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Alliance au pouvoir : Pourquoi Seini Oumarou boycotte le Président Bazoum ?

On aura regardé et retourné les images de la cérémonie, même la vidéo, l’on ne peut trouver nulle part une trace de la présence du Président de l’assemblée nationale, l’homme ayant brillé par son absence. Comment, quand le protocole d’Etat l’oblige à y assister pour honorer sa fonction, notamment quand il s’agit d’une activité présidentielle, Seini Oumarou peut-il banaliser son rôle dans la république, prêtant le flanc à ses détracteurs et adversaires ? Mais, pour comprendre le pourrissement des relations entre les deux hommes, il faut aller à une rencontre du parti de Seini Oumarou où ce dernier aurait fait entendre à ses interlocuteurs qu’il est avec le régime pour la stabilité de son parti, non pour quelques convictions. Ces propos jugés malveillants auraient alors été rapportés au Président Bazoum qui en a été profondément irrité ainsi qu’il fallait s’y attendre. Quand on raconte partout que le président de l’Assemblée nationale est plus proche de l’ancien président que du nouveau – toute chose que l’on peut comprendre aisément – l’on ne peut que lire dans les petits détails de leur collaboration devenue difficile les signes de leur cohabitation compliquée autour de la gamelle rose pour laquelle, pour Bazoum sans doute, cet allié qui avait fait son virage acrobatique à 190° pour le rejoindre après l’avoir vilipendé et défendre son pain, ne pouvait le mériter. Son absence à la cérémonie d’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda qui vient défier avec ses mille et une plaques sur les plateaux de la rive droite les turbines ingérables d’Issoufou a profondément choqué le Président Bazoum...

La mouvance au pouvoir ne connait plus d’harmonie. Les humeurs semblent avoir eu raison de la volonté des hommes à « manger » ensemble. Faut-il croire que Seini Oumarou en a marre et qu’il n’en peut plus de vivre avec des gens qui ne sont pas capables de respecter leurs alliés ? L’on savait depuis des mois que les relations au sein de l’alliance au pouvoir ne sont pas au beau fixe. Certains alliés trainent des malaises car très mécontents de la gestion qui est faite de leur alliance. D’autres, on se rappelle, avaient même crié sans succès. Ils oubliaient qu’on n’avait pas trop besoin d’eux car le PNDS qu’ils allaient soutenir par opportunisme n’avait pas besoin d’un autre depuis qu’il s’est arrangé à s’octroyer une majorité hélas démentie par une élection présidentielle qui l’a obligé à un second tour après avoir échoué le coup K.O. dont il rêvait et qu’il ne cessait de clamer sur tous les toits. En vérité, ceux qui, venant souvent de différentes relations, soutenaient la Renaissance acte III, souvent ne partagent aucun idéal, chacun ne jouant que sur ses seuls intérêts alors même que dans la vérité, ils ne s’aiment pas. Il était en réalité devenu impossible de taire les contradictions autour de la mangeoire car certains d’entre eux, depuis l’aube de la démocratie, ne s’aimaient pas et ne pouvaient apprendre à s’aimer. En effet, beaucoup de leaders qui avaient été amenés à soutenir Mohamed Bazoum – tout le monde le sait – étaient de ceux qui avaient farouchement combattu sa candidature, disons aussi sa nigérienneté, et donc qui étaient contre le fait qu’il soit président du Niger. Ceux-là qui ont été convaincus quand même à venir soutenir, répondaient d’Issoufou et ils peuvent comprendre que Bazoum leur garde quelques rancunes même quand, pour la circonstance, il sait qu’il est obligé de faire avec pour composer avec ses détracteurs d’une époque pas si lointaine. C’est cela aussi la politique. Il est désormais de notoriété publique que ça va mal et notamment entre Bazoum – peut-être pas le PNDS – et Seini Oumarou, président de l’Assemblée nationale.

