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Affaire Ibou Karadjé : Pourquoi Ouhoumoudou Mahamadou doit partir

L’affaire Ibou Karadjé est une arête dans la gorge du Président Mohamed Bazoum ou plutôt une épine dans un pied avec lequel il compte aller loin. Désigné comme le principal responsable de ce scandale qui s’est étalé sur des années et au terme duquel l’Etat a été spolié de huit milliards de francs CFA, le Premier ministre actuel est toujours accroché à son poste, sans aucune intention de démissionner pour se mettre à la disposition de la justice. Une situation assez cocasse qui, selon certains, met à nu le discours sans fond de Mohamed Bazoum. Ordonnateur principal des crédits en sa qualité de directeur de Cabinet du président de la république, l’actuel Premier ministre ne peut échapper à une démission et une mise à disposition de la justice sans faire effondrer l’échaudage en construction du Président Bazoum. C’était lui, en tant qu’ordonnateur des crédits, et éventuellement ses adjoints, qui ordonnait les dépenses de la présidence.

Ouhoumoudou Mahamadou ne peut ni ignorer les montants soutirés, ni les prétendus motifs qui y sont liés, encore moins le caractère fantaisiste de certaines des dépenses incriminées. Pourtant, lui et/ou l’un de ses adjoints ont régulièrement ordonné l’exécution de dépenses que tout, à l’exception d’une volonté de tricher, commande d’arrêter. Pire, selon certaines sources très crédibles, l’ordonnateur des crédits qu’était Ouhoumoudou n’a jamais procédé aux régularisations des paiements par anticipation sans ordonnancement préalable, malgré par ailleurs les lettres adressées à cet effet par le Trésor public. Un manquement très grave pour un gestionnaire. Selon une source ayant eu connaissance du rapport de l’inspection générale d’Etat, c’est d’autant plus grave que les montants soutirés n’ont jamais servi à couvrir des dépenses urgentes de l’Etat mais à enrichir les membres d’un clan organisé qui a mis en place un réseau de connivences pour se partager, grâce aux pouvoirs dont ils sont investis, l’argent public.


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Clairement épinglé dans le rapport de l’inspection générale d’Etat, Ouhoumoudou Mahamadou est en principe en fin de course. L’intéressé n’est pas à son premier coup d’essai. Déjà, lors des tout premiers mois d’Issoufou Mahamadou, l’actuel Premier ministre, alors ministre des Finances, a trempé dans une affaire de concussion en se rendant complice d’octroi d’un marché public à un député, ce qui est formellement interdit par la Constitution. S’il a échappé à l’époque à la justice, il a toutefois fait les frais de son poste dont il a été limogé. C’est, donc, l’histoire qui le rattrape dans cette affaire dite Ibou Karadjé qui met Bazoum Mohamed dans une posture embarrassante, non seulement face aux Nigériens auxquels il a promis une lutte sans merci contre la corruption, mais également devant les partenaires financiers du Niger qui attendent de voir s’il va s’accommoder de cette forfaiture ou s’il va s’en départir en mettant les mis en cause à la disposition de la justice.

Laboukoye