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Allocution du Président de la République, Chef de l’État, S.E. le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, à l’occasion de la cérémonie officielle de la mise en œuvre des résolutions des Assises nationales pour la Refondation.


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REPUBLIQUE DU NIGER

Armoirie Niger 001

FRATERNITE-TRAVAIL-PROGRES

 

 

CABINET DE LA PRESIDENCE DU CONSEIL NATIONAL POUR LA SAUVEGARDE DE

LA PATRIE (CNSP)

 

ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT,

S.E. LE GENERAL D’ARMEE ABDOURAHAMANE TIANI, A L’OCCASION DE LA CEREMONIE OFFICIELLE DE LA MISE EN ŒUVRE DES RESOLUTIONS DES ASSISES NATIONALES POUR LA REFONDATION

 

Niamey, le 26 mars 2025

  • Monsieur le Premier Ministre ;
  • Messieurs les Anciens Présidents de la République et Ancien Chef d’Etat ;
  • Messieurs les Membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ;
  • Monsieur le Président de la Cour d’Etat ;
  • Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
  • Messieurs les Ministres, Chefs de délégations des pays de la Confédération AES ;
  • Messieurs les Anciens Présidents de l’Assemblée Nationale et Anciens Premiers Ministres ;
  • Monsieur le Grand Chancelier des Ordres Nationaux ;
  • Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires et Représentants des Organisations Internationales ;
  • Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de la Commission Nationale chargée de diriger les travaux des Assises nationales ;
  • Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Comité Technique chargé de l’organisation des Assises Nationales ;
  • Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux des Ministères et Institutions de la République ;
  • Messieurs les Gouverneurs des Régions ;
  • Monsieur le Gouverneur de Niamey ;
  • Monsieur l’Administrateur Délégué de la Ville de Niamey ;
  • Honorables Chefs Traditionnels ;
  • Respectés Leaders Religieux ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations socio-professionnelles et des structures de la Société Civile ;
  • Distingués Invités ;
  • Mesdames et Messieurs ;
  • Mes Chers Compatriotes,

Il vous souviendra, que lors de la cérémonie de clôture de nos Assises Nationales, le 20 février 2025, dans cette même salle, je me suis engagé, après avoir pris connaissance de quelques-unes des recommandations fortes formulées par les participants à cette importante rencontre, à jouer pleinement ma partition, en posant, en ce qui me concerne, les actes nécessaires pour leur donner une traduction concrète. En cela, j’entends accomplir mon devoir avec la claire conscience des intérêts supérieurs bien compris du Niger.

Mesdames et Messieurs,

La présente cérémonie qui nous réunit aujourd’hui manifeste donc de cette volonté. Il s’agit, en effet, de procéder, avec la solennité que cela requiert, à la signature du décret portant promulgation de notre Charte de la Refondation, couplée à la cérémonie de ma promotion au grade de Général d’Armée.

Mesdames et Messieurs, Mes Chers Compatriotes,

S’agissant de la promotion au grade de Général d’Armée, permettez-moi de dire que je reçois cette distinction avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance envers le Niger et son peuple. Car je mesure ce que cela implique en termes, non seulement, de responsabilité dans notre grande famille des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), mais également, d’encouragement à persévérer dans l’accomplissement de ma mission au service du Niger, avec le soutien de tous les Nigériens.

Soyez-en tous remerciés et sachez que je tâcherai d’être à la hauteur de la confiance ainsi placée en moi.

Nigériennes, Nigériens, Mes Chers compatriotes,

S’agissant de la promulgation de notre Charte de la Refondation, nous mesurons tous l’importance de cet acte qui consacre l’aboutissement d’un long processus populaire et inclusif commencé dès mon adresse à la Nation du 19 août 2023.

La Charte que nous adoptons aujourd’hui, s’inscrit, quant à sa structuration, dans l’approche classique des textes constitutionnels.

Elle organise les pouvoirs publics et pose les principes et valeurs de la Refondation de notre République.

Mais, c’est véritablement dans son contenu que la Charte innove.

En effet, elle consacre, entre autres, le principe d’un recours au référendum populaire pour permettre au peuple de s’exprimer sur tout projet d’installation de bases militaires étrangères dans notre pays ou encore des mesures inédites de protection de nos ressources naturelles pour que les Nigériens profitent véritablement de l’exploitation de leurs richesses.

Enfin, elle fait place au patriotisme, à la citoyenneté et à la protection de l’intérêt général.

Nous pensons ainsi avoir appris de notre expérience récente et décidé que plus jamais cela ne doit se reproduire dans notre pays.

Nigériennes, Nigériens, Mes Chers compatriotes,

Comme vous l’avez bien compris, il s’agit véritablement d’un pacte politique et social qui prend en compte nos réalités et nos légitimes aspirations d’un nouveau départ pour un Niger souverain et résolument engagé sur le chemin de son développement.