Dans une réunion de son parti, il aurait dit qu’il n’est avec le régime que pour assurer la stabilité de son parti, une indiscrétion osée que des gens ont dû porter à la connaissance du président de la République qui aura alors compris que certains de ses soutiens ne sont pas de coeur avec lui, ceux-ci ne sont là que pour profiter de son pouvoir. Et les choses, comme dirait l’autre, se sont d’autant gâtées que Seini ne peut plus rien gagner avec le régime s’il ne passe pas par son protecteur Issoufou. L’on sait depuis longtemps tout le calvaire que l’on lui fait vivre, l’homme ne pouvant avoir aucune latitude à jouir de la plénitude de ses pouvoirs, d’autres pouvant le contrôler, le recadrer, et même lui dicter ce qu’il doit faire. A certains moments, les salaires de certains de ses conseillers qu’il nomme pour élargir ses bases sont sciemment bloqués, alors même l’acte administratif qui les consacre dans leurs fonctions est bien pris et signé. Quant à la pléthore d’autres conseillers désignés dans les différents partis politiques siégeant au parlement, l’on apprend que, pour des prétextes d’économie budgétaire, le Président de la République aurait carrément demandé de réduire leurs émoluments rabaissés de 300.000f mensuels à 200.000, voire 150.000F. Pour certains observateurs, Dieu seul sait les douleurs qu’il endure depuis qu’un opportunisme l’a conduit a se renier pour baisser la tête à aller manger avec celui qu’il dénigrait et qu’il combattait avec une rare hargne à ne plus reconnaitre l’homme que l’on disait si sage. Entre Bazoum et Seini, ce n’est donc plus le bel amour. Les deux hommes semblent renouer avec les mêmes détestations qui ont alors caractérisé leurs relations.

Seini Oumarou a-t-il boycotté la cérémonie de l’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda ?

Peut-il avoir eu connaissance d’un plan qui le viserait pour faire passer son poste dans les mains d’un de ses anciens alliés avec lequel il eut les batailles politiques les plus fratricides ? En tout cas, l’homme semble être sur le qui-vive, déçu de ne plus rien attendre de son alliance alimentaire et peut-être a-t-il compris qu’il est désormais condamné à assumer ses choix, et peut-être aussi, à prendre le risque de marcher seul dans la jungle politique. La question est sur toutes les lèvres On aura regardé et retourné les images de la cérémonie, même la vidéo, l’on ne peut trouver nulle part une trace de la présence du Président de l’assemblée nationale, l’homme ayant brillé par son absence. Comment, quand le protocole d’Etat l’oblige à y assister pour honorer sa fonction, notamment quand il s’agit d’une activité présidentielle, Seini Oumarou peut-il banaliser son rôle dans la république, prêtant le flanc à ses détracteurs et adversaires ? Mais, pour comprendre le pourrissement des relations entre les deux hommes, il faut aller à une rencontre du parti de Seini Oumarou où ce dernier aurait fait entendre à ses interlocuteurs qu’il est avec le régime pour la stabilité de son parti, non pour quelques convictions. Ces propos jugés malveillants auraient alors été rapportés au Président Bazoum qui en a été profondément irrité ainsi qu’il fallait s’y attendre. Quand on raconte partout que le président de l’Assemblée nationale est plus proche de l’ancien président que du nouveau – toute chose que l’on peut comprendre aisément – l’on ne peut que lire dans les petits détails de leur collaboration devenue difficile les signes de leur cohabitation compliquée autour de la gamelle rose pour laquelle, pour Bazoum sans doute, cet allié qui avait fait son virage acrobatique à 190° pour le rejoindre après l’avoir vilipendé et défendre son pain, ne pouvait le mériter. Son absence à la cérémonie d’inauguration de la centrale solaire de Goroubanda qui vient défier avec ses mille et une plaques sur les plateaux de la rive droite les turbines ingérables d’Issoufou a profondément choqué le Président Bazoum. Quand des hommes d’Etat – on veut croire qu’ils le sont – ne peuvent plus écouter la raison, pour n’entendre que les affects que dictent les coeurs fragiles, alors il faut croire que l’Etat est en danger parce qu’il pourrait ne pas avoir les hommes dont il a besoin pour prospérer. Ces différends qui font jour remettent au goût du jour les malaises dont on parle depuis des temps entre les différents acteurs de la mouvance hétéroclite au pouvoir.

On n’est pas loin de l’implosion, préviennent des observateurs avisés…

Alpha