait-il – tout démocrate qu’il serait – travaillé sous son règne à blesser, à humilier, à diviser, à s’enrichir et à enrichir le clan, promouvant l’impunité au coeur d’un gangstérisme d’Etat que son parti venait mettre en place pour spolier l’Etat, ruiner les Nigériens, abaisser les compétences laissées en jachère pour n’avoir qu’à prendre des salaires sans avoir à travailler quand, l’ostracisme que le PNDS avait, à juste titre, pourtant combattu venait sous son magistère par être institutionalisé comme mode de gouvernance, avec le label bien connu de tous, du namou né, oublieux de ses responsabilités d’homme d’Etat et de conducteur de nation dont le rôle premier reste dans l’effort à déployer pour rassembler et unifier davantage un peuple si divers et si merveilleux.Il n’y avait qu’à regarder cette salle de ce samedi matin, riche de la diversité d’un pays qui peut enfin se parler. Il est dommage que dans ce pays, ce sont les intellectuels qui viennent dévoyer la démocratie pour détruire notre vivreensemble séculaire pour lequel Diori Hamani, Seyni Kountché, Ali Saibou, Ibrahim Baré Mainassara s’étaient battus pour qu’émerge un Niger uni et indivisible. L’homme a démoli tout ce bel édifice. Et le CNSP a la responsabilité historique de reconstruire le pays sur les ruines de l’ancien système d’un pays défait.
C’est pourquoi la photo de famille que l’on a vue après l’ouverture est pleine de symbole. Derrière le Président Tiani, et souvent à ses côtés, on peut voir tous ceux qui, victime de son autoritarisme sournois et silencieux, en d’autre temps de gloires socialistes, avaient connu les affres de l’intolérance politique, les cynismes d’un système devenu barbare depuis qu’il venait à faire siennes les tares qu’il avait pourtant combattues : la méchanceté humaine, le vol, le pillage, la destruction de notre unité (n’est-ce pas lui qui, en mathématicien, qualifiait Tandja, un jour à la place de la concertation, de plus grand diviseur commun – PGDC ?), l’enrichissement illicite, le déni de démocratie, et la mise sous coupe réglée des libertés pour un peuple interdit de manifester. Pourtant, il avait donné à rêver qu’il pouvait être le meilleur. Hélas, l’esprit de la vendetta ne pouvait pas lui permettre d’être le grand homme et de sortir de lui-même le meilleur qu’il pouvait porter. Ainsi avait-il régné en empereur rose – nous paraphrasons un titre devenu célèbre d’un journal d’une époque, Tribune du Peuple – en véritable roi-soleil qui aura fait souffrir tant de Nigériens et de leurs familles à qui il fit payer leur différence par le martyr qu’il leur fit vivre dans une démocratie qu’il avait fini par corrompre et dévoyer.
Mais Dieu et les hommes ont dit qu’on n’est jamais le plus fort, tout le temps, la seule puissance inaltérable restant celle de l’Être Suprême. Et voilà que depuis le 26 juillet 2023, par la seule force des bras invisibles de Dieu, un destin – celui de tout un pays – est en train de changer, indétournable. On aura compris depuis des jours qu’Issoufou lui-même a compris cette vérité, avec des tourbillons tout autour qui troublent ses vieilles certitudes devenues caduques, mais lui imposant enfin des lucidités dérisoires pour comprendre, comme le dit un adage du terroir, que « dans le fleuve, il n’y a pas que des caïmans ». Quand arrivent de terribles changements, il y a en effet des signes qui ne trompent pas.
Au milieu du désarroi…
Depuis quelques temps, l’homme semble assailli par mille et une questions, peut-être triste, regardant ce monde fuyant dont il n’a plus la maitrise et le contrôle, tellement le rythme de l’histoire s’accélère qu’il pourrait croire voir des complots qui se trament autour de lui. Dans la vie, pourtant, on n’a que ce qu’on mérite. Pourquoi dans ce pays, on n’a pas les obsessions populaires d’exigence de justice autour de certains autres qui ont pourtant dirigé ce pays ? Eux, n’avaient jamais eu d’envie du mal pour un autre particulièrement ciblé en ce qu’il est ou représente dans la nation ou dans la démocratie ; ils avaient dirigé un pays et même lorsqu’ils ne peuvent pas réussir, le peuple sait le leur pardonner. Mais avoir une telle dent contre un ancien dirigeant, on ne l’a jamais connu auparavant. Il y a de quoi en vérité et les Nigériens ne manquent pas de répéter tous les jours ce qu’on reproche à sa gestion et à lui, personnellement, pendant dix années de corruptions massives et de laisser-faire, et souvent, de je-m’en-foutisme répugnant. Les biens, y compris immobiliers de l’homme, ici au Niger, et à l’étranger, doivent être répertoriés pour dresser l’immense fortune d’un socialiste devenu multimilliardaire qui, en principe, doit baisser le regard quand on lui fera voir comment à la tête d’un pays aussi pauvre (selon les discours des maîtres) et d’un peuple aussi misérable, il a réussi à s’enrichir, tout homme de Gauche dont il se réclame pour le détail politique. N’est-ce pas lui-même qui déclarait des milliards – comme le fils aussi – à la fin de ses deux mandats ? C’est grave et immoral à la fois et c’est de cela que les Nigériens parlent et s’indignent : il y a des pratiques qui ne doivent plus avoir cours dans le pays et la seule solution d’y arriver reste la sanction, ou si l’on veut, la justice qui ne saurait être considérée comme de la méchanceté ou comme ce qui pourrait ne pas permettre de rassembler les Nigériens et réussir l’inclusivité. Tant qu’une réconciliation devrait se faire sur des blessures mal soignées, elle ne durera pas car elle laissera des coeurs endoloris qui n’oublient pas et ne pardonnent pas pendant que la douleur qui les tient reste encore vivace, lancinante.
