Vidéo - Le Premier Ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine lance le Conseil Consultatif pour la Refondation : vers une nouvelle gouvernance au Niger

Le Niger a franchi une étape politique majeure avec l’installation officielle du Conseil Consultatif pour la Refondation (CCR), couplée à l’ouverture solennelle de sa première session ce 28 juin 2025. La cérémonie s’est déroulée dans l’enceinte du Centre des Conférences Internationales Mahatma Gandhi, sous la présidence du Premier Ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, dans une atmosphère empreinte de solennité, d’espoir et de solidarité panafricaine.

Cette double cérémonie, véritable moment d’unité nationale, a rassemblé les plus hautes autorités du pays, parmi lesquelles d’anciens chefs d’État, d’ex-présidents de l’Assemblée nationale, des membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), des membres du gouvernement, des diplomates accrédités, des responsables religieux et traditionnels, ainsi que les nouveaux conseillers du CCR. À cette mobilisation nationale s’est ajoutée une importante délégation d’invités de marque venus du Ghana, du Burkina Faso, du Mali et du Tchad, illustrant le rayonnement régional de l’événement.
La présence du président de l’Assemblée nationale du Ghana, Alban Sumana Kingsford Bagbin, du président du Conseil national de transition du Mali, le général Malick Diaw, du président de l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso, Dr Ousmane Bougouma, et du président de l’Assemblée nationale du Tchad, Ali Kolotou Tchaimi, a conféré une dimension confédérale à la cérémonie. Ces invités ont tous salué, dans leurs interventions respectives, la vision souverainiste du Niger et l’importance du CCR comme moteur de transformation institutionnelle.

Dans son discours inaugural, le Premier Ministre Zeine a rappelé que le Conseil Consultatif pour la Refondation trouve son fondement dans l’article 68 de la Charte de la Refondation, adoptée le 26 mars 2025. Il s’agit de l’un des huit organes constitutionnels appelés à guider la transition en cours. Il a pour mission de conseiller le CNSP et le gouvernement sur toutes les questions d’intérêt national, mais également de formuler, de sa propre initiative, des propositions et recommandations sur les grands enjeux de la nation.

Ali Mahamane Lamine Zeine a souligné que cette installation s’inscrit dans une dynamique d’harmonisation institutionnelle au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), après des démarches similaires au Mali et au Burkina Faso. Le Premier Ministre a déclaré que le Niger entame désormais un nouveau chapitre de son histoire, celui d’une indépendance assumée, dans un monde où la quête de souveraineté reste entravée par des défis multiformes, notamment sécuritaires. Il a salué la clairvoyance des chefs d’État de l’AES qui, selon ses termes, ont engagé les peuples sahéliens sur la voie d’un sursaut historique. Pour lui, le rôle des conseillers ne saurait se réduire à une fonction symbolique : il leur appartient de porter haut les idéaux de la refondation, de défendre les intérêts du peuple et de participer à la construction d’un avenir fondé sur la justice, la dignité et la souveraineté.

Le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, le général de division Mohamed Toumba, a pour sa part rappelé les valeurs fondamentales inscrites dans la Charte : patriotisme, discipline, civisme, solidarité, inclusion, dialogue, probité, courage et loyauté. Il a insisté sur la nécessité, pour les conseillers, de s’impliquer pleinement dans les campagnes de sensibilisation pour la paix, la cohésion sociale et la prévention des conflits, conformément aux directives du président de la République, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani.

Les interventions des représentants des pays invités ont renforcé la portée panafricaine de l’événement. Le président de l’Assemblée nationale du Ghana a mis en lumière l’importance de la participation populaire et du consensus dans les processus de refondation. Il a rappelé que le Ghana a, lui aussi, institué dans les années 1990 une assemblée consultative inclusive, préalable à l’adoption de sa Constitution de 1992. Pour lui, le CCR nigérien s’inscrit dans cette même lignée, celle d’un retour du peuple au centre du processus décisionnel.

Le général Malick Diaw, au nom du Mali, a insisté sur la nécessité de créer une diplomatie parlementaire sahélienne, fondée sur un Parlement confédéral et un Comité interparlementaire de l’AES. Il a salué la montée en puissance des forces armées des trois pays membres face aux menaces terroristes, et a annoncé la création d’une force unifiée de l’AES, fruit d’une volonté de mutualisation stratégique.

Quant à Ali Kolotou Tchaimi, représentant le Tchad, il a salué la transition nigérienne et le leadership du Général Tiani. Il a insisté sur la solidarité entre peuples sahéliens et a exprimé la disponibilité de son Assemblée nationale à nouer un partenariat durable avec le CCR. Il a souligné le rôle central de ce dernier dans la consolidation de la démocratie, le renforcement de la souveraineté et l’édification d’un nouvel ordre institutionnel.

L'événement, très suivi sur les antennes de la RTN et relayé par la presse nationale et internationale, a été ponctué de moments culturels et artistiques, mettant en valeur la richesse patrimoniale nigérienne. La cérémonie s’est clôturée sur une note fraternelle avec une photo de famille regroupant les autorités nationales, les hôtes étrangers et les membres du CCR.

À travers cette cérémonie, le Niger affirme sa volonté de reprendre en main son destin institutionnel et de contribuer activement à la dynamique d’intégration sahélienne. Le Conseil Consultatif pour la Refondation n’est pas un simple organe administratif : il est l’expression d’une volonté collective de réinventer la gouvernance, de mobiliser les intelligences nationales, et de donner corps à une démocratie enracinée dans les réalités sociales et culturelles du pays.
À l’heure où le Sahel fait face à de multiples défis, cette cérémonie d’installation marque un tournant : celui de la reconstruction d’un État porté par ses citoyens, résolument engagé dans la défense de ses valeurs et dans la solidarité entre peuples frères.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)

Découvrez un extrait de cette cérémonie historique : discours, hommages, messages de fraternité sahélienne, moments d’unité…