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Amères vérités : Désormais, tout est clair et Bazoum Mohamed, à coup sûr, arrêtera de parler de lutte contre la corruption

Il y a une vérité que les Nigériens doivent désormais admettre et mettre en avant dans toute analyse de la gouvernance qui q cours au Niger depuis le 2 avril 2021. Cette vérité, c’est que, soit nous sommes, sans aucun doute, dans un troisième mandat d’Issoufou Mahamadou et que Bazoum Mohamed n’est qu’un porteur de mandat par procuration ; soit, c’est un duo qui gouverne le Niger et que le virtuel est plus réel qu’il n’y paraît. Des faits et évènements ont tendu, progressivement, à asséner cette vérité. On peut évoquer, entre autres, les vacances simultanées des deux, chacun dans son village ainsi que le limogeage du conseiller en communication et non moins militant du Pnds Tarayya, Waziri dan Madaoua. Mais il y a surtout ce décret signé le …octobre et connu des publics il y a deux à trois jours. Un décret taillé sur mesure pour satisfaire les lubies de celui qui est désormais perçu par ses compatriotes dans ses véritables pouvoirs et attributions. Issoufou Mahamadou, dans les deux de figure, est plus réel que jamais et il a visiblement décidé de lever toute équivoque sur la vraie nature du pouvoir en place.

Le décret du 7 octobre 2021 portant régime applicable à la pension des anciens présidents de la République est un autre scandale comme tant d’autres qui ont scandé la gouvernance depuis près de 11 ans, aujourd’hui. Il n’est pas forcément le plus choquant, mais il porte une charge particulière qui le rend pratiquement révoltant. Deux leçons, essentielles sont à retenir. La première, c’est que Issoufou Mahamadou discrédite son successeur, le rabaisse et le réduit au rang de présiden-kama mini, tel qu’il était perçu par de nombreux Nigériens dès le départ. Sous cet angle, Bazoum Mohamed a accepté l’inacceptable, sans doute parce qu’il n’a pas été capable d’apprécier à sa juste mesure la portée de la modification qu’on lui a imposée. Et s’il a accepté de le faire de bon coeur, c’est que luimême a décidé de se révéler sous son vrai jour.

La seconde leçon, c’est que le Niger n’est pas sorti de l’auberge. Il est même plus que jamais dans le trou. Bazoum Mohamed, petit à petit, cède du terrain à son parrain et prédécesseur. Il s’efface, en tout cas, devant un système que dirige Issoufou Mahamadou et qui a visiblement réussi à le mettre au pas. Bazoum Mohamed est désormais dans les rangs, sous la coupole d’un ancien chef d’Etat qui ne lui a rien cédé en termes d’autonomie et de libre arbitre. Progressivement, et sans qu’il puisse relever la tête pour dire non et s’imposer comme l’unique commandant à bord, le président de la République investi il y a presque un an, Bazoum Mohamed a continuellement courbé l’échine au point de devenir le président kama mini que certains l’accusaient d’être.

Quant aux Nigériens, dont certains et ils sont nombreux, ont cru Bazoum Mohamed capable d’apporter des changements dans la gouvernance, ils ont déchanté, déçus de constater que l’homme qui a prétendu faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille est celui par qui l’un des plus grands scandales va être enterré. Sur ce sujet, Bazoum Mohamed, en vérité, n’a fait que confirmer sa position vis-à-vis de l’affaire du ministère de la Défense puisqu’il avait déjà, publiquement, affirmé que l’ancien ministre de la Défense, Issoufou Katambé, a dit des mensonges sur le dossier.

Désormais, tout est clair et Bazoum Mohamed, à coup sûr, arrêtera de parler de lutte contre la corruption. C’est une question de respect de soi. S’il continue à en parler alors qu’il est incapable de le matérialiser, c’est qu’il ne fait rien par luimême et pour lui-même. Encore moins pour le Niger.

BONKANO