Mais la réalisation de ce noble objectif va nécessiter de chacun et de tous, un effort assidu au travail.

Elle va aussi nécessiter une résilience à toute épreuve et d’importants sacrifices.

Elle va enfin nécessiter que tous les Nigériens se retrouvent et regardent dans la même direction ; celle de l’intérêt supérieur de la nation.

Nigériennes, Nigériens, Mes Chers compatriotes,

C’est ainsi que lors de la remise du rapport final de nos Assises le lundi 10 mars 2025, j’avais évoqué la nécessité pour les Nigériens de pardonner, de se pardonner entre eux pour donc se débarrasser des boulets de la haine et de la rancœur qui tirent le pays vers le bas et lui empêchent de prendre son envol vers le progrès.

C’est le lieu de réitérer cet appel. Car je reste convaincu que c’est à cette condition que nous réussirons à libérer les énergies positives et le génie des Nigériens.

Ma conviction repose par ailleurs sur le constat que notre pays, depuis sa décision historique de prendre son destin en main le 26 juillet 2023 est confronté à une adversité violente qui commande de mobiliser, à l’unisson, nos forces pour y faire face.

Le drame de Fambita et je voudrais, ici, avoir une pensée pieuse pour nos martyrs lâchement assassinés alors qu’ils accomplissaient la prière du vendredi donne une idée de l’adversité et des défis qui nous attendent ; plutôt que de nous complaire dans des débats haineux qui divisent notre société.

D’ailleurs, faudrait-il au besoin rappeler que le pardon et la réconciliation font bien partie des recommandations formulées par nos assises, mais surtout de notre religion particulièrement en ce mois béni de Ramadan.

Nigériennes, Nigériens, Mes Chers compatriotes,

Je voudrais à ce stade de mon propos rassurer tous nos compatriotes que le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice.

Les deux approches sont plutôt nécessairement conciliables.

En effet, notre intime conviction est qu’il ne saurait y avoir véritablement pardon et réconciliation sans justice. De même qu’aucune action humaine ne pourrait suffire pour réparer toutes les injustices subies par les Nigériens, du fait de nos égoïsmes, de la mauvaise gestion de l’Etat et de l’ingérence de certaines puissances étrangères dans nos affaires intérieures. Ils trouveront alors, certainement, dans leur foi en Dieu et notre projet commun les forces de les surmonter.

Nigériennes, Nigériens, Mes Chers compatriotes,

Pour ma part, je tiens à réitérer mon engagement solennel à toujours œuvrer pour le pardon et la réconciliation entre Nigériens, pour l’unité nationale, pour la justice et la reddition des comptes dans la gestion des affaires publiques.

Par conséquent, c’est le lieu de dire qu’il n’y aura, sous le régime du CNSP que j’ai l’honneur de présider, ni chasse aux sorcières, ni impunité ni protection politique offerte à un quelconque Nigérien face à la justice ou à la Commission de Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (CoLDEFF) que nous nous devons tous de soutenir en lieu et place des critiques stériles dont elles font souvent l’objet.

Il revient donc à ces deux institutions de faire leur travail en toute indépendance, dans le respect de nos lois, pour apaiser les cœurs des Nigériens, leur permettre de se réconcilier et d’aller toujours de l’avant.

Le CNSP et son Gouvernement œuvreront dans ce sens. Ils sont au service du Niger et des Nigériens et le demeureront, inchallah.

Nigériennes, Nigériens, Mes Chers compatriotes,

Au terme de mon propos, je tiens une fois de plus à féliciter le comité d’organisation des Assises, la Commission chargée de diriger les travaux des Assises, l’ensemble des participants aux Assises ainsi que tous ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à leur bonne tenue.

C’est aussi le lieu de rendre un vibrant hommage au peuple Nigérien pour sa résilience et son engagement patriotique et à l’ensemble de nos FDS pour leur professionnalisme et leur sens du sacrifice pour que vive éternellement le Niger.

Enfin, en ce jour de Leylatoul Qadr et fin du mois de Ramadan, j’aimerais :

- d’abord, vous demander de multiplier les invocations pour que le destin de notre pays auquel nous avons donné une nouvelle impulsion depuis le 26 juillet 2023 soit heureux, à la hauteur de nos légitimes aspirations communes ;

- ensuite, souhaiter, par anticipation, une bonne fête de l’Aid el fitr, à tous les Nigériens et à tous nos concitoyens de la Confédération AES.

Qu’Allah fasse que le nouveau départ que nous nous sommes offerts au prix de nombreux sacrifices soit couronné de succès. Amine !

     LAABU SANNI NO !

     ZANCEN KASA NE !

     HAALA LEYDI NON !

     Vive la Refondation !

Vive le Niger !

Vive la Confédération AES !

Je vous remercie.