L’étourdissement ?
Après la presse-maison, devenue inefficace à sauver les meubles, ou s’étant, au regard de la nouvelle marche du pays, effrayée d’une mission impossible, on peut voir la communication tout azimut autour de l’ancien président qui, désormais, « s’achète » les services d’activistes dont le rôle illusoire est de publier des images autour de personnes – nous ne disons pas de personnalités, la nuance est importante – rencontrées pour faire croire que cela changerait l’opinion des Nigériens autour de sa personne, un homme qui a quand même réussi à dompter ses victimes d’hier pour en faire des alliées, avec des histoires de montagnes qui ne tiennent plus la route. Le Niger, c’est vrai, a besoin de réconciliation et de pardon, mais pas dans l’injustice car, en considérant certains faits – et il y en a beaucoup – l’on sait qu’aujourd’hui, des hommes, des femmes, des familles, et même des enfants qui ont porté le martyr de son système, aujourd’hui encore, vivant en silence les douleurs du mal qui leur a été fait. Nous ne donnons pas d’exemples alors qu’il y en a beaucoup.
Ses nouveaux serviteurs, au lieu de publier des images, doivent apporter, pour mieux l’aider dans son inconfort, les preuves que tout ce que ‘on dit de lui, ne serait pas vrai. Ils lui rendront là un grand service et pour de bien meilleures factures.
Par les incapacités qui s’agitent autour de lui et de ses malaises, le Niger pourrait apparaître pour l’ancien président comme une prison ouverte où, malgré toute la stature dont il se réclame, il ne peut savourer ses nouvelles libertés de chômeur – pardon de retraité – politique et se pavaner dans les rues, aller sans escorte militaire armée jusqu’aux dents où il veut, ayant certainement lui-même conscience du mal qu’il aura fait pour se prémunir d’une telle précaution arrangée avec son ami-ennemi Bazoum qui lui succédait pour les mêmes calculs, précaution pourtant superfétatoire en temps normaux. Et dans le cas d’espèce, les échangeurs ne sauvent pas ; pas même la salle de conférence, Mahamat Gandhi où justement, se déroulaient les travaux des assises nationales. Il est question, dans ce qui ruine son image, de la qualité même de sa gouvernance comme président de « tous les Nigériens ».
Aux assises, une plongée dans la dure réalité d’un rejet profond…
C’est en participant à l’ouverture des travaux du forum national qu’Issoufou Mahamadou découvre l’ampleur du désamour qu’il y a entre lui et les Nigériens, les mêmes qu’il prétendait avoir voté pour lui à plus de 90%, en 2011 quand il avait été candidat unique. Les Nigériens ne sont pas méchants, mais ils tiennent à la vérité. Si à une telle rencontre, ils sortaient de leur sens de la réserve et de la pudeur qu’on leur reconnaît, pour traduire en face de l’ancien président qui venait aussi, c’est que son rejet est profond. Visiblement, il l’a lui-même compris quand on peut voir ce visage grave, fermé, sans doute plein de rancoeurs pour cette foule qui l’humiliait à la face du monde, l’événement étant diffusé en direct par les médias d’Etat. Jamais, l’homme ne s’est senti à l’aise qu’en ces moments où, obligé de rester là, il sait qu’il n’était pas aussi le bienvenu alors que son allié politique de circonstance, amivictime Salou Djibo, jamais ne s’est senti aussi heureux en rentrant dans cette salle où il reconnaît son peuple enthousiaste pour communier avec lui en ces moments historiques, et mémorables de son existence pour décider ensemble pour son avenir.
La belle leçon…
Issoufou Mahamadou doit comprendre qu’en 2011 c’est parce que le peuple l’avait aimé et admiré de part ses prises de position pour la liberté, la démocratie et la justice, qu’il l’avait choisi et préféré à d’autres potentiels candidats. Mais ce peuple a changé vis-à-vis de luis, c’est bien parce que ce peuple a été déçu quand il ne peut plus trouver en lui rien de ce que ses discours laissaient entendre et espérer de ce qu’il pourrait faire s’il arrivait au pouvoir. Une belle leçon pour tous ceux qui aspirent à diriger ce peuple si complexe et si simple à la fois pour savoir avoir l’humilité de le servir et de le regarder en NATION. Il faut désormais savoir respecter le peuple. Là est tout le sens de l’intervention du gouverneur de Niamey qui, alors qu’elle plaisait tant aux participants, gênait quelque part.
Le Niger a changé. Non, il est en train de changer. Il est sur la bonne voie.
Par Korombeysé (Le Canard en furie)